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Commentaire de Morpheus

sur Une sémantique pour les chiens, les rats, les veaux…


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Morpheus Morpheus 6 mai 2013 17:26

« Liberté - Égalité - Fraternité », est-ce de la novlangue ?

Si, dans les faits, ces trois mots phare gravés aux frontons de toutes les mairies de France, ne sont pas scrupuleusement respecté et mis en pratique, alors oui, on peut parler de novlangue.

Liberté : Lorsque partout, tout le temps, on ne cesse de vous répéter que vous êtes libre, vous pouvez être sûr d’une chose, c’est que vous ne l’êtes pas ; lorsque l’on est libre, on le sait, parce qu’on en fait l’expérience. Nous ne sommes pas libres.

Égalité : Qui devrait apparaître en première position (car la liberté et la fraternité ne peuvent advenir sans l’égalité) est un vain mot si le peuple n’a ni égalité politique ni surtout égalité économique (les deux étant dépendant l’un de l’autre). Nous n’avons pas d’égalité.

Fraternité : Pour pouvoir se sentir frères (et soeurs), il est nécessaire d’être à égalité avec les autres et de partager un minimum de valeurs communes : la diversité de la composition du (je devrais dire « des ») peuple de France fait qu’il est bien difficile de rassembler sur des valeurs communes, cela d’autant plus que tout est fait pour diviser. On croirait que la devise cachée (des peuples de France) est « Ce qui nous divise est plus fort que ce qui nous rassemble ». Nous n’avons pas (d’esprit) de fraternité.

L’un des mécanismes dont vous dites qu’il est nécessaire de les pointer, est justement le langage et la manière dont celui-ci est utilisé pour manipuler les individus aussi bien que les foules. La novlangue est l’une des méthodes utilisée dans le cadre de l’ingénierie du consentement. Et l’ingénierie du consentement est la technique utilisée en >communication< pour orienter et mobiliser les masses et leur faire faire ce qu’on veut, les distraire (des véritables enjeux), les enfumer, les tromper, les étourdir, les frapper de stupeur, les embrouiller par des contradictions telles qu’elle entraîne ceux ui ont les mêmes intérêts à s’affronter entre eux.

Un exemple : Dans son texte, l’auteur n’a nullement mentionné Jean-Luc Mélenchon. Par contre, en guise d’illustration, il a choisit d’employer une photo de lui. Pourquoi pas ? C’est une personnalité politique, un tribun, un orateur, qui participe du jeu politique (car l’opposition fait partie du jeu politique). Mais combien, dans les commentaires, se sont juste contenté de faire une analogie entre le titre et l’image, sans lire le contenu de l’article, et en déduire que celui-ci serait une fronde contre Mélenchon ? Et de déverser alors, en guise de commentaire, des réactions émotionnelles et infantiles, partisanes et en fait ... hors de propos.

Parce que même (surtout) pour ceux et celles qui voient dans le FdG et Mélenchon une alternative au système politique, la reprise de leur propre pouvoir de discernement (donc le fait de se réapproprier les mots et leur sens) est un enjeu clef. Sur ce point, je suis sûr que la majorité seraient d’accord. Et c’est de cela que parle l’article.

La finesse de l’auteur a justement été de choisir cette image - chargée émotionnellement et symboliquement - pour démontrer la pertinence de sa thèse.

Chapeau.

Morpheus


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