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Commentaire de Malthus

sur L'Empereur Mélenchon joue si bien de la flûte !


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Malthus Malthus 18 mai 2013 16:33

Je viens de lire le billet de l’auteur et je pense qu’il ne se trompe que partiellement.

Sur la question des extrêmes, il a raison et je pense d’ailleurs que les gens du Front de Gauche devraient l’entendre, car les médias qualifient le Front de Gauche comme « l’extrême gauche » et le FN comme « l’extrême droite », ce qui a pour but de faire oublier que le PS, l’UMP et le Centre sont des libéraux extrémistes.


Le Front de Gauche et le F.N sont chacun dans leur composante idéologique, des partis politiques souhaitant réguler un certain nombre de fondamentaux économiques, ce qui est une position rationnelle et sociale, tandis que la mouvance « libérale » gravitant autour du P.S et de l’UMP, eux sont dans une idéologie dérégulatrice, pour ne pas dire totalitaire puisque tout se fait sur le dos du peuple.

Pour la question des dérives, je la retrouve autant au Front de Gauche (notamment sa composante anarchiste découlant de la mouvance NPA) que la composante islamophobe ou identitaire du Front National. On oublie bien souvent que s’il y’a toujours quelques crétins au FN pour encenser le nazisme et cracher sur les musulmans, il y’a aussi quelques crétins au Front de Gauche aimant à faire du cassage de gueule en règle aux Français qui se déclarent antisionistes (ce qui n’a rien à voir avec l’antisémitisme) ou juste eurosceptiques. J’ai un certain nombre de faits en tête, où des amis pourtant très pondérés dans leurs vues politiques se sont fait agresser par des « antifas » se réclamant du Front de Gauche.

La bêtise est un travers aussi bien partagé à gauche qu’à droite, elle ne souffre d’aucune distinction politique, religieuse ou ethnique. Mais elle ne préjuge pas de l’orientation républicaine, critique et apaisée de l’immense majorité des partisans du F.N et du Front de Gauche avec qui je discute.

Concernant l’histoire du parti, cela me fait un peu penser à Alain de Besnoist qui a eu une jeunesse chaotique dans une mouvance d’extrême droite, et s’est assagi avec les années pour adopter une réflexion complexe et pacifiée. Cependant, il souffre encore des critiques vis à vis de son passé, alors qu’écouter ses propos actuels nous fait bien percevoir qu’il ne véhicule pas d’idéologie malsaine. De la même façon, Mélenchon subit sa casserole Franc Maçonne (toujours actuelle), François Asselineau a sa casserole Pasqua et si l’on devait faire la liste des casseroles que nos politiciens ou même chacun d’entre nous pouvons avoir, alors nous ne pourrions plus avancer. Ce ne sont pas des erreurs, ce sont des cheminements intellectuels qui partent souvent de positions contestables et se transforment avec le temps en des réflexions plus abouties.

Le Front National a donc sa casserole et quand Le Pen père était réclamé par l’extrême droite de l’époque pour reprendre les rênes de leur mouvance, il accepta d’organiser le parti à créer, selon ses conditions et d’avoir toute autorité.

Au final, avec le recul qu’a t’il dit de si extrême ? Son opposition à l’immigration ? A titre personnel, je n’ai jamais trouvé que ce point de vue était un marqueur de l’extrême droite, mais je suis subjectif puisque je pense qu’il faut réellement réguler cela tant pour des raisons sociales, sociétales que démographiques (je suis un décroissant jusqu’au bout des ongles).

La peine de mort ? Si j’y suis fermement opposé, je connais autour de moi des gens très modérés qui ne voteront jamais pour le F.N et qui y sont pourtant favorables. A chaque fois que l’on apprend dans les médias qu’un cinglé a découpé en petit morceaux un enfant ou une pauvre femme, je comprends le désir de certains que le bras armé de la justice soit... sanglant. Je ne cautionne pas, mais ça n’est pas une position d’extrême droite à mes yeux. Même sous Jaurès la peine de mort existait, ainsi que durant la période du Front Populaire.

Ensuite ne restent que les relations douteuses. Mais elles sont plutôt marginales, et elles occultent que l’U.E de son côté intègre un pays comme l’Estonie où des membres du gouvernement encensent un passé Nazi, ou font le jeu de l’Aube Dorée en Grèce en appauvrissant tout un peuple.

En vérité, c’est encore une fois un peu plus compliqué qu’on le croit. Les peuples ont vécu différemment l’Histoire de la seconde guerre mondiale. D’abord nous fumes les agresseurs et non l’inverse. Les autrichiens de l’époque ont considéré les nazis comme des libérateurs, itou pour les Allemands des Sudètes qui souhaitaient réintégrer le bercail. L’Allemagne de Hitler voulait relier par une autoroute Danzig qui était en Prusse Orientale, c’est à dire enclavée en Pologne suite au Traité de Versailles où la carte de l’Europe avait été redessinée par les Américains au mépris de la répartition démographique des populations. 

La Pologne, poussée par le Royaume Uni, et la France qui suivait la position Britannique, refusait fermement les propositions du Chancelier Hitler qui étaient en vérité plutôt raisonnables. Lorsque les Allemands de la Prusse Orientale furent jetés sur les routes et que toutes les solutions diplomatiques furent annihilées en grande partie à cause de la France et du Royaume Uni, Hitler passa à l’offensive mais ne souhaitait pas envahir l’Ouest de l’Europe.

En fait, cette guerre ressemble aux deux précédentes, puisque c’est à chaque fois l’arrogance des dirigeants Français (Napoléon III en 1870 et Pointcarré en 1914) en plus des intrigues Britanniques qui ont généré des conflits meurtriers avec notre voisin.

Bien sûr Hitler n’était pas un saint et l’on sait jusqu’où il poussa la folie une fois le conflit engagé, notamment vis à vis des populations juives. Cependant, nous oublions bien souvent de juger l’Histoire non sur les seuls faits de celle-ci, mais sur les responsabilités des « gentils » lorsqu’eux même ont provoqué d’une façon ou d’une autre un glissement militaire qui aurait pu être évité.

Aussi, que des dirigeants politiques dans certains pays de l’est voient toujours en cette période l’Histoire une vision autrement plus contrastée que la vision Franco-Française ne me choque pas. Si je suis fermement eurosceptique, c’est aussi par ce que j’ai appris à aimer l’Europe à travers son Histoire, ses conflits, ses intrigues et son actualité. Hors, à force de tenter de comprendre comment les autres peuples se sont construit à travers le XIX et le XX ème Siècle, cela m’a aussi permis de constater quel est le défaut majeur des dirigeants Français qui se répète constamment à travers les décennies :

Ils sont toujours corrompus et pensent toujours comme des colonisateurs en disant vouloir faire le bien aux autres, cela à travers leur propre idéologie. Mais ils ne font finalement que générer du mal, car ils se foutent comme d’une guigne de ce que pensent les autres peuples.

Si la France était à l’image de nos dirigeants (et elle est un peu), nous sommes un peuple aussi arrogant que toujours dupé par nos voisins Anglo-Saxons qui ont toujours su jouer de notre bêtise. Un autre exemple, beaucoup plus récent me vient en tête pour l’illustrer :

Nigel Farage, Député Européen Britannique souhaitant que le Royaume Uni quitte l’U.E, conférençait avec Nicolas Dupont Aignan, qui lui veut « changer l’Europe ».


Une question fut posée dans la salle à Nigel Farage :

- Pensez vous que la France devrait elle aussi quitter l’U.E ?

- Oh non, la France doit juste quitter l’euro, mais pas l’U.E. Vous devez continuer de travailler à la construction européenne avec l’Allemagne et les autres pays.

Ce qui est donc valable pour le Royaume Uni ne l’est pas pour la France. Et cela n’est pas sans raison. Les Anglais savent depuis des siècles que quand la France est embourbée dans des conflits ou des alliances imbéciles, notre pays perd de sa puissance face au Royaume Uni.

Lorsqu’on trancha la tête de Louis XVI sous la Révolution, de l’autre côté de la Manche, on criait hourra ! Louis XVI avait donné beaucoup de fil à retordre aux Anglais sur mer, et avait soutenu la Révolution Américaine.

J’ai une grille de lecture qui n’est pas qu’économique et sociale sur la question européenne. J’ai la naïveté de croire que l’Histoire suit des cycles et trouve ses redondances à chaque fois dans les mêmes erreurs politiques. Et quoi qu’il arrive, je suis certain que l’Allemagne sortira à terme de l’U.E, cela quand elle aura trop à perdre en restant associée avec les pays du Sud et la France. Il suffit juste de s’intéresser à son Histoire pour le comprendre. 

D’ailleurs, nous avons tort de taper sur les Allemands. Ce ne sont pas eux qui ont refusé que la Grèce fasse son Référendum et quitte l’U.E. Ce sont les Français. 
 ;)


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