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Commentaire de Henrique Diaz

sur Nous vaincrons le travail, vive le chômage !


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Henrique Diaz Henrique Diaz 9 mai 2013 20:13

Bonjour Viva,
On pourrait dire que celui qui n’a pas d’emploi rémunéré n’en est pas moins utile à tous tant qu’il n’est pas délinquant, du simple fait qu’il montre qu’on peut être pauvre et respectueux des lois.

D’autre part, le sans emploi contribue à l’économie globale en consommant et au bien social, souvent par des services qu’il rend autour de lui, par le biais d’associations ou d’Internet. Ainsi il y a des gens qui s’occupent de leurs parents, des mères au foyer et toutes sortes d’activités non rémunérables qui de loin en loin sont utiles à tous.

Enfin, ce n’est nullement servitude que de recevoir de la société de quoi vivre dignement : c’est le fondement même de toute société. On en est tous de là en effet, sans la société et les échanges qu’elle permet, il n’y a ni baguette de boulanger ni disque de Johnny Haliday. A quoi bon faire société, c’est-à-dire respecter les lois communes, si on n’y trouve moins d’avantage que dans la barbarie ? Comme le disait déjà Rousseau, en me soumettant à tous, par le contrat social, je ne me soumets à personne.

On passe de la liberté naturelle à la liberté civile. Dans la liberté naturelle, c’est-à-dire hors la loi, on est son propre souverain mais sans pouvoir compter sur autre chose que ses petites forces pour subsister et se développer. Dans la liberté civile on n’est plus souverain mais où on est en droit de pouvoir compter sur toute la force commune pour subsister et se développer. Si donc je veux tuer mon voisin je n’ai plus le droit de le faire par rapport à l’état de nature, mais si je veux être protégé contre la volonté de mon voisin de me tuer, c’est beaucoup plus sûr dans l’état civil que l’état de nature. Cette liberté civile suppose l’interdépendance : c’est ce que ne veulent pas comprendre les libéraux qui croient en l’autosuffisance de l’individu comme si la vie sociale ne faisait pas que le boulanger comme le juge et la mère au foyer sont tous interdépendants.

Toutefois l’idée d’un revenu universel est une idée d’origine libérale (cf. Hayek : il faut avoir quelque chose à perdre pour ne pas devenir ennemi de la société) qui éveille aussi ma méfiance. Ce qu’il faut, ce n’est pas qu’une minorité produise pendant que la majorité serait improductive mais que chacun puisse produire des biens susceptibles d’être échangés contre ce qui lui permettra de vivre et de s’épanouir. Ce n’est pas possible dans une économie où l’argent est une fin en soi plutôt que l’épanouissement humain.

Comme je l’indique dans un autre post, il y a des tas de gisements d’emploi inexploités parce qu’ils ne sont pas source de profits monétaires, alors qu’ils seraient utiles socialement et donc source de richesse pour tous (et c’est là que le bas blesse, les profiteurs en place n’ayant aucun intérêt pour ce qui profite à tous).


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