Eric,
Le précédent message répond plus en détail à votre avant-dernier message. Sur le caractère, disons mystique, de la conception de l’école par l’actuel ministre, ça ne peut engager que lui. Ce n’est pas parce qu’il va promulguer un programme de morale avec des notions du genre « liberté, égalité, fraternité, propriété, dignité, respect, droits de l’homme etc. » que les professeurs de morale vont se mettre à dire aux élèves, qu’ils n’auront pas leur bac s’ils ne disent pas que le président de la république est un personnage plus important que le pape en matière de croyance religieuse ! Soyons sérieux. Je connais quelques enseignants, surtout des jeunes, je n’en connais aucun qui comprendrait bien ce qu’il veut dire (beaucoup hélas ne connaissent plus très bien la révolution française et encore moins ce que sont des choses comme la transubstantiation).
D’autre part Peillon est philosophe de formation : ce n’est donc parce qu’il affirme quelque chose qu’il le tient pour sacré, intouchable, indiscutable ; il présente ce qu’il dit, quand on regarde un minimum le contexte, comme une thèse philosophique, parfaitement ouverte à la discussion, et non comme un nouveau dogme, de nature à entrer en concurrence avec les dogmes religieux.
L’essence de la morale laïque, telle que j’ai essayé de l’expliquer, est la capacité de douter, qui au lieu de m’éloigner de mon semblable m’en rapproche, autant que l’exigence de cohérence et de conséquence personnelle.