Bien sur petite soeur,
Tu aimes écrire et tu écris bien.
Il y a, malgré un travail réel de l’écriture, le sentiment d’un résultat
fugace,
à peine le plaisir d’une glace à la vanille, vite oubliée ou le
pincement de désarroi
devant ces mots volages, envolés dans le vent
d’un trop plein.
Pour nous même, car nous avons tous besoin d’une manière
ou d’une autre de nous raconter.
Au risque de me répéter, parler de soi est un plaisir, mais parler de l’autre
devient aussi un plaisir quand on comprend que l’autre est le prolongement
de nous même, l’alter ego, l’autre moi, le moi social, celui que l’on aime etc...
C’est une manière d’aimer aussi, et l’on a tous le besoin d’aimer
et d’être aimé. Tu fais l’éloge du livre, tu es sans doute assez auditive.
Je te reçois bien mais suis particulièrement visuel.
Je suis sensible à la perspective, vis en montagne, aime la couleur,
passionné de peinture, l’image, la mise en scène, le cinéma.
Bizarrement c’est un effort de lire, pour le travail surtout.
C’est à dire que nous n’entendons et ne regardons pas
de la même manière, la différence.