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Commentaire de Julien.M

sur Pourquoi les français, de gauche comme de droite, doivent exiger la VIème République...


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Julien.M 22 mai 2013 18:23

Le problème est sans doute moins l’édification d’une nouvelle constitution que la mise en oeuvre d’une volonté politique se donnant les moyens de mettre en oeuvre celle déjà existante. 


A cet égard la citation que vous faites de Mittérand est hautement révélatrice : « faire triompher la démocratie sur le pouvoir personnel » n’est pas une invitation à l’élaboration d’une 6ème république mais à l’application de la 5ème, dont la constitution dans son titre premier « De la Souveraineté », stipule noir sur blanc que « Son principe [de la 5ème République ] est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » (article 2) et qu ’ « Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice » (article 3). Si pour certains la gauche n’a pas le monopole du coeur, elle n’a en tous cas pas le monopole de l’esprit républicain, si l’on entend par gauche cette gauche moderne justement - dont Cahuzac ou encore tout récemment la députée Me Andrieux le rappellent chaque jour si nécessaire. 


Cette citation de Mittérand est d’autant plus révélatrice qu’elle dit au fond l’inverse de ce qu’elle prétend défendre, à savoir la récupération proprement politicienne, partisane et idéologique cad au fond clivante politiquement de principes qui furent dès leur origine principes de ce que l’on nomme aujourd’hui « cohésion nationale » cad valables pour tous en tant que citoyen, quelque soit la couleur politique de chacun, et bien évidemment a fortiori quelque soit son « origine, sa race et sa religion » (article 1er). Car cette même constitution rappelle que le rôle du président de la République est de se cantonner à veiller « au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités. » (article 5). 


Quelle que soit la tête présidentielle, depuis Maastricht et la violation du résultat de son référendum populaire jusqu’aux engagements européens infrangibles grignotants toujours un peu plus la souveraineté du peuple nation, Mr Sarkosy hier ou Mr Hollande aujourd’hui ont ils encore quelque légitimité en s’ abandonnant à ces Etats unis d’Europe voulus par Mr Barosoo et G. Saachs ? Se démunissant du pouvoir régalien monétaire, celui bientôt - si ce n’est déjà- budgétaire sont il encore les garants de l’indépendance nationale et de la souveraineté nationale ? avalisant les directives européennes visant à sacrifier l’essentiel des services publiques jugés non rentables sur l’’autel de la productivité assurent ils encore le « fonctionnement régulier des pouvoir publics »et la « continuité de l’Etat » ? Accréditant la mise en place des euros -régions assurent ils encore l’intégrité du territoire ? Encore récemment la loi Fioraso va t-elle dans le sens de l’article 2 de la Constitution « La langue de la République est le français. » ? 


Il est à craindre que non. Et il est à craindre que le problème ne soit pas seulement, pas essentiellement un problème de mots - entendre de Constitution, ni un problème de chiffres - entendre de calendrier ou de durée de mandats. Mais un problème d’ hommes, et on peut oser la majuscule, du sens de l’Homme, comme la Constitution , la 5ème ,le précise encore en son préambule rappelant son origine proprement révolutionnaire lors des évènements de 1789. S’il y a une gauche qui peut se réclamer de « faire triompher la démocratie sur le pouvoir personnel » , si on peut l’appeler gauche ce qui est très discutable c’était celle - là, certainement pas celle d’aujourd’hui. C’est à l’aune de cette histoire que l’on peut mesurer la perversité de ce cher M. Minc que vous citez jusqu’en vidéo pourfendant la 5ème république en terme de « monarchie absolue » alors qu’elle tire sa sève de la mort du roi si j’ose dire. Car quand Mr Minc, un des plus fervents européistes crache ainsi sur cette soit disant monarchie absolue il ne s’agit pas pour lui de redonner le pouvoir au peuple, à la souveraineté nationale, mais juste de faire un joli tour de passe passe  : couronner l’euro -atlantisme dans la disparition des états nations, avec son clergé médiatique et sa cour oligarchique. 


Je me permets de donner un lien d’une conférence de Mr Asselineau, d’ un intérêt civique et politique notoire, intitulée « Mais où est passée la République française ? »


http://www.youtube.com/watch?v=5Lg0RkEnL_E


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