Bonjour, je vais répondre à plusieurs de vos remarques :
« Autant j’arrivais à vous suivre sur la révolution trop « bourgeoise » de 1789, autant votre lubie décroissantiste-monarcho-anti-européiste me semble désormais plus que douteuse. »
Effectivement je suis un eurosceptique, mais je crois avoir démontré que je ne suis pas marginal dans la société Française à ce sujet. On peut contester l’idée, mais pas remettre en cause les personnes pour cette raison à mon sens.
S’agissant de la décroissance, là je suis effectivement marginal par rapport à la doxa politique et par influence médiatique, populaire. Cependant, être décroissant ne signifie pas vouloir empêcher les gens de faire des enfants comme ils le souhaitent, ni investir sur les énergies alternatives au niveau industriel. Etre décroissant, c’est lutter contre l’obsolescence programmée, le diktat du consumérisme rendu possible par une frustration constante des biens que l’on ne possède pas, à grands efforts de publicité. C’est vouloir démanteler les hypermarchés et créer des millions d’artisans et de commerçants. C’est vouloir relocaliser l’agriculture, changer les règles agronomiques, la diversifier et la mettre au centre de notre économie. C’est ensuite jouer intelligemment des allocations familiales pour permettre aux ménages de trouver des subventions pour faire leur premier enfant (ce n’est pas le cas aujourd’hui), subventionner un peu moins le second et ne plus subventionner le troisième, sans interdire pour autant les ménages de faire 10 gamins si ça leur chante. De nombreux pays ne disposent pas de notre système social, je ne crois pas proposer un recul, mais juste une régulation intelligente. En outre, la Décroissance est un projet profondément humaniste, puisqu’il s’agit sur le long terme de mieux équilibrer la consommation des ressources de telle façon à ce que tout le monde sur terre puisse avoir un accès équitable aux matières premières, ce que le mythe de la Croissance éternelle empêche, en plus d’être une religiosité économique parfaitement suicidaire.
Quant à l’histoire de la monarchie, non, je ne suis pas un aristo rêvant que Louis XX ou un autre reprenne les commandes et relance une nouvelle oligarchie basée sur le népotisme et une forme de fascisme royal. C’est autrement plus compliqué et démocratique. Je vous suggère de suivre le blog que je tiens, je publierais bientôt ma réflexion sur la Démocratie qui me permet actuellement de rédiger une constitution représentant mes propres vues. Cela ne signifie pas que j’ai raison, cela signifie juste que dans ma réflexion, je condamne fermement les partis politiques qui sont la résultante de la République, pour avoir progressivement pourri notre pays en le divisant et en l’affaiblissant. Je ne suis pour autant pas opposé à ce que les partis politiques existent, mais en cherchant la cause de ce problème, il m’est apparu que nous n’avions tout simplement plus une institution représentant l’ensemble des Français, au-delà de leurs divisions politiques, et disposant d’une neutralité, d’un recul sur l’action des gouvernements en plus de faire un lien avec notre Histoire. Savoir d’où l’on vient est une nécessité pour croire en son pays, l’aimer un tout petit peu et le défendre. Aujourd’hui, demandez à n’importe quel Français ce qu’il pense de la France, vous constaterez que son discours sera très souvent bien négatif. Comment avancer quand on ne fait plus confiance à son propre pays pour vous protéger, ou qu’à minima, l’Histoire de celui-ci vous indiffère ?
Au sujet des négociations de l’Allemagne concernant la ville de Dantzig. En vous moquant du terme « raisonnable » du fait que l’Allemagne était alors dirigée par Hitler, vous confirmez ce que je pense par rapport aux gens qui disent aimer beaucoup l’Europe, mais ne s’intéressent pas à ce qu’elle est.
Hitler est effectivement un monstre qui a marqué l’Histoire pour ses méfaits. Cependant, dans l’inconscient collectif des peuples Germaniques, mais aussi d’une partie de l’Europe de l’Est, il y’a un mélange entre traumatisme d’avoir généré un Monstre, autant qu’un affect dissimilé à sa politique des années 30, et pour cause :
A l’issue de la première guerre mondiale, la Société des Nations (qui fut dirigée par Jean Monnet notamment), découpe sous influence Américaine l’Europe au mépris de sa réalité démographique. Les Allemands des Sudètes se retrouvent cloisonné dans un nouvel Etat, la Tchécoslovaquie. Les Allemands qui vivaient en Prusse Orientale, et notamment dans la ville de Dantzig sont isolés désormais dans la Pologne. D’autres régions de l’Europe où vivent des Allemands sont elles aussi rattachés à certains pays par le fameux Diktat du Traité de Versailles. Tout comme la Guerre de 1870 nous fit perdre l’Alsace et la Moselle, les Allemands digèrent très mal cette dislocation de leur Territoire. Comme en 2008, c’est une crise bancaire importée des U.S.A qui va frapper l’Europe. L’Allemagne déjà sur-endettée du fait des obligations découlant du Traité de Versailles sombre dans l’hyperinflation. En France, cette crise sera à peu près bien gérée du point de vue monétaire, mais le climat social sera si dégradé que de puissantes manifestations transpartisanes permettront au Front Populaire de prendre le pouvoir.
De son côté, Hitler surfant sur la colère des Allemands et proposant d’assainir une situation économique catastrophique est porté au pouvoir. Et que cela vous gène ou non, il va réussir son pari économique en sortant l’Allemagne de l’Hyperinflation, va relancer son industrie et redonner du travail à tous les Allemands. Il va en outre mettre un terme au Diktat du Traité de Versailles que ne supportent plus les Allemands, et lorsqu’il annexe l’Autriche, croyez bien que les Autrichiens sont réellement heureux dans les rues. Il en va de même sur les territoires perdus repris, notamment en Hongrie, en Slovaquie et restait pour terminer la question de Dantzig. Voici un extrait du livre « Guerre et extermination à l’est », de Christian Baechler :
« Le 24 octobre 1938, Ribbentrop propose à l’ambassadeur Polonais, Lipsky, un accord en huit points pour « un assainissement général de toutes les occasions de friction » :Retour de Dantzig au Reich, octroi à l’Allemagne de voies de passage extraterritoriales (autoroute, chemin de fer), à travers le corridor de Dantzig, octroi à la Pologne de voies de communication et d’un port franc à Dantzig, garantie mutuelle des frontières et des territoires, prolongations du pacte à 25 ans, adjonction d’une clause de concertation, adhésion de la Pologne au pacte antikomintern. On peut penser qu’il s’agit d’un test et que la question de Dantzig n’est soulevée que pour contraindre la Pologne à resserrer ses liens avec l’Allemagne en adhérant au pacte antikomintern. La Pologne serait ainsi coupée de la France et de l’U.R.S.S et à la merci de l’Allemagne. La réponse est négative sur l’essentiel et la Pologne propose un accord garantissant la ville libre de Dantzig. »
La Pologne sur pressions du Royaume Uni et de la France va constamment refusé ces propositions qui pourtant ne faisaient que proposer une ligne de chemin de fer et une autoroute partagée par les Polonais et les Allemands, pour que la ville Allemande de Dantzig ne soit plus isolée du reste de l’Allemagne. Vous n’avez qu’à imaginer que la ville d’Orléans soit brutalement isolée et enclavée en Allemagne suite à une guerre, et que ce qui reste de la France souhaite au moins relier les Orléanais à Paris. C’était une situation parfaitement compréhensible pour les Allemands, et il faut savoir juger une guerre autant sur les actes des criminels de guerre, que ceux qui ont contribué à ce que la Guerre soit devenue inévitable. Hors, les gouvernements Anglais et Français de l’époque ont une très grande responsabilité à ce sujet, car il aurait suffit qu’ils n’interviennent pas dans ces discussions, pour que la Pologne accepte cette fichue autoroute et que la paix soit maintenue.
Hitler à l’époque était plutôt soucieux de la toute puissante Russie Communiste qui menaçait. Le fait que la Russie soit parvenue à faire monter en puissance le parti communiste en France rendait la situation de l’Allemagne délicate. Car Hitler réunifiait son pays à marche forcée et sans faire crépiter les armes jusqu’à l’invasion de la Pologne, en sachant que les puissances alliées à l’Ouest et à l’Est le ceinturaient et nourrissaient le désir d’empêcher l’Allemagne de reprendre sa puissance perdue.
Oui Hitler était un salaud, ça ne fait aucun doute, mais si vous ne comprenez pas aussi ce qu’il a fait de positif pour les Allemands de l’époque et pourquoi il fut autant soutenu, vous ne pouvez pas prétendre comprendre la complexité de l’Europe et pourquoi ça ne fonctionne pas aujourd’hui. Hitler fut pour l’Allemagne des années 30, un second Bismark. Il était l’équivalent d’un Bonaparte ou d’un De Gaulle en France, périodes où les Français recouvraient la confiance en leur pays et considéraient avec bienveillance leurs dirigeants, malgré leurs erreurs.
Revenons à l’actualité :
Vous avez évoqué Soral, personnage que je n’apprécie guère et qui est une source d’inquiétude pour moi. Il mélange férocement anti-sionisme et antisémitisme. Les personnes anti-sionistes qui ont eu le droit à un cassage de gueule en règle auxquelles je pense sont des amis. Ce ne sont pas des petits Soraliens, loin de là. D’autant que l’un d’entre eux à la particularité d’être juif. Certes, il ne s’est pas déplacé à l’ambassade du Vénézuela. Pourquoi faire au juste ? Mais ça ne signifie pas qu’il considère l’idéologie sioniste comme profondément malsaine et faiseuse de morts.
S’agissant du pseudo Malthus.
Vous avez raison, ce type était une ordure. Mais il fut le premier à mettre en relation (quoi que de façon profondément eugéniste) la croissance démographique et la pénurie des ressources induite. A ce titre, je ne suis pas malthusien, mais néo-malthusien.
Si vous souhaitez savoir ce que je pense exactement, vous n’avez qu’à consulter le lien. Vous verrez que je ne suis pas un disciple des idées de Malthus :
http://programmedulis.blogspot.fr/2013/04/la-regulation-demographique.html
Je ne prétends pas dire au Tiers Monde ce qu’il doit faire. Je prétends que les pays occidentaux gaspillent autrement plus de ressources par personne que les pays du Tiers Monde, et que c’est donc chez nous qu’il faut commencer les régulations économiques et démographiques, tout en veillant à sortir le tiers monde de sa misère. En outre, les exemples de régulation réussies en France pourraient peut être susciter de l’intérêt par la suite chez des dirigeants d’Afrique ou d’Asie pour élaborer une politique sociale à même d’élever le niveau de vie.
;)
24/05 22:58 - Malthus
Exact Jade. Mais si le fait que des salariés soient payés au SMIC s’explique de très (...)
24/05 17:57 - Jade
@ Malthus « En général, les entreprises respectent tout de même la loi, et les salariés sont (...)
22/05 12:33 - Malthus
C’est simple et compliqué à la fois. Bon d’abord, autant notre droit national (...)
22/05 12:14 - Malthus
Bien sur ! A moins que vous n’ayez toujours pas compris dans un Etat de droit, abroger (...)
21/05 15:33 - Valas
Sortir de l’UE ? Facile à dire, mais de quelle manière ? Je n’ai obtenu à ce jour (...)
21/05 15:24 - Valas
Article L111-1 La monnaie de la France est l’euro. Un euro est divisé en cent (...)
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