Si proche des secrets de l’univers

Tout a commencé par la science, apprise dans les cursus classiques puis pratiquée dans un contexte de recherches spécialisées en laboratoire mais surtout étudiée en autodidacte grâce à des lectures choisies. Notamment pour leur approche transversale, systémique, alternative, parfois ésotérique. Des intuitions précoces dès les années 1980 sur l’importance des réseaux, les mystères quantiques et bien évidemment, la logique en œuvre dans les systèmes complexes comme les cellules et les organismes. Eh oui, que de curiosités, de passions, d’intentions de trouver sans trop bien savoir où chercher. En cette célébration de la Pentecôte en 2013, l’Esprit sera-t-il au rendez-vous ? Inspiration, respiration, du souffle dans la spéculation et un coup d’œil parabolique sur les temps révolus de cette course incessante pour trouver quelque chose puis maintenant, pour accéder aux mystères de l’univers. Etrange sensation. J’aimerais y voir plus clair. Perdu que je suis dans cette nébuleuse où scintillent tant de savoirs dans les sciences mais sans qu’une conceptualisation décisive puisse se dessiner, comme ce fut le cas pour Einstein avec la relativité et l’effet photoélectrique.
A vouloir ouvrir des portes sans examiner les chemins déjà tracés on finit, comme l’indique l’éclairante formule, par enfoncer des portes ouvertes, ou diront d’autres, par réinventer l’eau chaude. Tel est le sort du voyageur un peu trop solitaire. Il arrive dans une contrée qu’il pense être inexplorée, vierge de toute opération conceptuelle, observe les choses et finit par voir quelques traces écrites, avec des références. Il se précipite alors sur les revues et s’aperçoit que d’autres sont déjà passés par ce chemin et ont laissé des écrits importants voire même déterminants. Mais peut-être accède-t-il parfois à des pénétrations métaphysiques non défrichées et bien entendu non déchiffrées pour autant qu’il y ait quelque symbole ou formule secrète à décoder, à dessiner, à transcrire, à construire… pour l’instant, une page blanche, un terrain vague, j’y dessine une Chrysler rose…
Face à l’écran, en écoutant un quatuor de Martinu, je contemple en silence cette conscience qui semble m’observer. Je m’observe en ayant l’impression de ne pas être seul. Mon regard se détourne de l’écran pour visualiser quelques notes écrites sur un cahier. Technique, cognitique, entropie, ordre, mésentropie, science, métaphysique, double sélection, le milieu et le transcendantal, syntaxe, code, grammaire, sens, fonction, direction, télos, code moléculaire, fonction cellulaire, code quantique, phénomène gravitationnel. Enfin et je m’arrêterai ici, le transcodeur quantique. J’essaie de visualiser le réel en me remémorant ce fameux schéma de l’ontologie substancialiste du concept contenu dans ma thèse de 1996 avec le chaos et l’ordre dans la substance et ce miroir superphysique comme autoconstituant. Finalement, j’avais eu l’intuition du transcodeur quantique assez tôt. Mais pour l’instant, je ne peux pas formaliser ce transcodeur. Juste préciser comment il intervient et dans quelle finalité. Il est sur un diagramme. Transcodeur quantique. J’hallucine, Chrysler rose, à la capote défoncée, comme chantait Dashiell… qui connaît Dashiell ?
Je regarde à nouveau ces notes souvent écrites comme des diagrammes. Et si j’imitais Feyman en créant mes propres diagrammes métaphysiques ? Une idée. Allez savoir, peut-être devrais-je songer à publier mes résultats dans une revue scientifique sérieuse. Pour l’instant, l’impression de graviter autour des mystères de la nature et de l’univers. La révélation est achevée. La science moderne s’est fourvoyée. Elle est efficace, produit des résultats, de la technologie, mais passe à côté du réel. La science a rejoint sa destination, celle d’un monde totalitaire. Ce pour quoi elle est faite. La science a rarement été l’instrument de la liberté. Elle est faite pour surveiller, manipuler, contrôler. La science est l’intégrale des fonctions. Le scientifique devenu politicien ou le politique se voulant scientifique veut que tout fonctionne le mieux possible, avec à la clé des instruments de mesure pour évaluer le bon fonctionnement des mesures. Je laisse ces choses de côté, je m’égare sur un terrain pragmatique dont la messe a été dite depuis pas mal de temps avec les penseurs de la technique comme Ellul. Les dévots de la science sont des cons, bien plus que Dashiell… et sa Chrysler rose…
Je suis une autre voie. Celle de la connaissance. Je vois les cartes décisives se dessiner mais je reste dans une sorte d’état de lévitation intellectuelle. Ayant le sentiment de voir toutes ces cartes mais de ne pas pouvoir les assembler. Il me manque quoi ? Le soutien. Peut-être ou certainement ? Trop isolé. Un ou deux éditeurs pour déjà me permettre d’émerger et quelques scientifiques pour une aventure commune. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Trouver des partenaires dans cette aventure relève du miracle, surtout en France. Mais je vous avoue que j’ai plus confiance dans le miracle que dans la nature humaine ordinaire. Lévitation transcendantale. Les cartes de l’univers. Et pourquoi faire ? Je n’en sais rien. Les grandes découvertes ne livrent pas immédiatement leurs possibilités et nous ne sommes qu’aux portes de ces grandes découvertes, alors je gravite dans le ciel des idées tel un archange déchu trouvant en face un chérubin qui interdit l’entrée dans le royaume des secrets. Avec une énigme. Est-ce moi qui aurait engendré ce chérubin dans ma conscience ? Peut-être, mais sûrement pas certainement. Etrange sentiment d’être aux portes de l’universel tout en ne sachant pas gérer cette situation. Que faire ? Ecouter Dashiell chanter sa Chrysler rose ?
Question de stratégie, de méthode, de tactique ? Seul ou avec quelques confrères ? L’autre nuit, ce rêve où méditant en songe sur les mathématiques et la mécanique quantique, une présence vint à moi, me signalant un théorème alors que je répondis, d’un ton assuré et savant ; c’est le premier théorème d’incomplétude de Gödel. Que venait faire Gödel dans mon songe ? Un signal pour ouvrir un front de plus dans l’analyse formelle de la mécanique quantique et de laisser le front de l’entropie sociétale de côté ? Aurais-je une réponse en écoutant un concerto de Bach ? Non, je préfère choisir un Ravel pour donner du souffle à l’esprit. Et puis je ne sens pas d’attaque pour affronter les équations quantiques contenues dans les derniers papiers de Nature que les physiciens m’ont envoyés. Certains sont à Singapour, d’autres en Autriche. Vedral est quant à lui d’origine serbe et professe en Angleterre. Ah, cette vieille Europe qui hélas moisit à Bruxelles et l’Asie en plein essor. Les Américains seront-ils les premiers sur le nouveau paradigme ? Il se passe tant de choses dans l’univers des connaissances. Quand j’observe la France, j’ai le sentiment d’un pays d’arriérés qui, parce qu’il a un passé glorieux, une notoriété culturelle, des grandes écoles et quelques industries florissantes, se croit en pointe européenne alors que dans la sphère scientifique et philosophique, passe à côté du grand basculement. Ces gars là sont plus cons que Dashiell !
Cette fois, j’ai écouté la raison. Concerto pour clavecin de Bach. Impression de sérénité. De ciel des Idées. Leibniz, le baroque. Et toujours pas de mécanique quantique à l’horizon de mon écran. Pourtant, il suffirait d’un clic pour ouvrir les pdf. Au lieu d’examiner les états purs et les infinis formels, me voilà en train de m’encanailler avec des réflexions sur le nouvel ordre mondial en 2013 avec dans le collimateur un texte assez étonnant écrit en 1970 par Brzezinski. Une envie d’écrire mais il me faut aussi achever la lecture du livre d’Auletta sur la biologie cognitive pour un résumé critique. Je ne sais plus où j’habite. Dieu merci, Bach est là pour me rappeler qui je suis. Et dans quel siècle je vis. Celui dont l’enjeu ne sera plus la technique comme disait Ellul du précédent mais l’Information. 21ème siècle de l’Information, sous toutes les déclinaisons. Comme une chanson de Dashiell…
2013, c’est d’après quelques sources du Net un année importante. Le nouvel ordre mondial et les résistances spirituelles. Qui va écrire le prochain chapitre de l’Histoire ? C’est terriblement fascinant. Autant que de s’approcher des secrets de l’univers qui seront dévoilés d’ici une ou deux décennies. Je crois profondément que le sombre destin de l’humanité est pourri par les cons alors en 2013, il ne devrait pas se passer grand-chose sauf ce qui est décidé par les gouvernants et les nouvelles pensées émergentes. Mais Dashiell n’est pas un con, même si les gamins l’ont écrit sur un mur dans le terrain vague où se trouve la Chrysler rose.
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