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Commentaire de jno

sur Si proche des secrets de l'univers


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jno jno 24 mai 2013 12:43

Une maîtresse est-elle aussi une femme fidèle ?

.

Je vous ai vu un beau matin, à l’autre bout

du quai, de cette gare, de cette ville, à l’orée

de ma vie. A l’autre bout, loin de moi, vous

parliez à votre amie, de je ne sais quelle autre

grande reine de beauté, et moi, pauvre sujet

de la scène, que vous majestiez à chaque pas,

je restais là, pantois, perdu, suspendu à vos

lèvres, à votre bouche, où les mots semblent des

charmes. Je vous ai vu, là ce matin, belle comme

mille femmes ne pourraient l’être. Je vous ai vu

au-delà des brumes, des bruits, des images, de la vie

de cette gare, cette ville, mon berceau, mon âme

éternelle. Je vous ai embrassé, du fond de mon

cœur, tout près sur ce quai. Je vous ai vu, et pas en

rêve. Je vous ai pris, mais pas la main, mais en

photo, dans mon esprit. Et moi, mon esprit est prit, en

flagrant délit, de sentiments. Je vous ai vu aussi, me

plaire à chaque mouvement de vos contours. Puis-je vous

regarder ainsi, vêtue si peu, si légèrement, de votre

robe évasive ? Mon évasion à vos pieds, reste en toute

pudeur. Je vous ai perdu, un instant des yeux, mais

l’instant passa, comme un train s’en va. Je m’en remis à

l’instinct des cieux, l’instant présent, pour ne pas

vous perdre à Dieu. Et je vois ce quai, triste et terne

nous séparer, nous, nous qui sommes tout et plus

dans cette gare, tout au plus qu’une autre gare. Nous,

dans ce monde, nous qui sommes deux quand je ne suis

qu’un, dans cette ville hagard, où je ne ressens plus

rien, l’instant nous a unis, pour cet instant unique, qu’est

 le départ d’un train sur un quai de gare, un départ, toute

une vie sur terre. Je vous ai vu, vous retourner, je vous ai

cru, me regarder, je vous ai vu, dans le train monter. J’ai

lu et récité, ma prière, ma préférée. Je vous ai su, l’avoir

entendu, secrètement à vos oreilles. Alors une caresse je

reçu, subtilement adressée, intimement voilée, une caresse

et un baiser, de vous, mais vous, ne le savez. Voilà révélée

de papier, une prière enchantée, puis un train s’en est allé.


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