Bien.
Voila une bonne base.
L’acte moral est une fin en soi ou n’est pas.
La doctrine du renoncement aux fruits de l’acte a été théorisée avec plus ou moins de bonheur par la plupart des religions.
En particulier chez les asiatiques : la Baghavad gita en premier lieu :
« Combats par devoir, sans compter tes joies ni tes peines, la perte ni le gain, la victoire ni la défaite ; ainsi, jamais tu n’encourras le péché »
Mais aussi dans le TaoÏsme ou le bouddhisme zen : le bouddhisme des Samouraïs.
C’est le « Mektoub », qui veut que tout soit entre les mains de Dieu.
C’est le Lys des prés de l’évangile.
Mais c’est aussi le « Dieu pourvoira » d’Abraham lorsqu’il va sur la montage à l’ordre de Dieu immoler son propre fils.
Vous y voyez sans doute un antihumanisme, la source du totalitarisme, j’y vois le premier acte éducatif de l’histoire de l’humanité.
« Vous voyez donc bien que le fondement que je propose (à la suite de bien d’autres) pour la morale n’est pas la raison pure mais bien le désir de vivre, qui est un état de conscience qui affecte tout l’être, en tant que ce désir de vivre tend à l’expansion indéfinie de soi. »
Ce que vous appelez le désir de vivre et dont vous faites le moteur de votre morale, je l’appelle pour ma part simplement le Désir.
Mais le désir, qui fait effectivement que les fleurs soient belles, c’est aussi la source de la pulsion.
Or la pulsion est évidement la source de tous les crimes que commet l’homme et on sait qu’ils sont nombreux.
Que fait-on de la pulsion ?
Abraham y a répondu.
« L’expansion indéfinie de soi. »
Peut-il être une réponse ?
Quelle place pour l’autre dans l’expansion indéfinie de soi ?
La méthode que vous proposez : analyse des sentiments par la raison qui permet de cultiver la vertu, c’est dans le fond ce qu’on appelle « examen de conscience » et qui consiste en un travail introspéctif à pratiquer au quotidien.
Et effectivement, cette méthode est enseignée par les religions et elle ne l’est pas par l’état.
Peut-elle l’être ? vous dîtes qu’elle peut l’être.
Ce n’est pas possible. Sur cette question, et au plus haut de l’état, l’état est en faillite.
Qu’elle légitimité ?
Faire son examen de conscience c’est reconnaître qu’on a une conscience. Ça peut l’être fait par les cours de littérature pas dans des cours de moral, même laïque.
Mais un examen de conscience pour quoi faire ?
Guéant « Putain pourquoi j’ai pas laissé mon fric en Suisse ? »