Sur la décroissance, si l’on fait bien attention aux tenants et aboutissants du modèle, il est réellement universaliste, ce qui me permet de mettre un pied dans un thème cher au Front de Gauche sous un autre mot : l’internationalisme.
Les décroissants réfléchissent d’abord sur les besoins primaires de l’humanité, à savoir garantir pour tous (et pas seulement les Français), un accès à l’eau potable, une nourriture de qualité et variée, un abri et un minimum d’énergie. Ils considèrent que les matières premières utiles à notre développement sont par définition limitées et qu’en réduisant pour commencer nos besoins en pétrole, mais aussi en terres rares, métaux et bois et en viande rouge, nous pouvons réduire la pauvreté dans le monde. Cela outre les investissements massifs à produire dans le micro-crédit, les infrastructures et grands projets internationaux (notamment en Afrique) en vue d’émanciper les peuples.
Les décroissants se détachent donc complètement des capitalistes autant que des communistes qui pour les uns font de l’outil monétaire une marchandise en pillant les matières premières et en nous faisant consommer tout et n’importe quoi, et pour les autres qui gardent des vues productivistes qui ne sont pas à même de réduire nos besoins en matières premières. Par logique comptable, les décroissants savent que c’est dans les pays riches en premier lieu qu’il faut réduire tout doucement la démographie (un objectif de 30 à 35 Millions d’habitants en France sur un siècle est jouable), puisque le P.I.B par habitant (et donc l’impact sur les ressources) est gigantesque proportionnellement aux pays pauvres. Si l’on équilibre les niveaux de vie, on sait que ce que l’on ne consomme plus en France, tant par la rationalisation des besoins que par la régulation démographique, se retrouve forcément dans un accroissement du niveau de vie des populations du reste du monde. C’est un véritable modèle économique qui ne trouve sa mise en place que par la planification, et donc un Etat fort et centralisateur. La France peut donc facilement s’y engouffrer, car c’est une culture multi-séculaire chez nous que l’Etat organise son économie et protège sa population, alors que les Allemands de leur côté, ont une culture fédérale et Calviniste qui les empêche de réfléchir comme nous. Cependant, il suffit de se balader en Allemagne pour constater que le peuple Allemand est autrement plus écolo que chez nous. Signe que chacun peut réussir quelque chose si l’on respecte les cultures des peuples.
Le pseudo « Malthus » est autant une provocation qu’effectivement une incitation à réfléchir non sur les idées nauséabondes de l’homme, mais l’idée générale de décroissance. Nous avons essayé le libéralisme durant deux siècles. Nous avons eu une petite période Keynésienne. Nous avons tenté le communisme. Et il me semble qu’à l’heure où nombre de matières premières atteignent leur pic et que la démographie explose, il serait tant de s’inspirer d’un modèle qui a trouvé ses penseurs (autrement plus humanistes que Malthus) et qu’aucun dirigeant n’a souhaité mettre en place. La Décroissance est à mon sens un modèle économique moderne puisque s’adaptant aux contraintes de notre époque, tandis que le libéralisme et le communisme sont des modèles qui ont fait leur temps. Cependant, la Décroissance emprunte paradoxalement autant au libéralisme qu’au communisme en fonction des strates économiques sur lesquelles il convient d’agir. Par exemple, les grands outils industriels stratégiques doivent être nationalisés et les terres agricoles collectivisées pour être allouées gratuitement en plus petites parcelles aux familles souhaitant s’installer en tant qu’exploitants agricoles. A contrario, l’Etat doit se montrer incitatif en défiscalisant massivement les TPE et les PME utiles, notamment les artisans et commerçants, en plus de faciliter l’entrepreneuriat par des prêts bancaires à taux zéro, des pesanteurs administratives allégées et un réel soutien des chambres de commerce dans l’accompagnement des projets. Cela implique aussi de démanteler les hypermarchés et autres méga-structures de vente de biens mobiliers que des artisans et commerçants peuvent gérer. La Décroissance est donc une véritable explosion d’emplois, bien qu’il soit nécessaire sur le long terme de réduire le temps de travail à moins de 25 h par semaine pour les quelques salariés qui existeront encore.
S’agissant de l’Allemagne, je maintiens tout de même que si les alliés n’avaient pas empêché Hitler de construire cette fichue autoroute pour désenclaver un morceau d’Allemagne, sans pouvoir l’affirmer totalement, il est probable que nous aurions pu éviter une guerre très meurtrière. Les pacifistes de l’époque posaient cette question en France : « Mourir pour Dantzig » ? Tout comme Jaurès fut assassiné quelques jours avant la première guerre mondiale, on n’écouta pas les pacifistes. On ne peut pas dédouaner Hitler de ses horreurs de guerre, mais on ne peut pas dédouaner non plus les alliés d’avoir non seulement empêché des négociations légitimes pour l’Allemagne de l’époque, mais d’avoir en plus déclaré eux même la guerre à ce pays. Si Nuremberg avait lieu aujourd’hui et que j’étais avocat, j’aurai réclamé que Churchill et Daladier, Rockfeller et William J. Donovan soient sur le banc des accusés, avec les anciens nazis.
Au final, comme d’habitude les vainqueurs écrivent l’histoire, et on oublie de dire leur immense part de responsabilité dans une guerre.
S’agissant de E&R. En fait, c’est pareil que le Front de Gauche, je différencie le gourou Soral et E&R qui est un fourre tout, tout comme je différencie le gourou Mélenchon du reste du Front de Gauche. Marion Sigault Etienne Chouard, Pierre Hilliard ou encore Pierre Dortiguier font parti de E&R, mais ne sont ni focalisés sur l’antisionisme, ni sur la rhétorique autoritariste de Alain Soral. Ils apportent chacun des réflexions intéressantes sur l’Histoire et la Démocratie. Quant à Dieudonné, contrairement à la propagande, il n’est pas antisémite. Mais vu à quel point il se fait emmerder par la LDJ, le CRIF et toutes associations anti-racistes dont il est intéressant de savoir qui les finance, il n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat sur ce thème, et j’avoue qu’il me fait rire.
Il est effectivement navrant que ce soit une association comme Egalité & Réconciliation qui fasse quasiment tout le boulot d’explications et de lutte contre le Sionisme, quand certaines autorités du Front de Gauche se pincent le nez avec ce sujet, notamment quand l’un de leurs élus met les pieds dans le plat. Un extrémisme juif a la même valeur à mes yeux qu’un extrémisme musulman ou catholique. Et aucun contexte historique ne peut légitimer des bombes en Palestine, ou l’influence du CRIF sur le législateur. Je travaille avec quelques personnes adhérentes à E&R et il y’a de tout. Soral ne fait pas forcément consensus surtout du fait de sa personnalité et trop souvent de ses amalgames plus que douteux. Pour autant, je reconnais aux adhérents de cette association un réel activisme sur le terrain sur nombre de sujets, et je sais que je pourrais compter sur eux sur certains projets que je battis comme une révolte monétaire que je n’évoquerais pas ici. Je reste néanmoins préoccupé par l’influence croissante de Soral, et c’est justement par ce que je ne souhaite pas que la France tombe dans le même panneau que l’Allemagne dans les années 30 que je milite pour que les Français cessent de se chamailler, se rassemblent temporairement pour assainir sur la question européenne, et par ce biais, ne laissent pas Alain Soral récupérer les thèmes dont il est quasiment impossible de débattre dans les médias. Je suis réellement très préoccupé par ce qui est en train de se passer actuellement et qui encore une fois, pourrait être désamorcé par le Front de Gauche.
Je précise au passage que la sortie de l’OTAN pure et simple est aussi réclamée par l’UPR, le Mpep, D.L.R, le POI et le PRCF à ma connaissance. Ce n’est pas par ce qu’ils ne sont pas médiatisés que ces partis ne méritent pas une écoute attentive des Français à équité avec les partis politiques bien exposés médiatiquement. On sait que ce sont les médias qui influencent les choix politiques des Français. Si les quatre partis cités avaient le droit à une exposition médiatique identique au Front de Gauche, je suis à peu près convaincu qu’ils ne connaîtraient pas les difficultés actuelles pour croître rapidement.
Sur la Constituante, outre l’organisation des institutions, il y’a des thèmes essentiels et d’autres qui ne doivent pas intégrer la constitution à rédiger selon mes propres travaux :
1) La Souveraineté
2) La Monnaie
3) Le fonctionnement de la Démocratie (mon texte est un mélange de Démocratie directe, de tirage au sort et d’un exécutif stable bien que révocable par le « Souverain » et par Référendum d’Initiative Populaire).
4) L’indépendance de la Justice
5) Les institutions régaliennes à visées sociales (tout ce qui est sous le giron public)
6) Les droits sociaux garantis
7) Les devoirs de la Nation vis à vis de la biodiversité et de l’environnement
8) Notre indépendance militaire et l’interdiction du « droit d’ingérence »
9) La Cour Constitutionnelle
10) L’indépendance des médias et leur contrôle par les citoyens
11) La décentralisation
12) Référendums, Réformes Constitutionnelles, et droit de résistance à l’oppression
Ce sont des grands thèmes non exhaustifs qui établissent les règles auxquelles sont assujetties nos représentants dans le texte que je rédige.
En revanche, ce que je me refuse à placer dans la constitution, c’est le modèle économique. Tout bêtement par ce que le Traité de Lisbonne qui est en fait le T.C.E que nous avions refusé par Référendum, démontre ce que provoque une « Constitution » établissant un modèle économique obligatoire et figeant ainsi la possibilité pour les peuples de faire évoluer un modèle ou le changer complètement, en fonction des contraintes temporelles qui se posent à lui. Une constitution doit donc laisser libre les peuples de changer aisément de modèle économique, en se taisant là dessus. Ce n’est pas le cas en Allemagne ou aux U.S.A puisque leur loi fondamentale précise la nature libérale de leur pays. Ces peuples ne pourraient sortir de ce modèle que par le biais d’une Constituante, alors que notre histoire constitutionnelle a toujours eu l’intelligence d’éviter cette difficulté.
Les systèmes d’empêchement quant à l’émergence d’une oligarchie ne sont donc que des mécanismes que l’on retrouve dans le fonctionnement de la Démocratie, ainsi que sur le titre lié à la décentralisation et les médias. C’est une question importante, mais pas la seule.
Il est donc évident que je suis favorable à une Constituante, mais dans mon esprit, aucun parti politique ne doit la porter, et son organisation doit être réellement populaire. Pas d’assemblée constituante élue, pas de politiques pour influencer (même s’ils peuvent exposer leurs idées), uniquement des travaux en mairie par des assemblées citoyennes (tous les citoyens qui le souhaiteront) et par internet, avec un référendum à l’issue des grandes propositions retenues par les assemblées citoyennes interconnectées par les préfets et internet, et pour chaque titre de la constitution. Ce ne serait donc pas un référendum pour un projet constitutionnel complet, mais de nombreux référendums pour bâtir le texte sur trois à cinq ans.
Pour répondre à votre dernière question, et je sais que je ne suis pas seul dans ce cas, je n’ai pas voté pour le Front de Gauche non pour son alter-européïsme (même si je considère que la Souveraineté, c’est l’indépendance totale), mais par ce que je n’ai pas eu un gage de garantie d’unité nationale avec la promesse de la réintroduction du Franc, au moins sous forme fiduciaire. Cela aurait été un symbole politique très fort qui m’aurait permis de me dire qu’en cas de soucis pour « changer l’Europe », de toute façon le Front de Gauche n’aurait pas fait de chichi pour en sortir. Le nom de la monnaie étant une arme politique pour unifier toute une résistance dans le contexte actuel, je savais d’entrée de jeu que le Front de Gauche n’aurait aucune chance de dépasser le Front National et se hisser à un second tour. En outre, je considérais que sans cette preuve de bonne volonté sur un simple nom de monnaie à restaurer, le Front de Gauche ne serait pas capable d’assumer ses responsabilités si blocage de l’Allemagne (prévisible) et partirait dans une dérive plutôt malsaine visant à confronter les peuples du sud contre ceux du nord, ce que je ne souhaite surtout pas.
Par dépit, j’ai voté D.L.R au premier tour, et abstention au second.
24/05 22:58 - Malthus
Exact Jade. Mais si le fait que des salariés soient payés au SMIC s’explique de très (...)
24/05 17:57 - Jade
@ Malthus « En général, les entreprises respectent tout de même la loi, et les salariés sont (...)
22/05 12:33 - Malthus
C’est simple et compliqué à la fois. Bon d’abord, autant notre droit national (...)
22/05 12:14 - Malthus
Bien sur ! A moins que vous n’ayez toujours pas compris dans un Etat de droit, abroger (...)
21/05 15:33 - Valas
Sortir de l’UE ? Facile à dire, mais de quelle manière ? Je n’ai obtenu à ce jour (...)
21/05 15:24 - Valas
Article L111-1 La monnaie de la France est l’euro. Un euro est divisé en cent (...)
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