Je suis d’accord avec vous, mais les choses sont un peu plus compliquées et je vais citer un exemple :
La pile atomique de Brennilis d’une puissance de 73 MW en Bretagne devait être la vitrine du savoir-faire Français en matière de démantèlement. Le coût initial était de 20 Millions d’euros. Cette facture est passée à 480 Millions d’euros au final.
Dans son rapport du 11 octobre 2011remis à l’assemblée nationale, Gilles Carrez explique que selon l’étude de la Commission Energie 2050, le coût du démantèlement total de nos 58 réacteurs se chiffrerait à 750 Milliards d’euros. Cela tient compte du fait qu’entre les estimations des acteurs du secteur (Areva, EDF principalement) et la réalité liée à une expérience unique et les difficultés qui vont se poser à nous, cela nous coûtera bien plus cher que ces estimations positives.
Concernant la question de l’Uranium réutilisable, c’est en fait ce qui était préconisé pour la centrale Super Phoenix qui a été un gouffre à denier public et finalement mis à l’arrêt du fait d’une redondance de difficultés techniques.
La vérité est qu’il est plus intéressant d’avoir un regard qui ne soit pas caricatural que ce soit dans un sens ou un autre. Mettre à l’arrêt brutalement 58 réacteurs serait une folie quand nous avons besoin d’un mode de production d’énergie très puissant pour justement alimenter les usines qui produiront des technologies nous permettant d’améliorer notre indépendance tant au pétrole qu’au nucléaire.
Mais de la même façon que nous avancerons sur la question, il serait souhaitable que ces gains d’indépendance tant à l’atome qu’à l’huile de pierre nous permettent d’initier le démantèlement progressif des centrales nucléaires, tout comme nous devrons remplacer peu à peu les véhicules consommant du pétrole inutilement. L’air comprimé, le gaz, l’électricité et bien d’autres technologies, en plus des transports en commun, de la relocalisation de l’économie et de la fiscalité peuvent jouer à plein pour avancer. Les camions et les avions ne peuvent pas faire autrement que fonctionner au pétrole, d’où l’obligation d’en synthétiser. Mais il nous faudra aussi faire des choix là dessus. Par exemple, un avion reliant deux grandes villes Françaises, est juste un gaspillage imbécile de pétrole quand le train peut faire aussi bien.
Je suis plutôt adepte de la vision de Jancovici (pro-nucléaire) qui vise à réorganiser l’ensemble, tout en étant d’accord avec les anti-nucléaires par rapport à certains risques qu’il convient d’éliminer par l’arrêt progressif d’autant de centrales que possible, mais pas forcément toutes si l’on ne peut pas remplacer. Je maintiens tout de même que la solution charbon reste très pertinente dès lors qu’elle s’intègre dans un schéma plus complet sur le cycle du carbone.
;)