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Commentaire de kimbabig

sur Les sortir, en sortir, s'en sortir


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kimbabig 12 mai 2013 05:44

 @l’auteur,

Moi aussi je préfère la démarche collective du PCRF et du M’PEP, et je partage totalement les opinions exprimées dans les liens que vous m’avez mis en réponse sur l’autre fil.

Il faut sortir de l’ue, de l’euro et de l’otan pour enfin sortir du capitalisme, je partage entièrement cette conclusion.

Mais il faut reconnaître qu’une alliance avec l’UPR serait fort utile pour atteindre ce but, sachant que les propositions de ce parti sont centrées sur les 3 sorties indispensables à la sortie du capitalisme, ce sont même les principales raisons d’être de ce parti, et il affiche justement sa volonté de se concentrer sur ces sorties dans l’objectif de fédérer le plus largement possible (et qui en conséquence exclut autant un discours socialiste qu’un discours droitier qu’affiche volontiers Dupont-Aignan). Autrement dit l’UPR peut être un allié sincère pour les 3/4 du chemin à parcourir, sachant que le dernier quart ne pourra être atteint qu’après avoir réglé les 3 premiers.

D’abord on sort de l’ue, de l’euro et de l’otan, donc forcément tous ceux qui veulent sincèrement atteindre ces buts sont des alliés objectifs, ensuite et seulement ensuite on pourra sortir du capitalisme, car là le rapport de forces pourra être beaucoup plus favorable aux masses populaires dans un cadre national.

L’UPR s’est fait connaître essentiellement sur le Net, c’est forcément là ou elle sera la plus active, et comme elle ne veut pas se positionner sur l’échiquier politique pour se concentrer sur les 3 sorties (de l’ue, de l’euro, de l’otan), elle ne peut demander la sortie du capitalisme.

Elle demande juste ce qui est indispensable pour atteindre cet objectif. C’est en cela qu’elle est utile, car elle a un discours qui permet de rallier des gens qu’un discours marxiste pourrait rebuter à la poursuite d’un objectif qui constitue un préalable obligatoire à la sortie du capitalisme, et il est capital de rallier un maximum de gens à l’accomplissement de ce prérequis.

L’action de l’UPR, bien qu’elle ne s’exerce pas dans les formes de la revendication collective classique et qu’ils peuvent donner l’impression de vouloir tirer la couverture vers eux, est essentielle si l’on veut se débarrasser de l’ue, de l’euro et de l’otan. De plus leur discours est dépourvu de tout élément droiter, raciste, xénophobe ou sécuritaire (c’est même plutôt le contraire, Asselineau dénonce le flicage par vidéosurveillance, la mainmise de grosses multinationales sur les médias, la stigmatisation des musulmans dans le contexte du « choc des civilisations »), donc ce sont des gens tout à fait fréquentables en plus d’être utiles, bien que mais aussi parce que leur stratégie est différente. Je ne suis adhérent d’aucun parti, et à choisir entre UPR et le PRCF ou le M’PEP, je choisirais les 2 derniers sans hésiter, mais je ne peux que constater que la part de l’UPR dans le travail de désintoxication par le démontage de la propagande européiste est loin d’être négligeable, elle est même essentielle.

Il y a certains bourgeois qui ont compris qu’ils serait bien mieux pour eux de négocier avec les masses populaires, quitte à faire de nombreuses concessions, que de se prendre en pleine tronche la concurrence étrangère sans protection douanière ou monétaire, un jeu ou seule une petite minorité peut gagner.

Comme des patrons de PME qui accepteraient volontiers de verser 2000 € de salaires nets mensuels à leurs employés si l’état protège leur activité d’une concurrence externe gonflée au dumping social (pays de l’Est) ou à la sous-évaluation monétaire comparée (Allemagne) de façon à ce qu’ils soient quasi-sûrs d’engranger 5000 € nets mensuels en dividendes et salaire.

Il y en a, qui ont pratiqué cela lorsque c’était possible, avant qu’une directive européenne émanant d’un lobby au service d’une multinationale soucieuse d’éliminer un maximum de petits concurrents ne vienne plomber l’activité de leur boîte, ou que le dumping social pratiqué par les autres pays de l’ue ou même par les pays tiers les empêche d’écouler leur production, ou que l’euro ne ruine leurs exports en surévaluant leurs produits. Certains ont cru à l’europe néolibérale, d’autres s’en sont méfiés comme de la peste dès le début. Et finalement, ils se retrouvent mécaniquement dans le camp de ceux qui subissent les conséquences de l’union européenne, c’est à dire... dans le camp des travailleurs.

Le néo-libéralisme imposé par l’ue à ses pays membres a favorisé la concentration des richesses dans les mains d’une minorité plus étroite, ce qui a pour effet de rapprocher les intérêts d’une partie de la petite bourgeoisie vers ceux des masses populaires, c’est finalement assez logique.

Mais malgré tout, ces gens-là ne sont peut-être pas encore prêts intellectuellement à se rallier à un mouvement ouvertement communiste et révolutionnaire. C’est là qu’une conférence d’Asselineau sera utile pour leur ouvrir les yeux, leur expliquer à quel point ils ont été bernés par les promesses de monde meilleur des partisans de l’ue, et à quel point l’unification européenne est nuisible.


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