ROBERT GIL
« Radars, Racket et Ras le bol »
Beau sujet révélateur du
mercantilisme insolent de l’Etat bourgeois.
« Caméras et
radars représentent un « juteux marché »
pour les entreprises du secteur, et nos gouvernements ont fait le jeu des
intérêts privés… »
La société bourgeoise, c’est
l’association libre des propriétaires privés du capital ou bourgeois. Le mode
économique de cette société est celui du capitalisme, c’est-à-dire la liberté
de circulation du capital entre les mains des propriétaires Le principe de l’ordre représenté par l’Etat
dans cette société est la défense de la propriété privée. Or le gouvernement,
comme les autres organes de l’Etat, par définition n’est qu’un comité national
de riches représentants bourgeois. C’est donc très contradictoire de reprocher
au gouvernement, comme à l’Etat, de « faire
le jeux des intérêts privés » alors qu’il est une créature des propriétaires
privés. Cela revient reprocher à un vigile de faire son travail de vigile pour
le compte de son recruteur ! Or, les français, recruteurs de l’Etat, société
de propriétaires privés, sont attachés à la conservation de cette société-là
par-dessus tout, à en juger par les résultats des sondages quotidiens et
des élections quinquennales !
« Mais le problème c’est que nous ne sommes pas égaux devant la loi et
les sanctions distribuées automatiquement ne pénalisent pas les citoyens de la
même façon. (…) Elle est où l’équité, elle est où la justice ? Si vous
avez un gros portefeuille vous pouvez donc enfreindre tranquillement le code de
la route. »
Le rôle de l’Etat bourgeois,
l’Etat des propriétaires privés du capital, ne consiste pas à niveler la
propriété privée, à s’occuper de l’égalité des richesses entre les
propriétaires. Son rôle n’est pas de veiller sur les portefeuilles des uns et
des autres. Son rôle est très précisément celui d’un veilleur de paix afin que
les propriétaires privés puissent prospérer dans la tranquillité, c’est-à dire
que chaque propriétaire puisse s’enrichir comme bon lui semble. Mais l’Etat, ce
veilleur de paix, est autorisé par son recruteur à se servir au passage de ses
rondes pour assurer sa subsistance. Ce rôle lui est dévolu par son recruteur, les
français, à en juger par les sondages et les résultats électoraux tous les cinq
ans. Les français ne peuvent reprocher à l’Etat capitaliste auquel ils sont
attachés, et pour la conservation duquel ils votent massivement à chaque
élection, de remplir avec zèle son rôle.
« A quand un permis pour les riches et un permis pour les pauvres ? »
La société bourgeoise ne reconnaît ni riche ni pauvre. Sa vertu est de ne reconnaître que les
propriétaires et les consommateurs indistinctement, sans discrimination
d’aucune sorte. C’est cela le paradis bourgeois.
« C’est pour
cela que je suis pour une vraie police… »
Sous le capitalisme, « une
vraie police de la route qui traquera les vrais chauffards, et non pour
“pigeonner” », cela est un rêve qui ne peut se réaliser !
Cela reviendrait à porter atteinte au dynamisme, à la vitalité de la société
bourgeoise, à la liberté bourgeoise.
« Je suis donc pour
supprimer les moyens automatiques de contrôle-sanction…. »
Ceci est d’autant plus
facile que s’il s’agissait vraiment pour l’Etat bourgeois de veiller à la
sécurité des automobilistes, il suffirait d’installer des bandes rugueuses vibratoires
à résonnance progressive aux endroits dangereux des routes et autoroutes en
remplacement des radars et autres pièges rançonneurs routiers.