Olivier, Olivier....
Ecrire noir sur blanc que ton fils est un autiste sévère qui sait lire et calculer me navre.
Pas pour toi, pas pour moi, pour la simple notion d’autiste.
Je me souviens quand Nicolas était petit. Je lui lisais des histoires des Schtroumps. Plus tard dans la journée, le lendemain, huit jours plus tard, il pouvait prendre l’histoire où il le voulait et répéter exactement tout ce qui était dans les bulles.
Tu vois Alain ( il ne m’a jamais appellé papa ) je sais lire !
Mais c’est bien Nicolas. Et qu’est-ce qu’il est marqué là sur le journal ?
Euh, je ne sais pas...
La plupart des intervenants ne jugent l’autisme qu’à travers leur propre expérience, leur vécu. Je leur répondrais qu’il y a autant d’autismes que d’autistes et, pour le grand public, que les autistes ne sont pas des bêtes de cirque comme exprimé dans le film Rain Men.
L’autisme est une terrible souffrance pour celui qui en est atteint et pour tout son environnement. Que cela plaise ou non, tant mon fils que moi n’avons retrouvé une vie tolérable que lorsqu’il est enfin allé en institution.
Après 17 ans d’attente...
Il fallut ensuite que je comprenne que je ne servais à rien, sinon à me rendre malheureux moi-même. Depuis tout va mieux tant pour lui que pour les autres. J’ai connu 20 ans de taule sans jamais avoir rien fait pour cela.
Et Nicolas qui n’a rien fait non plus sera prisonnier toute sa vie.
Parce que c’est un autiste sévère, vous comprenez ?