Bonjour Monsieur Lonsi Koko
La balkanisation en Afrique est un processus de
découpage, de partage des territoires par et pour les puissances coloniales
extérieures au Continent, notamment les puissances européennes. C’est le sujet
central du problème du Continent Africain. Vous écrivez que « les pays africains ne sont pas à l’abri de la
balkanisation ». C’est le moins que l’on puisse dire. Mais, il ne faut pas
oublier que les « pays africains » dont
on parle et dont on craint aujourd’hui la balkanisation sont déjà eux-mêmes le produit
et la réalité vivante des balkanisations successives de l’Afrique depuis les traites
négrières et les conquêtes coloniales européennes et arabes. Chercher à « mettre les pays africains à l’abri de la
balkanisation », par « des accords de
non agression, donc d’assistance mutuelle, des accords régionaux de défense »,
dans ce contexte d’une Afrique balkanisée, re-balkanisée,
assiégée et placée sous gérance néocoloniale, cette préoccupation très louable
reste un veux pieux, et en tout cas signifie qu’on accepte de se conformer à la
balkanisation existante. Les jeunes générations d’africains, passionnées par l’indépendance
et la liberté de leur continent, doivent rejeter la voie collaborationniste du
respect des frontières coloniales, la voie du nationalisme néocolonial, pour
trouver la voie de la lutte pour la dé-balkanisation de l’Afrique, c’est-à-dire
la voie de la fédération des peuples
africains sur la base de leur identité panafricaine précoloniale commune. Les
africains des jeunes générations doivent retrouver la voie du nationalisme
révolutionnaire panafricain de Patrice Lumumba, Cheick Anta Diop, Théophile
Obenga et bien d’autres valeureux ainés africains. En dehors de cette voie, point
de salut pour les peuples noirs du continent. Leur disparition à terme est
assurée, comme en Asie, au Moyen-Orient et au Maghreb mahométan.