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Accueil du site > Tribune Libre > La reconquête industrielle ne viendra pas du passé

La reconquête industrielle ne viendra pas du passé

Ne pleurons pas sur notre industrie disparue et ne cherchons pas la solution dans un passé révolu : ayons l’audace de remettre la France au cœur du développement industriel contemporain et futur 

Inutile d’aller en appeler à la statue du commandeur !

Au moment où l’on sait que la performance des entreprises passe par la décentralisation et la responsabilisation des équipes locales, il y aurait pour le moins un contresens de voir les pouvoirs publics choisir un chemin inverse.

Arrêtons de croire que la solution viendra d’un retour aux formules issues du passé, et de la réincarnation d’un « De Gaulle » sauveur !

Non, compte-tenu de ce qu’est devenu notre monde contemporain, le Développement industriel et économique ne passera pas par la récréation, sous une forme ou une autre, d’un Commissariat au Plan directif, et un pilotage accru par l’État.

Comment en effet, quel que soit son niveau de compétence, une équipe restreinte pourrait-elle trouver des solutions à des problématiques complexes, en perpétuelle mouvement, et entremêlées ?

Non, les entreprises ne sont pas des êtres méchants, voulant la mort de la France, et l’appauvrissement des habitants. Elles ne sont pas non plus des enfants en mal d’un père qui les aiderait à mieux décider.

Se doter d’une capacité d’expertise indépendante

Mais, ne tombons pas dans la naïveté inverse, il ne faut pas non plus attendre que, naturellement, du jeu d’un marché naisse la solution : Le développement industriel d’un pays ne naîtra pas de la réinvention du dirigisme public, mais il est illusoire et dangereux de l’abandonner aux seules lois du marché.

En effet, compter sur un engagement des grandes entreprises en faveur de la Nation où elles sont nées, est une illusion, et relève soit d’une méconnaissance du fonctionnement maintenant global des grandes entreprises, soit d’une croyance, un peu naïve, dans la parole de leurs dirigeants : une entreprise doit d’abord quotidiennement se battre pour sa survie, et préparer son futur.

Elle le fait en s’impliquant dans les territoires où elle opère, mais elle peut de moins en moins en privilégier un plutôt qu’un autre. Simplement pour celles pour lesquelles la France reste la base principale, il y a un intérêt commun de fait, et qu’il s’agit donc d’entretenir. Ni plus, ni moins…

Quant à tout le discours sur la responsabilité sociale des entreprises, il abrite bien rarement une réalité sincère. Certes les concepts de développement durable et de codépendance entre une entreprise et son environnement, font leur chemin, mais cette avancée n’en est qu’à son début. Pour la plupart des entreprises, ce n’est qu’un discours, une façon de se défausser à bon compte d’un vrai sujet et d’une réelle responsabilité.

Aussi, quand un État s’appuie sur une grande entreprise et ses services techniques, pour obtenir des expertises et croît qu’elles seront indépendantes, et non pas au service des intérêts de l’entreprise, il fait à nouveau preuve de méconnaissance ou de naïveté : une entreprise aura toujours à cœur de défendre d’abord ses intérêts propres.

Se doter d’une expertise propre et indépendante est donc de mon point de vue une priorité :

- Pour permettre à l’État d’orienter ses choix, ainsi que ceux des Régions tant dans les sujets restant de sa prérogative (politique de santé, développement des énergies nouvelles, tutelle des entreprises publiques,…) que pour l’élaboration des plans d’actions avec les Régions (notamment en matière de choix de pôles d’excellence et de support à mettre en place),

- Pour être un lieu à la disposition des PMI/PME, et de leurs organisations professionnelles (notamment les chambres de commerce et d’industrie) pour apporter des éclairages, et faciliter des prises de décision

- Mais pas pour décider à la place des entreprises…

Faire le bon diagnostic

Agir pour relancer réellement l’emploi industriel en France, c’est aussi ne pas se tromper dans le diagnostic :

- Ne pas croire que le repli de l’emploi industriel est un mal récent  : il ne date pas de ces dernières années, et remonte à beaucoup plus de trente ans. Il suit une pente régulière et constante. Ceci ne signifie pas que rien ne puisse être fait, mais qu’il est faux de le lier à une perte de compétitivité récente de l’emploi en France. Il s’agit d’un phénomène structurel qui est resté peu ou prou identique que ce soit sous des gouvernements de gauche ou de droite, avec ou sans les 35 heures…

- Ne pas analyser l’emploi industriel en tant que tel : même les activités des industries de base intègrent dans leurs processus une part croissante de logiciel et d’innovation. Il convient donc de penser ceci comme un tout. D’où le choix de parler de « Développement industriel et économique ». Ceci ne recouvre pas le développement des activités purement financières ou de distribution, sauf pour leur interface avec les activités industrielles et économiques (notamment pour le financement de leur développement, ou l’éventuelle captation de valeur par la distribution).

- Confondre compétitivité et coût salarial  : analyser la compétitivité des entreprises uniquement à partir du coût salarial est une erreur profonde, car aujourd’hui la performance d’une entreprise repose d’abord sur le niveau d’engagement de ses collaborateurs, leur compréhension et leur adhésion à la vision et à la stratégie, l’adéquation entre leur formation et les tâches à entreprendre, leur capacité à travailler ensemble et à prendre les bonnes initiatives… et très secondairement ensuite sur leur coût direct. La période du travail à la chaîne décrit dans les Temps Modernes de Charlie Chaplin est bien dépassée… (1)

Selon des analyses croisées et convergentes, la tendance lourde de baisse des activités industrielles en France se corrèle à trois phénomènes :

- Le premier spécifique à la France est notre déficit de confiance en nous, et les uns avec les autres (2). Or la confiance est le moteur essentiel du développement : tout investissement ou création est un pari vers l’avenir ; tout travail collectif est un abandon à l’autre. Ce point est lié directement avec le système éducatif français qui donne une part essentielle aux évaluations individuelles et sanctionne de fait tout travail collectif. 

- Le deuxième aussi spécifique est lié à la dérive excessive et constante des délais de paiement, qui se traduit par un transfert massif de ressources depuis les PMI/PME vers la grande distribution et les grandes entreprises. Il est d’ailleurs flagrant que le seul secteur où l’on ait vu fleurir de nouvelles grandes entreprises d’origine française est depuis trente ans, celui de la grande distribution. Les sommes en jeu sont considérables, puisqu’elles représentent plus de 500 milliards d’euros. Elles sont très probablement la raison majeure du déficit de la France en entreprises moyennes. Cet abus en matière de délai de paiement se corrèle directement avec une spécificité du droit français qui organise le transfert de propriété non pas au paiement, mais à la livraison. (3)

- Le troisième concerne tous les pays occidentaux : depuis le début des années 80, nous faisons face à un rattrapage des pays dits émergents – qu’il conviendrait d’ailleurs appelés émergés –, dont essentiellement la Chine, l’Inde et le Brésil. Le mouvement en cours est loin d’être terminé et devrait se prolonger encore pendant dix à vingt ans. (4)

C’est sur ce socle structurel, qu’est venu se rajouter l’excès des charges sociales en France. Il faut revenir dessus, mais faire seulement cela, serait inefficace.

Autre dimension à prendre en compte : la complexité du réseau des entreprises. Le développement du tissu industriel s’est fait au travers de la constitution d’un réseau de plus en plus complexe de relations intra et inter-entreprises, rendant difficile l’analyse réelle de la localisation de la création de la valeur ajoutée. Ce n’est pas parce qu’un produit est assemblé dans un pays donné, que les composants qui interviennent dans son élaboration le sont aussi. De plus, souvent une part importante de la valeur ajoutée est dans le processus industriel lui-même, et dans l’origine des machines-outils et des systèmes informatiques qui le pilotent. Il faut donc se garder d’une analyse trop rapide et de conclusions hâtives.

Agir en privilégiant la régénérescence du tissu industriel

En conclusion et en résumé, une politique de développement industriel et économique devrait :

- Partir de la complexité des organisations en place, tant au sein des entreprises qu’entre elles,

- Ne pas chercher des pseudo-remèdes dans un passé rêvé et révolu,

- Ne pas se leurrer sur la capacité de lutter contre le courant de fond du rééquilibrage au profit des pays émergés,

- Bâtir une stratégie sur cet état de fait,

- Savoir que la confiance, la capacité ensemble et l’anticipation sont les leviers majeurs de création de valeur durable.

La capacité d’intervention directe de l’État vis-à-vis des grandes entreprises, hormis les quelques-unes dont il détient une part du capital significative, ne peut se faire réellement efficacement qu’au travers de la définition du cadre réglementaire et fiscal.

La question centrale de la politique de l’État en matière de développement industriel n’est donc pas celle de l’action directe sur les grandes entreprises, mais celle de la régénérescence du tissu industriel, et donc du développement et de la pérennité des PMI/PME : comment rendre vivant le tissu industriel et y permettre la croissance des entreprises.

Comment donc redonner du tonus au tissu industriel français ?

Outre le développement d’une expertise indépendante et réelle, telle que je l’ai déjà mentionné, et une politique fiscale réaliste vis à vis des entreprises – qui doit être pensée autour de l’idée centrale du développement : « comment favoriser et accélérer la croissance des entreprises » –, l’action publique doit se centrer sur quelques thèmes, et ne pas se disperser.

D’abord s’attaquer au raccourcissement effectif des délais de paiement, par la modification du transfert de propriété : mettre fin à ce cancer qui mange la trésorerie des PME et les empêchent de grandir,

Puis simplifier vraiment les procédures administratives : arrêter d’en parler – c’est un leitmotiv de toute action gouvernementale… mais rien ne se passe, ou si peu – et le faire. En comprenant aussi que cela suppose un arrêt de la prolifération réglementaire…

Et pourquoi ne pas lancer un pari ambitieux avec les autres pays de la Méditerranée du Sud ? Pourquoi, comme l’Allemagne a su trouver un nouveau dynamisme en tissant des liens avec les pays de l’Est, ne pas nous appuyer sur nos liens historiques avec l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et le Liban pour trouver des ressorts neufs pour notre croissance ?

En effet, l’Allemagne tire notamment sa force du maillage tissé avec les pays de d’Europe centrale et orientale. Il ne s’agit pas de sous-traitance, mais d’un modèle de co-développement, qui bénéficie à l’industrie de ces pays, tout en renforçant la compétitivité du tissu industriel allemand. Il repose pour l’essentiel sur l’externalisation de fragments de la chaîne de valeur. Tel est la logique de la colocalisation.

Dans un document de décembre 2012, « Pour une stratégie euro-méditerranéenne de colocalisation », l’Ipemed a mis en évidence que le temps de la colocalisation est venu en Méditerranée en couplant l’Europe et les Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée : « L’Europe, la France en particulier et les pays de la Méditerranée occidentale pourraient tout en s’inspirant du modèle coopératif, capitaliser sur les expériences réussies de colocalisation en vue de créer une grande région euro-méditerranéenne et demain une grande région associant Europe, la Méditerranée et l’Afrique. »

L’État, s’il se dote de la bonne organisation – pourquoi ne pas s’inspirer des commissariats à l’industrialisation mis en place par la DATAR dans les années 70 ? – pourraient aider les grosses PME, c’est-à-dire celles qui sont susceptibles de s’impliquer dans un processus de colocalisation, sans avoir assez de ressources propres pour le mettre en place de façon indépendante.

Enfin que l’État s’appuie sur les Régions pour définir avec elles et au travers d’elles, des actions décentralisées maillant le territoire des bons réseaux, notamment en développant les liens entre les Universités, les centres de recherche, les pépinières d’entreprises et les PME en place…

Nous avons les ressorts de la croissance et du dynamisme. Notre pays est riche de son passé, de sa culture, des hommes et des femmes qui y ont grandi, de ceux qui l’ont rejoint, du futur qu’ils peuvent tous ensemble construire. Retrouvons confiance en nous et en les autres.

 

(1) Voir mon article paru en janvier 2012 dans le Cercle Les Échos, « Le coût du travail n'explique pas l'écart avec l'Allemagne »

(2) Voir notamment les travaux d’Yves Algan, et singulièrement le dernier livre auquel il a participé « La fabrique de la défiance », et sa vidéo « Construire une société de confiance »

(3) Voir mon article conjoint avec Stéphane Cossé de fin décembre 2012 dans le Figaro (« Les PME ont besoin d’un geste confiance ») et dans les Échos (« PME, encore une effort M. Ayrault »)

(4) Voir mon article paru dans le Cercle Les Échos « Faire face à la convergence des économies mondiales »


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42 réactions à cet article    


  • hunter hunter 13 mai 2013 10:48

    Bla bla bla ..........

    Le système est mort, mais on rêve encore de le réanimer !

    Et chacun d’ y aller avec ses recommandations, sa solutions, « fokon, yaka » !

    Même le docteur House n’y pourrait rien : le système est mort, donc changeons de système !

    H/


    • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 11:07

      Le système n’est pas mort, car le système est la vie. Mais il faut le transformer... comme la vie se transforme et évolue...


    • hunter hunter 13 mai 2013 14:09

      Non, ce système n’est pas la vie !
      C’est un système de mort, d’esclavage, qu’est-ce que cela à avoir avec le vie ?

      C’est un système crée par des exemplaires dégénérés de la race humaine !

      donc glosez sur la façon de resusciter votre bousin, moi je reste du côté de la vie !

      Vos semblables inventent des machines à la con pour exploiter, alors qu’au départ elles devraient libérer, et en particulier du travail.

      Votre système n’a pas inventé le vol silencieux des jolies petites chauves-souris qui passent les soirs d’été au dessus de mes prés, et non plus leur magnifique système de guidage !

      Ca c’est la vie, et la regarder, c’est un vrai plaisir, une vraie merveille, le soir, dans le calme du chant des oiseaux de nuit, tranquille, en se fumant un bon cigare !

      Votre système que vous confondez avec la vie, ce n’est rien de plus qu’une saloperie, en train de s’écrouler, et qu’en dépit de tous vos efforts et vos fumeuses théories de réanimation, vous n’arriverez pas à sauver !

      Il est en train de crever, et plein de gens lui donnent tous les jours quelques bons coups de tatane dans la tronche, et chaque jour il s’affaiblit un peu plus !

      Qu’il crève et bon débarras, et la vie elle, même si elle est très fortement altérée, survivra et se régénérera.

      H/


    • daniel paul 13 mai 2013 14:12

      Quel délice hunter ,merci smiley


    • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 14:36

      Au risque de vous surprendre, je partage votre émerveillement sur le vivant et sur tout ce qu’il a créé et crée. Je ne parle pas en aucun cas de ressusciter l’approche mécaniste des organisations et des entreprises. Il est actuellement aujourd’hui heureusement dépassé, même s’il est encore largement encore en oeuvre.

      Les nouveaux modes de management et d’organisation des activités économiques s’inspirent et s’inspireront de plus en plus du vivant. Les structures qui ne le feront pas vont disparaître.
      C’est en ce sens là que je parlais de système qui n’est pas mort, mais se transforme, et en aucun cas, d’un retour en arrière vers des organisations passées.
      Vous parlez du vol des chauves-souris, je suis aussi fasciné par celui des étourneaux qui savent rester groupés, avancés ensemble, et faire face à un prédateur, ce sans avoir un chef à leur tête. Le monde des abeilles et des fourmis est aussi impressionnant...
      Le monde de demain sera une réconciliation de cela, et finalement les entreprises telles que nous les avons connues, et connaissons encore n’auront été qu’un moment court de l’évolution du monde.
      Tel est le propos de mon prochain livre, « Les radeaux de feu » qui sortira en octobre. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez voir une courte video où j’explique le titre et parle des fourmis de feu (« Comprendre ce qui émerge et diriger sans décider » ) , ainsi que son introduction (« Savoir accepter ce qui nous dépasse pour en tirer parti »)
      Vous pouvez aussi faire un tour sur mon blog où vous trouverez de nombreux articles et billets sur le vivant...

    • hunter hunter 13 mai 2013 14:52

      Mais M Branche, avec tout le respect que je vous dois et que je vous accorde volontiers, est-il possible rien qu’une minute, que vous compreniez que vos belles théories sur le management, les moyens éventuels de relancer le bousin, eh bien on est de plus en plus nombreux à NE PLUS EN VOULOIR !

      Passer sa vie à courir, fabriquer des conneries qui ne servent à rien, cet univers artificiel,plus le temps va avancer, plus les gens vont comprendre que c’est futile, vain, sans avenir !

      Vous me semblez être quelqu’un d’intelligent et de compétent, toutefois, vous êtes enfermé dans votre paradigme productiviste, croissanciste, et tutti quanti !

      C’est étrange cette attitude qu’ont beaucoup de gens, de penser que si ce système s’arrête, tout va s’arrêter !

      Eh bien non, la Terre continuera de tourner, le soleil de se lever et briller, le vent de souffler la pluie de tomber !

      Nous sommes à un tournant de l’histoire humaine, où les gens se rendent compte que depuis tant d’années, de siècles, de millénaires même, ils ont été inclus dans un système d’agitation, de production, de rentabilité, et bla bla bla !!!

      Mais tout ça mène où M Branche ? C’est quoi la direction générale ?

      Ah oui, enrichir quelques pervers, qui en veulent toujours plus, des fanatiques de « l’avoir », oui, là c’est utile !

      Mais la vie d’un être humain c’est quoi pour vous ?
      Naître
      Faire des études
      Travailler
      se reproduire
      travailler
      travailler
      faire du fric
      et.....mourir !

      Eh bien il faut que vous commenciez à utiliser vos capacités intellectuelles, pour comprendre que nous entrons lentement dans l’ère de l’être, et que celle de l’avoir touche à sa fin !

      Bosser pour soit, à faire sa bouffe, cultiver sa terre, faire ses conserves,oui !
      Aider le fils du voisin pour l’anglais où les maths, contre une bonne bouffe, oui !
      aider son voisin pour repeindre une pièce et refaire la clôture, en sachant que la semaine d’après, il prêtera la main pour tailler la haie oui !

      Mais votre monde là, tapoter sur des claviers, être pendu au téléphone avec l’autre bout de la planète, s’agiter dans tous les sens.......eh bien ça ne sert qu’a bousiller l’environnement, à rendre les gens malades, bref comme diraient mes copains corses (Corsica, love always ...) BASTA !

      On est de plus en plus nombreux à vouloir vivre pour nous M Branche, et plus jamais pour ce système absurde et mortifère ! Plus jamais !

      Merci de votre attention !

      H/


    • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 15:03

      Mais je crois aussi qu’il faudrait que vous lisiez ce que j’ai écrit (ici et ailleurs), et vous verrez que je ne prône rien de ce que vous craignez ! Je pense effectivement qu’il est absurde de courir sans cesse (j’ai l’habitude de dire que s’il suffisait de courir pour être efficace, toutes les organisations le seraient, puisque je ne vois que des gens qui courent), que la croissance n’est pas un but. D’ailleurs en fait on ne sait pas réellement la calculer, et le PIB ne représente que lui-même...

      Oui je suis d’accord avec vous l’enrichissement financier n’est pas un but, et il n’est pas normal que des dirigeants de grandes entreprises gagnent autant d’argent. D’ailleurs à quoi sert-il d’accumuler des maisons et des bateaux dans lesquels on n’a pas le temps d’aller...
      Et j’ai mis ma vie en accord avec ce que je dis : je n’ai pas privilégié l’argent (même si je gagne très convenablement ma vie et suis conscient d’être favorisé par ma formation et mes relations) et ai fait le choix de garder beaucoup de temps disponible pour voyager, écrire, discuter ou simplement regarder des oiseaux voler ou des arbres pousser (ce qui suppose d’être arrêté longtemps).
      Donc vous ne devriez pas faire des procès sans connaître à qui vous les faites...
      Oui donc il faut transformer notre monde, oui il faut arrêter ce qui est absurde en lui... mais - et peut-être divergeons nous là-dessus - nous aurons toujours besoin de structures collectives pour organiser la production de biens économiques qui ne sont pas tous inutiles si l’on sait s’en servir.
      Ce qui ne doit surtout pas empêcher ou freiner les solidarités de proximité que vous évoquez dans votre message

    • hunter hunter 13 mai 2013 15:46

      vous avez raison, j’ai souvent lu vos écrits en diagonale, mais je suis ravi de voir que grosso modo nous sommes d’accord sur beaucoup de concepts.

      Il y aura peut-être quelques divergences de méthodes, mais on pourra en discuter.

      Ravi en tout cas d’avoir échangé avec vous.

      Sans doute à une prochaine fois.

      be seeing you

      H/


    • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 15:48

      Ravi également de cet échange... N’hésitez pas à poster des commentaires sur mon blog, si le coeur vous en dit !

      Robert

    • Franckledrapeaurouge Franckledrapeaurouge 13 mai 2013 23:22

      Bonsoir Hunter,


      Et la chouette ?!

      Silencieuse et magnifique dans sa robe nuptiale.

      On a beau l’étudier pour réduire le bruit de nos avions,

      Que dalle, nada, il est impossible de copier la perfection,

      Les œuvres de mère nature sont la perfection.

      Mais cela n’est pas tout, en plus elle nous nourris et étanche notre soif, 

      elle nous offre le logis, et tous ces cons qui se prennent pour des dieux, 

      ne font rien que de la polluer et la détruire.

      L’industrie et morte ! Tant mieux, car avec elle va disparaitre aussi :

      L’esclavage moderne, l’abrutissement, l’asservissement, la polution, 

      la surexploitation des ressources naturelles.........

      Une aberration vient de s’éteindre, vite, unissons nous pour l’arroser

      à grande eau, qu’elle ne redémarre jamais.

      Maintenant, l’humain pourrait si il le souhaité, faire fonctionner avec

      parcimonie une industrie qui libérerait l’homme du travail, et lui

      apporterait gratuitement l’essentiel, à savoir, le gîte, le couvert 

      l’instruction, la santé, la création artistique...... mais je m’égare, 

      je me laisse emporté par mon rêve d’une société humaine, moderne,

      Intelligente et respectueuse de l’homme, de la vie, et de notre planète.

      Une société lente et, souriante, sans gaspillage ni surconsommation,

      ou les écrans seraient remplacé par des êtres de chair et de sang...

      mais je m’égare un fois de plus......... Je rêve............

      Cordialement

      Franck


    • foufouille foufouille 13 mai 2013 11:18

      en gros, faut delocaliser au maroc
      et deporter les travailleurs


      • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 11:21

        Absolument pas ! Le principe d’un développement synergique avec les pays de la Méditerranée ne veut pas dire d’y transférer notre économie, mais au contraire de construire ensemble une nouvelle dynamique.

        Sur ce sujet, il est frappant de voir comment Claude Levi-Strauss avait une vision décapante en 1954 dans Tristes Tropiques, où il écrivait : « Si, pourtant, une France de quarante-cinq millions d’habitants s’ouvrait largement sur la base de l’égalité des droits, pour admettre vingt-cinq millions de citoyens musulmans, même en grande proportion illettrés, elle n’entreprendrait pas une démarche plus audacieuse que celle à quoi l’Amérique dut de ne pas rester une petite province de monde anglo-saxon. Quand les citoyens de la Nouvelle-Angleterre décidèrent il y a un siècle d’autoriser l’immigration provenant des régions les plus arriérées de l’Europe et des couches sociales les plus déshéritées, et de se laisser submerger par cette vague, ils firent et gagnèrent un pari dont l’enjeu était aussi grave que celui que nous refusons de risquer. »
        S’il avait été écouté, nous n’en serions pas là...

      • foufouille foufouille 13 mai 2013 12:45

        ben voyons
        le smic marocain ou tunisien est de 1000€ ?


      • Dolores 13 mai 2013 20:16

        Ce système que vous glorifiez c’est celui qui nous conduit dans le mur !
        Les industries délocalisent vers les pays « pauvres » pour faire baisser les coûts de production et nous revendent ces produit aussi chers que s’ils étaient fabriqués en France afin de d’augmenter les profits au maximum.
        Nous sommes déjà tournés vers la Méditerranée, et quel changement cela apporte-t-il pour nous et pour eux ?
        Moins de Français ont du travail et eux des salaires de misère qu’ils acceptent parce qu’ils n’ont pas d’autre choix.
        Ces entreprises sont tellement françaises et citoyennes qu’elle n’hésite pas à mettre sur le pavé les travailleurs français et à obliger à la stagnations des pays déshérités pour gagner toujours plus car il n’y a pas de limites à la rapacité.
         Il est impossible de « sauver » ce système pourri.
        J’entends des tas d’experts nous dire qu’il faut innover, créer de nouvelles industries.
        Mais il semble que personne n’ait la moindre queue d’une idées sur ce qu’elles pourraient être !
        Tant que l’état ne reprendra pas l’économie en main fermement la crise perdurera.
        Évidemment ça ne pourrait pas faire plaisir à ces industries qui ne se préoccupent que de se remplir les poches en ruinant la nation.


      • soi même 13 mai 2013 11:22

        Bien sur, le glorieux temps de l’industrie est passé, et qui que cela ne va justement pas revenir avec tous les différents pics qui s’amorcent, pics des énergies fossiles, des matières premières stratégiques etc, ferons que nous allons bien nous retrouver dans une économie de micros industrie qui devra bien produire le strict nécessaire et non plus se gâchis industrielle de la surabondance.
        Nous allons sans doute vivre, une révolution de la politique industrielle, qui sera sans doute plus sur la surproduction, mais sur une production qui serra en phase aux nécessités humaines, qui produira pas plus ce qui est nécessaire. Il va bien avoir un renoncement à cette production anarchiste de produit parfaitement inutile qui c’est illustrer par obsolescence programmé.

         


        • pens4sy pensesy 13 mai 2013 12:30

          L’État français, comme chaque pays de l’UE, ne peut plus rien faire, il est soumis a l’Europe qui est elle même soumise a l’Empire.
          Il est promis a la destruction économique et sociale.
          C’est pas avec les gentilles recommandations de l’auteur qu’on va pouvoir modifier ce qui est en route.


          • jef88 jef88 13 mai 2013 12:38

            SIMPLE !
            - supprimons la paperasse inutile
            - virons le système ISO9000 pour le remplacer par un style TÛV
            -remettons l’imagination au pouvoir (c’etait cela les 30 glorieuses)
            - les diplomes au placard : vive le savoir faire !!!!!!


            • Cocasse Cocasse 13 mai 2013 13:00

              L’un n’empêche pas l’autre. Ce serait là la vraie force.

              Autonomie, via la production « issue du passé » que vous désaprouvez.

              Evolution, via les nouvelles technologies et nouveaux pôles de richesse.


              • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 13:05

                Il y a un malentendu : je ne désapprouve pas la production issue du passé, mais l’illusion de croire que c’est en appliquant des « recettes » issues du passé qu’on la fera revenir. 

                Le monde est aujourd’hui complexe, interdépendant et multilocalisé ; la part de services inclus dans les produits industriels est prépondérante ; le développement et la performance ne viennent pas de la centralisation et de la décision depuis le haut...
                Ce sont tous ces points qu’il faut prendre en compte avant d’agir

              • Scual 13 mai 2013 13:20

                « on sait que la performance des entreprises passe par la décentralisation et la responsabilisation des équipes locales »

                Dès le premier paragraphe on sombre dans le domaine de la foi aveugle, à moins qu’on soit dans le mensonge ou la manipulation.

                L’organisation d’activités différentes doit être faites selon les besoins et en cherchant ce qui est le plus efficace. Pas de dogmes dans ce domaine. par exemple une chaine de magasins est le mieux organisé de cette manière. Par contre la production industrielle de machines complexes doit concentrer au maximum les activités au même endroit afin de pouvoir faciliter au maximum la liaison entre les différentes composantes de l’entreprise. Par exemple construire une partie d’avion à Hambourg, une autre à Toulouse et une autre je ne sais où abouti à la catastrophe qu’ à connu Airbus. Il est donc FAUX de dire que c’est toujours le cas.

                De plus on s’apperçoit des problèmes graves que soulève l’organisation horizontale de l’économie. Par exemple l’affaire de la viande de cheval dans les lasagnes Findus a mis à nu des acteurs qui ne savent rien de leur propre produit fini, qui n’est rien de plus qu’un assemblage d’éléments sur lequel ils n’ont aucun contrôle et dont ils poussent inexorablement la qualité vers le bas en exerçant un chantage sur le prix. Cette forme d’organisation n’est qu’une manière de se déresponsabiliser à tout les niveaux. L’auteur parle de meilleures « performances », et bien dans le domaine du vice caché, de l’exploitation du travail, de l’évasion fiscale et règlementaire, du meilleur rapport rendement/qualité, oui c’est bien plus « performant ». Par contre pour la société en général, c’est souvent carrément néfaste.

                Les personnes qui croient détenir une formule miracle applicable à tous sont des zélotes dangereux. Les pires sont ceux qui parlent de l’Allemagne, pays à l’économie presque entièrement tournée vers l’export, comme modèle potentiel pour la France, pays presque totalement basé sur son marché intérieur. C’est complètement débile... et dangereux.


                • finael finael 13 mai 2013 13:31

                  Pourtant cela commence bien :

                  « La reconquête industrielle ne viendra pas du passé »

                  Ne pleurons pas sur notre industrie disparue et ne cherchons pas la solution dans un passé révolu : ayons l’audace de remettre la France au cœur du développement industriel contemporain et futur« 

                  Mais tout de suite après :

                   »Au moment où l’on sait que la performance des entreprises passe par la décentralisation et la responsabilisation des équipes locales« 

                  A l’heure des fusions et de la constitution d’énormes groupes gérés par un pouvoir unique il semble bien difficile d’agréer une telle affirmation. Il y a certes décentralisation de la production vers des pays pauvres afin de réduire les coûts de main-d’oeuvre mais on ne voit aucune responsabilisation des équipes locales (sauf à les placer au devant quand il s’agit d’assumer la responsabilité de telle ou telle catastrophe). C’est bien plutôt le contraire.

                   »Non, les entreprises ne sont pas des êtres méchants, voulant la mort de la France, et l’appauvrissement des habitants...« 
                  Mais : »... compter sur un engagement des grandes entreprises en faveur de la Nation où elles sont nées, est une illusion ... Quant à tout le discours sur la responsabilité sociale des entreprises, il abrite bien rarement une réalité sincère« 

                  N’y aurait-il pas là quelque contradiction avec ce qui est dit avant ? Et la délocalisation de la production vers des pays à faible salaires n’appauvrirait pas les travailleurs locaux ?

                  Et ce n’est pas la seule : vous dites plus loin : »L’État, s’il se dote de la bonne organisation – pourquoi ne pas s’inspirer des commissariats à l’industrialisation mis en place par la DATAR dans les années 70 ? – pourraient aider les grosses PME« - je croyais qu’il ne fallait pas chercher des solutions dans un passé révolu ?

                   »Pour permettre à l’État d’orienter ses choix, ainsi que ceux des Régions tant dans les sujets restant de sa prérogative (politique de santé, développement des énergies nouvelles, tutelle des entreprises publiques,…) ... être un lieu à la disposition des PMI/PME, et de leurs organisations professionnelles (notamment les chambres de commerce et d’industrie) pour apporter des éclairages, et faciliter des prises de décision« .

                  En bref l’Etat au service de l’entreprise. A propos et l’éducation, la défense, la police, ... que deviennent-elles ?
                  Je ne parle pas des infrastructures ou de la recherche qui profitent aussi bien aux entreprises qu’aux citoyens

                  Mais

                  Etat : l’organisation politique et juridique d’un territoire délimité ... en tant que « gouvernement d’un peuple vivant sous la domination d’un prince ou en république » (Wikipédia).

                  Mais pour vous, alors que vous dites vous-même que la »responsabilité sociale« des entreprises n’est qu’un leurre, l’Etat ne devrait oeuvrer qu’au bénéfices desdites entreprises. Et qui donc s’occupera des citoyens ?

                  Un tel monde où les états ne seraient qu’un lieu »d’expertise« au service d’entreprises toutes puissantes (et sans responsabilités sociales), comme vous le décrivez, n’est pas un monde dans lequel j’aimerais vivre.

                    »Ce qui est bon pour General Motors est bon pour l’Amérique" Charles wilson, PDG de GM au président eisenhower en 1953


                  • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 13:48

                    Je n’ai jamais écrit, ni sous-entendu que l’Etat devait se désengager de ses missions essentielles comme l’Education, la Défense, la Police... et aussi la Justice. Il doit aussi rester présent et acteur direct pour ce qui est des infrastructures, que ce soit l’Etat lui-même ou les Régions.

                    Je crois en effet qu’il est illusoire et dangereux de penser que l’on peut « privatiser » l’action publique. Et je suis d’accord avec vous que c’est la responsabilité de l’Etat de veiller à la bonne organisation du territoire.
                    Ce n’est donc pas du tout le propos de mon article qui ne parle que de l’action de l’Etat dans le domaine industriel et économique.

                    Autrement pour revenir sur autres points :
                    - quand je parle de décentralisation, c’est dans le sens de la décentralisation des responsabilités. Au risque de vous surprendre, je maintiens que le management des entreprises est en train d’évoluer vers plus de décentralisation (je suis conseil auprès de dirigeants, auteur de livre de management et conférencier)
                    - quand j’évoque la nécessité pour l’Etat de se doter d’une capacité d’expertise autonome, c’est précisément pour qu’il ne soit plus à la remorque des entreprises. Cette capacité d’expertise, je propose aussi qu’elle puisse aider les petites entreprises à mieux trouver leur voie, là encore pour diminuer leur dépendance par rapport aux grandes entreprises.
                    - le fait que les entreprises ne puissent être considérées comme en charge de la « responsabilité sociale », va dans le sens de votre remarque : c’est à l’Etat de le faire. Le discours actuel sur leur responsabilité sociale me semble donc hypocrite, et sert ensuite à les charger de tous les maux. C’est à l’Etat de se doter des moyens pour définir une politique et la faire appliquer. Ce qui suppose d’ailleurs de le faire le plus souvent à l’échelon européen (ou au moins d’un regroupement de plusieurs pays), compte-tenu de l’organisation économique actuelle. Se pose alors la question de la démocratie de l’organisation européenne actuelle, ce qui est encore un autre sujet
                    - je n’ai jamais proposé de délocaliser des emplois vers des pays à bas salaires, mais de construire des « ponts » entre des entreprises localisées dans les pays méditerranéens et chez nous pour tirer parti des dynamismes complémentaires.

                  • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 13:50

                    Enfin comme vous, je n’ai pas envie de vivre dans un monde où les Etats seraient des lieux d’expertises au service d’entreprises toutes puissantes, et je ne pense pas que ce qui est bon pour elles le soient pour tous !

                    Au contraire, je prône un rééquilibrage en faveur des pouvoirs publics (mais qui ne peut se faire à l’échelle de la France seule...)

                  • L'enfoiré L’enfoiré 13 mai 2013 15:29

                    Tiens, un revenant. 

                    Bonjour Finael.
                    Bon résumé.
                    « Le travail en 2020 » une vision interpellante à plus d’un titre.
                    Mais, que j’avais en partie vue venir.
                    Le système est en marche. Cela ne date pas d’hier. Les années 80 en ont été le virage.
                    L’occident n’est plus ce qu’il était, c’est aussi un fait.
                    La Chine veut reconquérir la place qu’elle avait il y a un demi millénaire.
                    Les JO n’en était que la vitrine et tout le monde a applaudi devant l’exploit.
                    Alors, pourquoi en serait-il autrement ?


                  • finael finael 13 mai 2013 15:29

                    Merci à vous


                  • L'enfoiré L’enfoiré 13 mai 2013 15:42

                    Cher Robert,

                     « Privatiser la vie publique ? »
                    Elle s’est privatisé, elle-même. 
                    Les « bijoux de famille » ont souvent été vendus pour équilibrer un budget.
                    Il y a un accord tacite entre les deux acteurs de la vie en société que vous semblez ignorer.
                    Reprenons vos points :

                    - décentralisation des responsabilités. 
                    Exact. Nous en arrivons à ce que les responsabilités en cascades, font perdre le fil d’elles-mêmes. Si vous n’avez pas encore vu ce qui se passe en justice lorsqu’il y a un accident industriel, vous comprendrez. L’un rejette la faute sur l’autre et les procès durent des années. 

                    - « l’Etat de se doter d’une capacité d’expertise autonome, c’est précisément pour qu’il ne soit plus à la remorque des entreprises. »

                    Oui, mais, les Etats ne voient pas d’où viennent le vent. Avez-vous tellement d’Etats qui ont investi dans l’informatique à ses débuts ?
                    Non, ils ont gentiment décidés de laisser faire. Les Etats ont seulement essayer de trouver des contre-parties en emplois. Manque de compétences, pas autant payé que dans le privé.

                    - C’est à l’Etat de se doter des moyens pour définir une politique et la faire appliquer... le plus souvent à l’échelon européen

                    YES, of course
                    La démocratie de l’UE reste trop dépendante du bon vouloir des nationalisations et de mandats avec budgets étriqués.

                    - construire des « ponts » entre des entreprises localisées dans les pays méditerranéens et chez nous pour tirer parti des dynamismes complémentaires.

                    Ne vous souvenez-vous pas de cette tentative pendant le mandat de Sarkozy et de ce qu’il en est advenu ?

                     smiley


                  • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 15:43

                    @ L’enfoiré : hello de la part du « revenant » qui n’avait simplement que pris le temps de poursuivre un peu plus ses réflexions... smiley

                    Sur la Chine : l’évolution en cours n’est effectivement qu’un rattrapage. Nos pays occidentaux ont profité pendant une siècle d’une situation anormale au cours de laquelle nous pouvions dominer sans partage le reste du monde, et profiter de la richesse et du travail des autres. Cette période est terminée et c’est heureux...

                  • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 15:46

                    @ L’enfoiré (suite)

                    Je suis peut-être utopiste mais le fait que le passé montre que cela n’a pas été fait, ne prouve pas que ce n’est pas possible. C’est en tout cas ce qu’il faut changer... et c’est ce que j’essaie de faire (et pas seulement en écrivant des articles sur Agoravox)

                  • L'enfoiré L’enfoiré 13 mai 2013 16:08

                    le « revenant » à qui je parlais, n’était pas vous ; 

                    « Cette période est terminée et c’est heureux... »

                    La question reste. Si elle est terminée, par quoi va-t-elle être remplacée ?

                    Je parlais d’une époque lointaine, sur tellement de générations, qu’il n’est plus possible aux dernières vivantes de se convertir que dans des aberrations. Tout va bien plus vite pour les deux parties en présence. Vous oubliez je crois cet aspect des choses.

                    Heureux ? pour qui ? Dans une compétition qui ne dit pas son nom ?

                    Je suis quelque part un peu utopiste dans mes écrits mais ils sont le fruit d’une carrière complète et sans trous. Pouvez-vous en dire autant dans votre passé, présent et futur, indépendament du niveau de vos études ?

                    Nous valsons de réforme en réforme. On ne sait pas on va, on n’a plus le temps de consolider, mais on y va aujourd’hui.

                    Agoravox, j’ai quitté après services rendus et revenu là où je peux surveiller un peu plus le cours des choses.


                  • L'enfoiré L’enfoiré 13 mai 2013 16:13

                    Je reviens sur le titre.

                    Croyez-vous tellement dans l’industrie ?
                    Celle qui pourvoyait de la main d’oeuvre ?
                    Je crois que là aussi, c’est passé une histoire déjà entamée depuis quelques années.
                    Le besoin de matières premières est très dépendant de la conjoncture.
                    Les prix chutent alors qu’ils sont en manque.
                    Encore une aberration économique ?
                    Non, parce qu’il y a moins demande, tout simplement.


                  • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 16:17

                    @ L’enfoiré

                    Non je ne sais pas non plus vers quoi on va, mais cela fait partie du charme de la vie : sans incertitude, il n’y aurait pas de liberté possible, ni d’intérêt à vivre...
                    Quand je disais « heureux », je visais le fait que nombre des populations des pays du tiers monde étaient exploitées, et que j’espère que l’évolution en cours leur sera plus favorable.
                    Quant aux « trous », ils sont aussi l’occasion de remises en cause et réflexions. Avance continûment c’est parfois le meilleur moyen d’avancer sans se poser de questions (je ne dis pas cela pour vous !)

                  • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 16:24

                    Je crois à l’industrie au sens premier du mot, cad en la capacité à produire de nouveaux objets et d’inventer. Mais elle n’aura rien à avoir avec les usines que nous avons connu : les processus intègrent de plus en plus de l’intelligence artificielle, et sont « tirés » par les ventes ; les produits sont de plus en plus complexes et intègrent eux-mêmes de plus en plus de software embarqué...

                    Quant au manque de matière, nous nous adapterons à la matière disponible : la masse totale de la Terre reste sensiblement constante et immense. smiley Il nous suffit de changer de matière première ! L’énergie aussi est probablement moins limitée qu’on ne le pense (au-delà du pétrole qui lui l’est).
                    Donc si la demande en certaines matières premières baissent, ce n’est pas nécessairement par une baisse de la production industrielle globale, mais à cause d’un redéploiement.

                  • L'enfoiré L’enfoiré 13 mai 2013 16:39

                    « la capacité à produire de nouveaux objets et d’inventer. »

                    Là, nous nous rapprochons. Ce n’est plus travail idiot et répétitif qui le permet.

                    Si j’avais à refaire certaines choses, ce serait dans les nanotechnologies que je m’orienterais.

                    « les processus intègrent de plus en plus de l’intelligence artificielle »

                    Encore, d’accord. Il faut produire pour faire tourner le business. Il n’est nullement dit que cela doit se faire par les hommes. Le Japon pense payer les retraites de leur population vieillissante par cet intermédiaire. Je ne sais si vous avez vu l’autiste asperger venu sur un de vos plateaux de télé. Sans en arriver là, l’étude du cerveau pourrait aussi nous apporter quelques plus.

                    « les produits sont de plus en plus complexes et intègrent eux-mêmes de plus en plus de software embarqué.. »

                    Si vous avez été lire mon à propos, vous avez pu constater que j’en connais un bout sur la question depuis ses débuts et que depuis j’ai pu en écrire tout autant. .

                    « Il nous suffit de changer de matière première ! L’énergie aussi est probablement moins limitée qu’on ne le pense (au-delà du pétrole qui lui l’est). »

                    Encore d’accord. Quand je parlais des nanos...

                    « pas une baisse de la production industrielle globale, mais à cause d’un redéploiement. »

                    Là, je demande des explications.Un redéploiement vers quoi, vers qui ?
                    si vous vous rappelez ce qui existe dans nos produits dit verts, ce sont souvent des produits comme ce qu’on appelle les terres rares. 
                    Et où est-ce redéployé si ce l’est ?
                    C’est polluant l’exploitation des terres rares, La Chine n’est pas trop regardante de ce côté, donc laissons les faire.
                    C’est ce qu’on se dit en occident.

                  • finael finael 13 mai 2013 20:00

                    Salut l’Enfoiré !

                    Je sais qui fut le « revenant ».

                    Si je me suis permis d’intervenir parce que bien que je sois en désaccord sur la vision de l’auteur c’est que je trouve que c’est un article et des commentaires très intéressants et animés d’un esprit positif


                  • L'enfoiré L’enfoiré 13 mai 2013 20:12

                    Tout à fait.

                    Je respecte les idées même si parfois, je ne les partage pas.
                    Nous avons une culture de compromis chez nous.
                    Je n’irai pas à contre courant.
                    De plus l’auteur a des arguments que j’apprécie.
                    Un forum, c’est ça.
                    Cela se fait souvent très rare par ici.
                     

                  • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 21:21

                    Merci pour vos commentaires : dans ces périodes troublées, je pense qu’il est plus qu’urgent d’apprendre à débattre, à échanger sans polémiquer, se confronter pour faire des choix plus éclairés et emmenant plus d’adhésion.


                  • viva 13 mai 2013 18:46

                    Ne pas disposer d’industrie lourde est à peu de chose près aussi grave que de ne pas disposer de matière première. 


                    Même si il s’agit de vieilles industries elles restent stratégiques.

                    Ne pas avoir de pétrole et en plus être dépendant au niveau des aciers nous rend dépendant ....

                    Ce n’est qu’un exemple, il ne faut jamais oublier l’histoire, perdre ce savoir faire et les technologie qui vont avec c’est la garantie de devenir un pays sous développé.

                    • Robert Branche Robert Branche 13 mai 2013 19:22

                      Oui il faut connaître le passé, mais non pas pour appliquer de vieilles recettes. Le monde a changé et change de plus en plus vite. 

                      Il faut donc connaître l’histoire, mais penser à partir du futur

                    • viva 13 mai 2013 20:19

                      Les vieilles recettes, sont de baisser les impôts et les charges sociales. Pour l’instant ça ne marche pas, ça ne marchera de toute façon jamais, il y aura toujours des pays low cost.


                       Qu’il faille optimiser les dépenses c’est une évidence comment ? Là c’est plus compliqué. Un moyen simple serait que les systèmes re deviennent des assurances et non plus des caisses de solidarités avec tout le monde. Personne ne propose cela ? Étrange non ?

                      Il faut veiller à ne pas confondre les causes et les effets, là c’est plus difficile parce qu’il faut sortir de l’idéologie et avoir une vision à long terme. 

                    • doctorix, complotiste doctorix 13 mai 2013 23:07

                      Ce qui me frappe, en tant que petit inventeur, c’est la difficulté qu’il y a à déposer un brevet en France. Il parait que dans la plupart des pays étrangers, c’est facile.

                      Ici, c’est le parcours du combattant, et l’INPI ne semble avoir d’autre ambition que de vous mettre des bâtons dans les roues, de vous décourager jusqu’à, ce que finalement vous abandonniez.
                      Par ailleurs, je suis consterné de voir les orientations désastreuses de grands pans de la recherche.
                      Ainsi, on continue à miser sur les vaccins, qui sont une impasse monstrueuse, un vestige des siècles passés, une entreprise criminelle qui perdure.
                      Ainsi, le projet ITER est un gouffre financier et une utopie sans avenir aucun, pour qui suit l’affaire de près.
                      Par contre, d’autres secteurs qui promettent énormément sont laissés de côté.
                      Ainsi, la fusion froide est extrêmement avancée aux USA, au Japon, et même en Italie et en Grèce. Ici, personne n’en a entendu parler.
                      D’autres secteurs d’avenir, comme la magnéto-hydro-dynamique (MHD) où nous étions pionniers avec les travaux de JP Petit, sont ignorés, quand la NASA ou les Russes ont pris des années d’avance sur le sujet.
                      Les choix de Renault en matière de voiture électrique sont absurdes tant que les systèmes de batteries en sont à ce point mort : c’est Général Motors, avec la Volt (formule reprise par l’Opel Ampera pour l’Europe), qui détenait la solution (pour l’instant du moins), avec 60 kms d’autonomie électrique (trajets quotidiens) et un générateur à essence pour les trajets plus longs (vacances).
                      Bref, où que je tourne mes regards, je ne vois que mauvais choix et occasions manquées.
                      Mauvais choix, et inventeurs découragés obligés de s’expatrier sont ce qui finira de tuer notre industrie.
                      @l’auteur
                      Vous dites que le pétrole est limité. Rien n’est moins sur, et il est probable que le pétrole est d’origine abiotique, qu’il se renouvelle en permanence, et que les réserves réelles sont de dizaines de milliers d’années, le pic étant promis tous les ans mais sans cesse reculé. Raréfier l’offre pour augmenter le prix du baril, tel est le principe. Mais peu importe le pétrole, dans dix ans, vingt au plus, l’énergie du vide sera disponible, avec ou sans nous. Propre, infinie, non polluante, quasi gratuite. C’est le train qu’il ne fallait pas manquer.

                      • Traroth Traroth 14 mai 2013 10:50

                        Encore des délires libéraux sur les entreprises qui auraient les solutions pour sauver notre économie...


                        La situation actuelle est justement due à la dérégulation progressive des activités des entreprises. Plus de dérégulation va simplement aggraver les choses.

                        En Afghanistan, chaque gamin qui vend des CD contrefaits au coin d’une rue est un entrepreneur. Il y a dans ce pays bien plus d’entrepreneurs qu’en France, et probablement plus n’importe où dans le monde. Pourquoi dans ces conditions l’Afghanistan n’est-elle pas encore la première puissance mondiale ?
                        Parce qu’il lui manque les infrastructures, les écoles, la recherche, le système financier qui permettent un réel développement économique. Tout cela est issu d’une économie régulée, pas d’un libéralisme effrené.

                        • vesjem vesjem 14 mai 2013 11:23

                          cher robert , une bonne page de pub pour ton job ; inutile de commenter ce tissus de poncifs ;

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