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Commentaire de Morpheus

sur Les mythes de l'entrepreneur-héros et du salarié-coût


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Morpheus Morpheus 9 mai 2013 21:08

Pour appuyer le point 2 de l’article :

Sur plusieurs points essentiels, Adam Smith est aux antipodes de ceux qui l’encensent aujourd’hui.[1]

Selon Adam Smith : « Le travail d’un ouvrier de manufacture ajoute en général, à la valeur de la matière sur laquelle il travaille, la valeur de sa subsistance et du profit du maître »[2].

Karl Marx et Adam Smith considèrent à des époques différentes que le patron ne produit pas de valeur. C’est l’ouvrier qui la produit. L’ouvrier crée donc de la valeur… sans qu’il n’en coûte au capitaliste : « Quoique le premier (l’ouvrier) reçoive des salaires que son maître lui avance, il ne lui coûte (au capitaliste), dans les faits, aucune dépense, la valeur de ces salaires se retrouvant en général avec un profit de plus dans l’augmentation de valeur du sujet auquel ce travail est appliqué »[3].

[1] Et comme le dit le proverbe : « L’encens noircit l’idole pour laquelle il fume. »
[2] Adam Smith, Livre I, p. 147.
[3] Adam Smith, Livre I, p. 147.

Évidemment, cela nous amène à une deuxième étape de l’analyse. Depuis toujours, le maître (l’entrepreneur) cherche à réduire le coût des produits qu’il vend et accroître son rendement, ce qui se traduit notamment 1) par la volonté de payer le moins cher possible la main d’œuvre du travailleur 2) par l’acquisition de machines qui coûte beaucoup moins que les travailleurs, sont plus performantes et offrent de meilleurs rendements (ce qui est incontestable, car comme le dit Jean-Marc Jancovici invité à s’exprimer en commission à l’Assemblée nationale « Dans un litre d’essence, vous avez de l’ordre de 10 kilowatt/heure d’énergie, ce qui veut dire que ça vous permet d’avoir de l’énergie mécanique pour 1000 à 10000 fois moins cher que le coût du travail en occident. »).

Deux choses en conclusion à cette première étape de l’analyse :
1) à l’évidence, l’entrepreneur (le maître, comme disait Marx ou Adam Smith) n’est PAS créateur de richesse (Bernard Friot fait également une implacable démonstration que l’investissement du capitaliste n’en est pas un et que ce dernier est en réalité un parasite).
2) le travail humain est voué à être remplacé par le travail machine (automatisation) et donc les postes de travail vont aller en diminuant constamment >>> « plein emploi » = mythe. Le plein emploi, c’est fini, sauf bien sûr crise majeure, guerre, désindustrialisation, retour en arrière pour cause de manque d’énergie.
3) considérant cela, l’avenir entrepreneurial ne peut être fondé sur la création d’emploi, mais bien la destruction d’emplois (puisque les machines sont infiniment plus rentables que les humains).
4) si nous voulons maintenir notre niveau de vie, et même l’étendre à la planète tout entière (tout le monde), nous devons créer plus d’abondance et surtout, gérer beaucoup mieux la production et la distribution = abandon de la logique capitaliste MAIS AUSSI (c’est intimement lié) de la logique de l’économie basée sur la monnaie >>> il faut changer radicalement et adopter une économie basée sur les ressources.

Cordialement,
Morpheus


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