Bonsoir Loup Rebel,
Je ne voulais pas intervenir de plus (que ma citation ci-dessus) afin de préserver ce fil, surtout après avoir lu l’intervention de Volt qui s’exprimer sur la « rupture » du réel, de l’imaginaire et du symbolique chez les pervers (désolé pour les erreurs de retranscription du langage lacanien, mais c’est un code lexical que je ne possède pas).
Je connaissais les rapports courtois qu’ont ensemble Volt et JL et il n’était nullement question pour moi d’interrompre Volt par des questions impromptues qui auraient pu raviver certaines « guéguerres » intestines.
Je me suis donc abstenu et lorsque j’ai lu le post de Bur K et le votre, j’étais certain de la réaction de Volt. Cela n’a pas fait un pli. C’est la raison pour laquelle je vous avais invité sous mon article en vous demandant de ne pas prendre part dans ma querelle avec JL au cas où, justement, Volt dont j’ai déjà pu mesurer la sagesse, puisse poser un œil critique sur les hypothèses que j’avais pu avancer dans mes écrits. Je ne fais là que poser un constat et je n’émets aucun jugement envers qui que ce soit. Pour avoir observé les « tours de paroles » des uns et des autres, j’ai pu voir qui pouvait avoir des griefs à formuler envers qui et pourquoi.
De par ses précédentes interventions, Volt m’avait déjà convaincu de m’intéresser à la philosophie lacanienne pour laquelle j’éprouvais de sérieuses réticences pour ne pas dire des réticences plus que sérieuses. Ce n’était pas un jugement, au contraire des intentions que l’on me porte parfois, je ne commets pas d’empressement à porter un avis définitif sur un auteur ou qui que ce soit d’autre et il « faut m’en faire », comme on dit, pour que cela se produise (ce que j’exprime par franchir le Rubicon).
Aussi, Volt, puis vous par la suite, m’avait convaincu de m’intéresser aux théories lacaniennes, d’autant que je découvre en lisant les liens que tous deux m’avaient déjà communiqués, que ses recherches portaient en fait sur l’un de mes principaux centres d’intérêt concernant les perversions (morales, je précise), c’est-à-dire le langage. Ce que j’ignorais totalement.
Ceci dit, j’ai vraiment apprécié cette balade bucolique qui fut pour moi très instructive.
J’aivais également tiqué sur l’expression « Si toutefois on brise l’un des trois, quel qu’il soit, les deux autres sont séparés », car je me suis posé la question de savoir comment est-il possible de « briser » un de ces trois anneaux et que se passe-t-il alors dans ce cas là ?
J’ai donc cliqué sur les liens que vous nous aviez communiqués. Ce, avec d’autant plus d’intérêt que je me passionne beaucoup pour les « objets impossibles », les illusions d’optique, ou les biais cognitifs qui sont des les erreurs de perceptions (je comptais proposer prochainement une présentation du livre « Système 1 / Système 2 : les deux vitesses de la pensée » de Daniel KAHNEMAN pour expliquer comment nous nous leurrons tous dans nos interprétations de la réalité). Ces erreurs de perceptions forment ce que j’appelle des « chausses trappes » de la pensée, véritable piège cognitif très difficile à déjouer. C’est ce qu’on pourrait appelait une « auto-manipulation » (deux livres intéressants viennent de sortir récemment sur le sujet).
Je n’ai pas lu les articles vers les liens que vous avez insérés, mais j’ai longuement observé ces anneaux tout en envisageant mentalement différents cas possibles pour savoir ce qui se passait si un des trois anneaux se « brisait ». Bien que connaissant ces figures, je ne m’étais jamais posé la question ainsi. Rien trouvé. J’ai lu votre article, j’ai commencé à comprendre. Je suis retourné voir vos liens et là, j’ai trouvé une solution (parmi tant d’autres) : celle que vous en avez donnée. À savoir, aucun des trois anneaux ne peut-être brisé, ils ne peuvent seulement qu’être « altéré », ou « déformé ». C’est du moins l’interprétation que j’en ai faite à ce moment-là, d’où ma citation insérée ci-dessus. J’en ai également déduit que le terme « briser » n’était pas à prendre au premier degré, mais posait un paradoxe qui nécessitait d’être résolue… dans l’in-dissolue. Cet exercice m’a tout simplement fait « toucher du doigt » la « puissance » de la vision métaphorique du « réel » selon LACAN et c’est pour cela que je vous ai dit merci.
En effet, mon appréhension de ses théories vient entre autres choses de sa déclaration qui disait « que seuls les pervers savaient bien parler de la perversion ». LE problème est moins évident que cette simple assertion n’y paraît et le fait même que le « sujet supposé savoir » (LACAN ici) occupe une place de figure d’autorité a malheureusement créé quelques confusions. Même les grands hommes ont parfois commis des bourdes qui ont fait plus de mal que de bien. Du peu que j’ai pu en lire, LACAN parlait bien de perversion sexuelle et non pas de perversion morale (perversité). Dans l’histoire de la psychanalyse, peu d’écrits ont été consacrés à la perversion morale excepté sur la théorie de la perversion narcissique. Il existe des différences singulières entre les deux que j’ai déjà expliquées dans deux commentaires sous mon premier article (Par Philippe VERGNES (---.---.---.185) 11 décembre 2012 15:08 & Par Philippe VERGNES (---.---.---.185) 13 décembre 2012 11:28). LACAN était un sage, il faut le reconnaître. Mais ce qu’il disait des personnes qui s’intéressent aux perversions sexuelles ne peux pas s’appliquer de façon aussi générale à celles qui étudient les perversions morales, car pour des raisons qu’il me faudrait peut-être aussi développer, il y a un autre type de public qui s’intéresse de près à la perversité : se sont leurs victimes. L’image que je peux en donner est celle-ci et vous me corrigerez si elle n’est pas appropriée : alors que dans un « crime sexuel », les victimes refusent généralement de comprendre l’agression dont elles ont été victimes ; dans les agressions morales, les victimes éprouvent la nécessité de comprendre leur agresseur.
Je perçois mieux les différences de points de vue et pourquoi RACAMIER n’a que très peu cité LACAN dans son œuvre : à ses yeux, bien que de nombreuses similitudes puissent être trouvées, il ne parlait pas de la même « chose » et souhaitait démarquer son concept des perversions sexuelles jusqu’alors étudiées par la psychanalyse. Sous cet aspect là la perversion narcissique serait une forme de psychopathie très évoluée (en fait l’aboutissement d’un mouvement perversif dont la description est beaucoup plus fine que pour celui de la psychopathie) et bien que dans le champ sémantique, les délinquants sexuels soient de plus en plus appelés « psychopathes sexuels » (ce qui n’est pas forcément toujours le cas), les pervers narcissiques s’en distinguent à plus d’un titre.
C’est là que l’on retrouve toute l’importance du langage et la nécessité de la recherche d’un sens commun par coconstruction dans l’échange. Ce qui n’enlève rien à l’approche de la perversion narcissique par la parole et ses paradoxes (« serrés » ou « ouvert »). Tout au contraire !
Mais ce qui me surprend toutefois, c’est la quasi absence des études psychanalytiques qui se sont intéressés aux paradoxes. Je n’en connais que quatre H. SEARLES, P.-C. RACAMIER (le premier en France), D. ANZIEU et R. ROUSSILLON.
En tout cas, votre billet est excellent pour l’intérêt pédagogique qu’il contient.
Merci encore !
23/05 20:36 - philouie
Vous êtes gentil de trouver insuportable mon propos, mais ici je ne faisais que reproduire vos (...)
23/05 15:22 - JL
Le post ci-dessus de Loup Rebel est une menace de mort caractérisée contre Philouie et moi. Je (...)
23/05 15:17 - Loup Rebel
Là, vous deux, c’est pas bien, faut que vous arrêtiez de dire des trucs...
22/05 22:46 - JL
Bonsoir Philouie, hé oui, ce post est accablant pour Loup Rebel qui nous a donné dans toute (...)
22/05 21:12 - philouie
Enfin, je ne vous ai jamais insulté ni diffamé, ce qui est platement faux : je cite 12 mai (...)
22/05 15:20 - Loup Rebel
J’apprécie votre remise en cause. Je suis pas loin de m’accorder avec ce que vous (...)
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