Communiqué du CICNS suite à l’Audition de Serge Blisko, président de la MIVILUDES, dans le cadre de la commission d’enquête sur l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé
2- La rhétorique de la MIVILUDES
Cette rhétorique est celle d’une propagande bien rôdée fonctionnant sur plusieurs ressorts : [...]
Si le ton du prédécesseur de S. Blisko à la MIVILUDES, Georges Fenech, ne laissait aucun doute sur ses méthodes de travail, il convient de constater que le ton du nouveau président de la MIVILUDES est plus amène et parait plus prudent. Avec H. Machi (déjà membre de l’équipe de G. Fenech), qui dit sans précaution ce que S. Blisko exprime avec quelques détours et rondeurs, ils adoptent, consciemment ou non, la technique policière du méchant et du gentil.
Nous n’émettrons pas d’avis sur la sincérité de leur engagement dans la mission interministérielle, mais nous questionnons leur manque de lucidité (hypocrite ou non) sur les ressorts sus-cités de leurs discours.
Une mission affirmant depuis plus de dix ans, sur tous médias confondus, que 500 000 personnes sont en danger dans les « sectes », démontre une forme aggravée de mépris pour ces citoyens s’engageant de leur plein gré dans des pratiques alternatives. Puisqu’il n’est pas acceptable dans un régime démocratique et un Etat de droit de déclarer « fous » 500 000 citoyens, certains ont eu l’idée de les transformer en « victimes ».
L’objet de la MIVILUDES (et la MILS d’autant plus avant elle) contient un biais originel. Chargée de mettre en exergue au plus haut niveau de l’Etat les dérives supposées (puisqu’il s’agit principalement de risques de dérives sectaires et non de dérives per se) de certains groupes de citoyens, sans évaluation positive en contrepartie et en considérant que tout discours contradictoire est un passage à l’ennemi (on notera l’emploi explicite du terme « adversaires »), elle ne respecte pas les règles du débat démocratique. Toute pratique, tout groupe mentionné par la MIVILUDES se verra de facto entaché d’un soupçon de dangerosité dans l’esprit du public. A cela, s’ajoute le fait que la MIVILUDES n’a démontré aucune méthodologie de travail solide et n’a produit aucune enquête sérieuse, malgré ses nombreuses publications.
De par son objet, la MIVILUDES est donc conduite à trouver des dérives sectaires coûte que coûte (c’est ce qui est supposé justifier son existence et le salaire de ses membres), quitte à les inventer ou à manipuler les chiffres ou le Code pénal ; et c’est le « problème » de la MIVILUDES depuis le début.
http://www.sectes-infos.net/Blisko_audition_sectes_senat.htm