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Commentaire de citoyen

sur Les boules de pétanque du Front National


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citoyen citoyen 25 mai 2013 13:49

A Actias et son comparse,

premièrement, vous commettez plusieurs erreurs d’appréciations et de confusion qui viennent probablement de votre fond raciste, que d’ailleurs vous refusez d’interroger soit pour l’assumer, soit pour le sublimer. et quand je dis raciste, ça ne veut pas dire que je vous soupçonne d’avoir une volonté d’extermination, ni même d’ailleurs (enfin si en fait) d’établir une hiérarchie. Je vous accuse d’essentialiser les identités et de les plaquer mécaniquement sur un type morphologique.
Ce mode de raisonnement est intenable, car les cultures sont des entités mouvantes, en interactions les unes avec les autres et que par conséquent elle ne peuvent constituer des « essences » immuables, et que ce qu’il y a d’immuable ce sont des schèmes, des attitudes, etc., que chacun en tant qu’individu dans une société ouverte (au sens de Karl Popper par opposition au totalitarisme, y compris tribal) pioche, reconstruit, mélange.

Dans la délinquance actuelle vous voyez donc d’abord « l’arabe » avant de voir le « pauvre en situation d’anomie », ce qui vous empêche de réfléchir aux causes profondes de la délinquance, qui ne peut être « ’l’immigration » mais bien plus sûrement les mêmes effets qui depuis les discours sur les « classes dangereuses » agissent sur la paupérisation, la marginalisation, le déracinement, le sentiment de non-appartenance au monde dont parle Arendt ou la désafiliation plus récemment chez Castel.
Il faut que vous ayez une bien piètre culture sociologique pour ne pas comprendre pourquoi des enfants ou petits enfants de paysans de l’Atlas aux valeurs et à l’éducation stricte s’inscrivent dans des sociabilités adolescentes déviantes puis franchement délinquante, avec d’ailleurs la même aspiration que celle qui anime les clients de l’ami de Mme Le pen cachant l’argent en Suisse...vaus accusez des parents qui la plupart du temps ont un modèle éducatif bien plus strict que la plupart des foyers français, et voulez leur retirer les alloc...pensant que ce sont eux qui « fabriquent » des délinquants, mais vous ne voyez pas que le même phénomène s’est déjà produit avec les enfants de paysans d’auvergne ou de bretagne et que les mêmes discours étaient plaqués sur eux par les bourgeois. Vous ne comprenez pas encore les logiques profondes qui conduisent à des mécanismes identificatoires marginaux et à des comportements déviants.

Pire, fidèles et cohérent avec votre esprit droitier, là encore, vous essentialisez la délinquance, vous ne savez pas dissocier l’acte délinquant de celui qui le commet, et vous ne reconnaissez pas que celui qui s’est construit d’une certaine manière, avec une certaine idéologie de la déviance et ses justifications, peut être amené à trouver d’autres identifications, d’autres engagements, bref à s’amender.
vous croyez à la force, mais vous ne comprenez pas la Justice, qui doit savoir d’où vient l’acte pour trouver la sanction juste pour le punir et pour permettre à celui qui l’a commis de ne plus recommencer. C’est par conséquent l’amour, l’agapè, qui dirige son glaive. l’oublier, c’est sombrer soi-même dans la barbarie, aussi civilisée qu’elle puisse paraître.

maintenant, votre idée de camps scouts a l’air bien sympathique, le tout étant d’examiner par l’expérimentation l’efficacité et l’efficience des modalités d’exécution de peine.

mais cela ne résoudra pas en substance les phénomènes qui agissent sur le corps social et l’amène à être un producteur déviances destructrices de sa cohésion et de sa progression dans un processus de civilisation des moeurs. Et c’est en cela que je considère le capitalisme comme une barbarie, y compris, lorsqu’il n’est pas dans une phase réactionnaire comme aujourd’hui et se mâtine de compromis sociaux-démocrates. Puisque, par essence pour le coup, ce régime-là de propriété garanti par la force produit un effet centrifuge de la périphérie vers le centre. Et il n’y a par conséquent aucune lutte efficace contre les phénomènes de migration, de surconcentration urbaine, de marginalisation, de dépossession des plus pauvres qui ne soit une lutte profonde et cohérente pour dépasser le capitalisme, du local au global. D’où l’image de Sisyphe pour caractériser une politique de « reconduite à la frontière » menée par un parti capitaliste comme l’est L’UMP, le PS ou le FN.

A partir de la citation de Mélenchon, je voudrais vous communiquer la manière dont je la comprend, avec bien entendu la certitude que vous n’avez pas écouté le discours de Marseille dont elle est tirée.
Il s’agit donc de reconnaitre que la place de la France dans le monde serait dérisoire si elle n’avait pas ces liens avec les pays du Magreb entre autre, en même temps que de reconnaître un état de fait, des millions de Français y ont leurs racines. Vous pouvez déplorer cet état de fait, mais il y aurait force hypocrisie alors à ne pas réclamer l’expulsion totale de tous ces gens, au faciès. Donc, dit Mélenchon, nous avons des relations particulières avec ces gens de l’autre côté de la Méditerranée et que par conséquent ne pas s’y appuyer pour déterminer ensemble des politiques de codéveloppement relèverait du suicide géopolitique, étant entendu que la lutte pour une société écosocialiste passera nécessairement par des alliances entre la France et des pays tiers, hors de l’Europe où règne d’autres logiques. Europe à laquelle notre culture et notre Histoire nous attache mais pas de manière exclusive et parfois même avec des liens beaucoup plus désincarnés que ce qui nous lie avec les pays que nous avons colonisé. D’où une compréhension de la citation comme une invitation à regarder comme frères les peuples d’outre mare nostrum avec plus de certitudes que ceux au-delà de la ligne Oder-Neisse, du point de vue de la compréhension mutuelle et du partage de valeurs communes.
Et, pour l’avoir lui même subi, Mélenchon, explique bien dans son discours, la déchirure qu’il y a à quitter les siens et sa terre, ce qui en fait tout sauf un immigrationniste, mais bien un humaniste soucieux de créer les conditions pour que les gens restent chez eux et y vivent bien. Et il explique dans ce discours comment il faut s’y prendre, par des voies de codéveloppement faisant la place à des logiques écologiquems et de développement harmonieux.

quant à la référence à cette petite interview où il explique ne pas se sentir à l’aise dans une assistance faite que de blonds aux yeux, bleus, figurez-vous que j’éprouve la même chose, ayant pourtant les caractéristiques susmentionnée, je suis donc ravi à chaque fois que je rentre d’un pays germanique, de constater la diversité des visages, des cheveux, etc. en France, et à mon avis, souhaiter que cela ne soit pas le cas, relève d’une tendance génocidaire au pire ou à l’apartheid au mieux et donc à une négation de ce qu’est la France et du sens de sa citoyenneté...que vous le reconnaissiez ou non.
 Voilà pourquoi Mélenchon lutte acharnément contre le FN et ses discours, précisément pour avoir la paix et pouvoir faire de tous ceux qui naissent ici, de « bons petits français »...en attendant, nous subissons et nous luttons, pour « rallumer la lumière ».

plus vous aurez peur, et plus vous nourrirez les problèmes et plus vous alimenterez la besace électorale des partis capitalistes en même temps que vous interdirez la solidarité de classe et la lutte active établir la souveraineté populaire.


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