Il y’a bien plus que des questions sociétales qui me séparent du F.N. Mais effectivement, je n’en fais pas un épouvantail qui m’empêcherait d’écouter ce parti et faire le tri entre ce que je trouve pertinent, et ce qui ne l’est pas. Il en va d’ailleurs de même avec l’autre « extrême », c’est à dire le Front de Gauche.
Le terme
« européïsme » n’est pas propre au F.N et n’est pas non plus de son invention. C’est un mot datant du début du siècle dernier utilisé par tous les opposants à l’U.E. Et il serait encore une fois très réducteur de considérer que cette opposition à cette institution n’existe que sous le prisme du F.N.
En outre, je ne considère pas que vous manquiez de subtilité, bien au contraire. Je ne suis simplement pas d’accord avec vous pour un ensemble de raisons déjà largement débattues. Il en est une nouvelle cependant que vous exposez et qui attire mon attention :
« La sortie de l’Union Européenne conduirait un gouvernement fasciste à prendre le pouvoir ».
Voila une anticipation de l’avenir qui me parait bien rapide, d’autant que rien ne permet de le préjuger. Si vous sous-entendez par là que le F.N serait le mieux placé pour nous sortir de l’U.E, permettez moi d’en douter. Pour la bonne et simple raison que le F.N n’est pas capable de fédérer à lui vos propres forces. Hors, la sortie de l’Union Européenne ne pourra se faire qu’avec la participation du Front de Gauche, ainsi que de la mouvance eurosceptique modérée qui ne veut pas non plus du F.N.
Il est probable, voir certain qu’il y’aurait une obligation stratégique à accorder une voix au F.N dans une telle situation. Mais cette voix ne pourrait être la représentation d’un ensemble. Elle ne serait qu’une clause de garantie pour les sympathisants de ce parti (qui encore une fois sont pour l’essentiel des gens qui se trompent et ne sont pas forcément d’affreux fachos bourgeois).
La sortie de l’Union Européenne ne peut être une vue d’un seul homme (ou une seule femme). Elle doit nécessairement être un désir commun à des millions de personnes dont les convictions politiques, économiques et sociales peuvent être très différentes. Et si les wagons en seraient les mouvements qui depuis des années préconisent cette solution, il ne fait aucun doute que sa locomotive ne pourrait être que le Front de Gauche du fait même qu’en dehors des vues programmatiques suivant la sortie, vous êtes les seuls à pouvoir lever les syndicats à ces fins. Une grève générale organisée dans ce but serait par exemple la méthode la plus rapide pour y arriver.
Ce qui signifie que M. Hollande en vertu de la Constitution actuelle ne pourrait pas être destitué, mais il aurait l’obligation pour endiguer une crise politique très sévère de remercier son gouvernement actuel, et en composer un nouveau qui devrait avoir les apparences d’un C.N.R. M. Mélenchon qui ne cache pas son désir d’être Premier Ministre obtiendrait ce qu’il souhaite. La fameuse constituante pourrait être organisée grâce à un Ministre de l’intérieur qui demanderait aux préfets de veiller à ce que tous les Français puissent entamer les travaux de réflexion, de rédaction et de référendums locaux dans les municipalités (j’insiste sur le fait qu’il ne faut pas laisser une assemblée constituante se charger de la rédaction de ce texte). Les médias publics auraient l’obligation d’inviter toutes les personnalités intéressées à la Démocratie et au Droit Constitutionnel, et permettre au public de débattre librement. Chaque titre de la constitution serait travaillé et débattu par tous les Français, et il n’y aurait aucun article de la Constitution qui ne soit pas soumis à un Référendum, au fur et à mesure de la rédaction du texte. Il vaut mieux prendre le temps de bien faire et laisser le peuple s’en charger, que confier ce travail à quelques personnes, quand bien même tirées au sort et non « politisées ».
Un Ministre des affaires étrangères comme M. Asselineau, aurait non seulement les compétences mais aussi la légitimité pour entamer les négociations avec l’Allemagne et les autres Etats Membres pour organiser le démantèlement dans les conditions les plus satisfaisantes pour tous. Le Front de Gauche pourrait cependant imposer ses conditions sur les acquis à préserver, que ce soit sous des formes instituées (par exemple Erasmus, la normalisation des infrastructures routières et ferroviaires à l’échelon européen, un nouveau Serpent Monétaire Européen), ou par voie de diplomatie suivie (notamment les grands projets industriels, l’harmonisation progressive des salaires et droits sociaux via un fond européen, etc).
Il n’est pas question de sortir de l’Union Européenne de façon sauvage, mais de rétablir ce qui sont des urgences techniques en terme de protectionnisme monétaire et commercial pour les Pays, tout en considérant que si l’Europe veut être en paix, il faut évidemment continuer de travailler en ce sens mais d’une façon différente.
En revanche, si l’Union Européenne devait éclater du fait qu’il y’aura toujours plus de murs qui viendront heurter l’idéologie quasi soviétique de nos dirigeants, alors oui, je crains qu’il y’aura du sang, des larmes et probablement une dictature qui fera la transition en France. Car cette dissidence tant ignorée pour ne pas dire méprisée justement par le Front de Gauche peut se fragiliser dans sa détresse de ne pas être entendue, et laisser un jour les voix de la colère et de la haine lui susurrer à l’oreille les remugles de l’Histoire.
C’est pour cela que le Front de Gauche a une énorme responsabilité qui pèse sur ses épaules. Ce mouvement peut tout à fait désamorcer ce qui couve autant par la politique de la main tendue que la négociation. J’ai proposé une solution simple qui ne remet aucunement le programme du Front de Gauche en cause, et qui offre un symbole unificateur à toute cette dissidence, y compris le vieil ennemi d’en face pour le Front de Gauche.
S’agissant du Front National justement, je ne connais que deux voix qui méritent de ne pas être méprisées du fait de leur modération et de leur peu d’intérêt sur ce qui chatouille le Front de Gauche (Islam, immigration et autres sujets du genre). La première est Grégory Gennaro et la seconde est Florian Philippot. Ces gens là sont plus intéressés par les questions économiques et sociales que par les autres sujets phares du Front National. Sachant qu’il est impossible d’unifier les opposants au Système sans donner un signe d’apaisement aux sympathisants de ce parti, il me parait logique de cibler au moins les bonnes personnes avec qui discuter.
Debout la République réclamera que Nicolas Dupont Aignan trouve une place pour les représenter, mais je ne saurais trop vous conseiller de vous intéresser à
Jacques-André Holbecq, sympathisant de ce parti bien moins connu, et pourtant très intéressant à lire sur les questions monétaires. Il défend en effet le 100 % money. Si vous souhaitez que la monnaie devienne un outil social et que les banques perdent leur pouvoir de nuisance, il est assurément l’une des personnes qui mérite toute votre attention.
Au Parti Socialiste, Marc Jutier est un excellent contact. C’est un eurosceptique défendant aussi le 100% Money, ainsi qu’une posture de rassemblement et d’apaisement entre les Français.
Jacques Nikonoff, Annie Lacroix Ris, Frederic Lordon, Serge Latouche, Jacques Généreux, Claude Bourguignon, Jacques Sapir, Etienne Chouard, Jean-Marc Jancovici, Pierre Rhabi et tant d’autres sont des personnes qui sont à même de redresser la France dans le bon sens, chacun dans leur compétences, et certains ont l’avantage de ne pas être politisés.
Voila donc ce qu’est ma vision de la sortie de l’Union Européenne et je sais qu’elle est plutôt partagée dans la dissidence. Non pas qu’un parti politique plutôt qu’un autre prenne le pouvoir et agisse de façon totalitaire et sauvage, mais qu’au contraire, que le Front de Gauche se propose d’amorcer une réelle Révolution, en rassemblant tous les opposants au Système sous son aile, et en cherchant un équilibre à travers différentes voix bien écoutées par la dissidence qui peuvent être en osmose avec nombre de vos vues politiques et sociales. Si la crainte du fascisme vous anime, vous avez pourtant la possibilité de l’empêcher en rassemblant à vous tous ceux qui vous hurlent littéralement qu’ils sont d’accord avec vous sur le programme, mais pas sur notre maintien dans l’U.E pour se faire. Pourquoi ne pas poser sur la table les éléments d’une discussion franche, avec pour objectif de rassembler tout le monde sur un programme commun, comme le Conseil National de la Résistance su autrefois si bien le faire.
;)