@ l’auteur et aux chevaliers blancs défendant courageusement Ségolène
En ce qui concerne le programme, et plus largement la vision économique brevetée par Ségolène...
Le problème n’est même plus de savoir quelles sont les mesures précises, réalistes ou pas, que la dame du Poitou trimbale dans sa besace.
Ce qui m’inquiète le plus, c’est la vision moyen-âgeuse qu’elle développe du monde moderne. Ségolène Royal, et un certain nombre de piliers du PS, en plein désarroi, ne sont plus du tout en rapport avec la réalité.
Ils dénoncent les « patrons », le monde de l’entreprise en général, comme une espèce d’entité satanique qui n’aurait pour but que d’avilir le peuple, de l’exploiter, et pourquoi pas de remettre l’esclavage au gout du jour. 
Mon propos n’est pas de défendre les patrons, dont un certain nombre, surtout dans les grands groupes, sont certainement très loin de l’humain ; et sont peut être même aussi sournois et salauds qu’on l’imagine.
Mais la réalité, c’est que les frontières sont tombés et qu’on ne va pas demain obliger par la loi et les règlements des entreprises à travailler là où elles ne le veulent pas. Alors faire croire que le futur gouvernement Ségolèniste aurait le pouvoir de mettre à la fois le smic à 1500 euros et de développer l’économie et l’emploi, en ajoutant encore plus de règles et de contraintes à un code du travail déjà délirant, c’est se foutre du monde.
Plus poliment, cela s’appelle de la démagogie. Je vous dis ce que vous voulez entendre pour me rendre éligible et sympathique. Mais encore une fois, les « entreprises » ne sont pas une entité indivisible, tel un démon tapi sous le sol français, auquel Ségolène forcerait à rendre gorge. Ca ne marche pas comme ça.
La vérité est plus brutale et plus antipathique. Si une boite, où que se trouve son marché, estime que le climat réglementaire, légal et économique ne lui est plus favorable en France, elle fera ses bagages pour aller s’installer ailleurs. Alors peut-être vaudrait-il mieux chercher à booster l’économie, à rendre le pays attractif, plutôt que de faire croire qu’on va obliger toute société travaillant en France à doubler ses salaires et ses effectifs dans l’année en cours.
Un Dominique Strauss-Kahn aurait surement été plus convaincant et plus compétent sur ce terrain. C’est hélas trop tard...