Quelques remarques :
- Déjà que pour lancer des projets municipaux avec une majorité, cela prend du temps et que les municipalités ont du mal à gérer au-delà d’un mandat, mais là, en changeant les majorités municipales tous les ans, la gestion à moyen terme n’est même plus possible.
- Quant aux assesseurs tirés au sort, c’est fou le nombre de personnes qui trouveront une excuse valable au dernier moment pour ne pas venir (genre grippe soudaine).
- Ensuite, que se passe-t’il si un des ministres juge la politique qu’il doit appliquer impropre ?
- > on le vire ? Mais en quel nom alors, sa légitimité provenant du tirage au sort qui est supérieure à l’avis des autres ministres ?
- > on le garde ? Mais il prendra des décisions qui pourront détruire les actions d’autres ministres.
Par ailleurs le problème du tirage au sort est que dans un groupe d’une taille donnée, un petit nombre joue le rôle de chefs, un grand nombre celui de suiveurs, quelques uns de contradicteurs et quelques uns de facilitateurs.
Le résultat est qu’il suffit de convaincre voire corrompre les chefs pour contrôler l’ensemble du groupe. On retrouve donc exactement les défauts des effets des partis dans la démocratie représentative.
Pour évaluer les performances d’un système, il faut voir 3 choses :
- sa simplicité de mise en oeuvre
- sa adéquation à ses objectifs
- sa robustesse
En d’autres termes :
- sa clarté sur le mode de sélection et ses conséquences sur la politique de gouvernement : l’élection de candidats proposant un programme est à mon avis préférable à un tirage au sort qui ne permet pas de savoir comment va évoluer le pays.
- son coût opérationnel par rapport à la représentativité des dirigeants : là encore les élections coûtent apparemment moins cher qu’un tirage au sort et permettent facilement d’éliminer des candidats incapables.
- sa complexité de contournement : équivalence pour les 2 modes de sélection en ce qui concerne la fiabilité du processus de sélection, mais risques de corruption plus fort dans le cadre du tirage au sort car les dirigeants n’ont aucun mandat en jeu.
De toute manière, la nécessité d’avoir des candidats volontaires pour certains tirages au sort va aboutir à renforcer les partis avec multiplication des candidats de tel ou tel parti pour augmenter ses chances pour les partis d’avoir des élus. Avec menaces à la clé : « Ecoutez monsieur, madame, le tirage au sort nous donnera au minimum 30% des postes, si vous ne vous déclarez pas de notre côté, vous n’aurez aucun soutien de notre part, nous ferons tout pour que vous soyez virés, alors que vous pourriez gagner tranquillement de l’argent et même de l’influence, du pouvoir et de la gloire en nous soutenant officiellement. C’est à vous de voir »