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Commentaire de Asp Explorer

sur Du suicide culturel avec l'anglais dans l'enseignement supérieur


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Asp Explorer Asp Explorer 23 mai 2013 19:57

Sur tout les forums il y a des trolls.
...dit-il après m’avoir insulté sur cinquante lignes, sans m’opposer le moindre argument autre que « ah, il y a une étude, c’est peut-être de Piron, je sais plus, ça fait longtemps ».

Désolé d’avoir boudé votre question sur mon TOEIC, Jatfan, mais ma misère sociale ne va pas jusqu’à tenir un compte dans un petit carnet de tous les interlocuteurs que j’ai pu laisser en plan il y a cinq ans. J’ai dû vous zapper, d’autant plus que la réponse à la question, je peux vous la donner sans rougir : je n’ai jamais passé aucun de ces examens, j’ignore quel est donc mon niveau précis. Ce que je sais, c’est que ça ne m’a pas empêché de trouver un boulot, qui plus est, un boulot où l’anglais est indispensable.

Je travaille dans une compagnie multinationale. Je suis en outre coordinateur offshore, c’est à dire que je travaille quotidiennement avec des collègues Indiens, Chinois, Brésiliens, Polonais, Malaisiens, Britanniques, Allemands... A aucun moment, il n’a fait question une seule seconde de la langue que nous allions employer pour communiquer. Avant cela, j’ai pas mal fait d’informatique, j’y ai beaucoup employé l’anglais, bien sûr, puisque les docs techniques et fonctionnelles des applications sont rédigées dans cette langue.

Avant ça, j’ai fait des études de sciences. Je sais comment fonctionne un laboratoire, je vais donc vous éclairer sur le pourquoi de l’anglais. Faire de la science, aujourd’hui, c’est publier. Publier, c’est publier en anglais, car vous devez faire connaitre vos travaux à un maximum de confrères de la même branche. Et je vais vous expliquer pourquoi dans un cas précis : imaginez que vous étudiiez une science très spécifique. Par exemple, la paléoentomologie (l’étude des insectes préhistoriques). Il n’y a, en France, qu’un seul laboratoire qui étudie ce sujet. Donc si vous faites une découverte, et que vous la publiez, vous n’allez pas le faire en français, puisque les seuls lecteurs potentiels, ce sont les collègues de votre laboratoire. Autant leur raconter ça à la pause autour de la machine à café. Vous allez publier en anglais, et ainsi toucher la vingtaine de laboratoires de par le monde qui poursuivent des travaux dans la même branche. Ceci est vrai pour les insectes fossiles, mais plus généralement, pour toutes les sciences. Car la connaissance scientifique s’est tellement spécialisée qu’aujourd’hui, il est vain à un chimiste d’espérer connaître toute la chimie de son temps. Tout juste parviendra-t-il, s’il est attentif à l’actualité de la science, à suivre l’évolution de la chimie des phosphines, si tel est son champ d’étude. Or, encore une fois, des labos qui étudient les phosphines, il n’y en a pas des douzaines en terre francophone.


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