Je n’ai jamais écrit, ni sous-entendu que l’Etat devait se désengager de ses missions essentielles comme l’Education, la Défense, la Police... et aussi la Justice. Il doit aussi rester présent et acteur direct pour ce qui est des infrastructures, que ce soit l’Etat lui-même ou les Régions.
Je crois en effet qu’il est illusoire et dangereux de penser que l’on peut « privatiser » l’action publique. Et je suis d’accord avec vous que c’est la responsabilité de l’Etat de veiller à la bonne organisation du territoire.
Ce n’est donc pas du tout le propos de mon article qui ne parle que de l’action de l’Etat dans le domaine industriel et économique.
Autrement pour revenir sur autres points :
- quand je parle de décentralisation, c’est dans le sens de la décentralisation des responsabilités. Au risque de vous surprendre, je maintiens que le management des entreprises est en train d’évoluer vers plus de décentralisation (je suis conseil auprès de dirigeants, auteur de livre de management et conférencier)
- quand j’évoque la nécessité pour l’Etat de se doter d’une capacité d’expertise autonome, c’est précisément pour qu’il ne soit plus à la remorque des entreprises. Cette capacité d’expertise, je propose aussi qu’elle puisse aider les petites entreprises à mieux trouver leur voie, là encore pour diminuer leur dépendance par rapport aux grandes entreprises.
- le fait que les entreprises ne puissent être considérées comme en charge de la « responsabilité sociale », va dans le sens de votre remarque : c’est à l’Etat de le faire. Le discours actuel sur leur responsabilité sociale me semble donc hypocrite, et sert ensuite à les charger de tous les maux. C’est à l’Etat de se doter des moyens pour définir une politique et la faire appliquer. Ce qui suppose d’ailleurs de le faire le plus souvent à l’échelon européen (ou au moins d’un regroupement de plusieurs pays), compte-tenu de l’organisation économique actuelle. Se pose alors la question de la démocratie de l’organisation européenne actuelle, ce qui est encore un autre sujet
- je n’ai jamais proposé de délocaliser des emplois vers des pays à bas salaires, mais de construire des « ponts » entre des entreprises localisées dans les pays méditerranéens et chez nous pour tirer parti des dynamismes complémentaires.