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Commentaire de Onecinikiou

sur L'Empereur Mélenchon joue si bien de la flûte !


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Onecinikiou 16 mai 2013 20:23

« Pourquoi considérer le Nucléaire comme un fin en soi ? » 


Qui a dit ou penser cela ? Le nucléaire est un moyen, rien d’autre. Je ne suis pas un fanatique contrairement à beaucoup de mes contradicteurs mais un pragmatique. 

Le nucléaire nous permet encore à l’heure actuelle de disposer d’une relative moindre dépendance aux énergies fossiles très carbonées comparativement à nos autres partenaires européens. Pour cette raison essentiellement, un français émet 30% de moins de CO2 dans l’atmosphère chaque année que son voisin allemand pourtant présenté par la grosse presse comme un parangon de vertu en matière écologique. Permet de payer au citoyens français son kWh 30% de moins que la moyenne des autres pays européens. Ce qui par les temps qui courent de recul historique du pouvoir d’achat n’est pas du luxe vous en conviendrez. De ce fait constitue un indéniable critère de compétitivité (l’un des seuls qui nous reste en environnement libre-échangiste et de monnaie unique) en capacité d’attirer les entreprises sur notre territoire, ou d’empêcher dans la mesure du possible qu’elles ne le quittent. Nous permet également d’alléger notre facture énergétique (le combustible nucléaire compte pour 5% au cours actuel dans le prix d’un kW, contre plus de 50% dans un litre d’essence défalqué des taxes diverses et variées), par conséquent de réduire sensiblement le déficit abyssal de notre balance commerciale, étant l’un des trop rares secteurs excédentaires.

Vous dites que l’on peut se passer du nucléaire. C’est vrai mais pas pour les raisons que vous en donnez : l’Allemagne compense l’arrêt de sa filière nucléaire en installant massivement des centrales à charbon et en augmentant de manière substantielle ses importations de gaz russe, malgré les conséquences géopolitiques que cela peut revêtir à terme (et je suis pourtant un soutien résolu de la grande Russie). Non pas parce que ce sont des méchants qui aiment polluer (ce serait plutôt l’inverse culturellement) et se mettre dans la main de l’étranger, mais parce qu’il n’existe pas à l’heure actuelle, et quoi que vous puissiez en dire ou en penser, de technologies suffisamment matures pour prendre le relais d’un aussi important volume de production. De ce point de vue vous êtes dans le fantasme, non dans la dure et froide réalité.

Ensuite les chiffres que vous donnez sur le coût du démantèlement et de l’enfouissement sont proprement fantaisistes. Selon le dernier rapport de la Cour des comptes (2012) le démantèlement des 58 réacteurs REP en service plus l’ensemble des installations civiles connexes est estimé à 31,9 milliard d’€.

Sur les déchets, sachez tout d’abord qu’une part substantielle des déchets n’en sont pas en réalité. Un crayon d’uranium, usagé pour son usage dans une centrale actuelle, dispose encore d’un potentiel exploitable de 96% dans un réacteur à neutron rapide par exemple. On ne vous le dit pas mais là est la raison (l’une des raisons, avec le nécessaire refroidissement des éléments irradiés), du stockage accessible et du non-enfouissement définitif. La France dispose à cet égard d’une importante réserve de combustible « usagé » (plus de 15.000 tonnes) en capacité de servir le cas échéant dans des centrales de générations 4. Et de nous affranchir en proportion, pendant le laps de temps du recyclage de ces combustibles, du recours à des énergies de type gaz/pétrole/charbon. L’intérêt à tout point de vue est ici non-négligeable.

Selon la Cour des compte la gestion de ces déchets a été calculée (incluant le transport, l’entreposage, le compactage, la vitrification etc...), il y en aurait pour 14,4 milliard d’€.

Quant à l’enfouissement sur le site prévu de Bure des déchets ultimes, les plus radioactifs, représentant moins de 4% du volume des combustibles originels, il y en aurait pour 28,3 milliard d’€.

Total brut (non incluant donc les importants subsides que représentent le potentiel de recyclage des déchets actuels) : 74,6 milliard d’€. 

En regard de ces chiffres importants, il est à noter que la production électrique d’origine nucléaire s’est élevée en 2011 (derniers chiffres en date) à exactement 405 TWh. A 0,04 centime d’€ vendu en sortie de centrale, cela permet de rapporter chaque année à EDF (donc à l’Etat français, qui est actionnaire à hauteur de 85%) un montant de 16,2 milliard d’€. Moyennant quoi, je ne vois pas où serait le problème insurmontable comme proféré par nos professionnels de la rente « écologique ».


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