« Lorsque la réaction exige que les intérêts de la nation soient placés au-dessus des intérêts des classes, nous, marxistes, expliquons que sous le couvert des intérêts du « tout », la réaction défend les intérêts de la classe exploiteuse. On ne peut pas formuler les intérêts d’une nation autrement que du point de vue de la classe dominante ou de la classe qui prétend occuper la place dominante.«
»Pour la bourgeoisie monopoliste, les régimes parlementaire et fasciste ne sont que les différents instruments de sa domination : elle a recours à l’un ou à l’autre selon les conditions historiques. Mais pour la social-démocratie comme pour le fascisme, le choix de l’un ou de l’autre instrument a une signification indépendante, bien plus, c’est pour eux une question de vie ou de mort politique.
Le régime fasciste voit son tour arriver lorsque les moyens « normaux », militaires et policiers de la dictature bourgeoise, avec leur couverture parlementaire, ne suffisent pas pour maintenir la société en équilibre. A travers les agents du fascisme, le capital met en mouvement les masses de la petite bourgeoisie enragée, les bandes des lumpen-prolétaires déclassés et démoralisés, tous ces innombrables êtres humains que le capital financier a lui-même plongés dans la rage et le désespoir. La bourgeoisie exige du fascisme un travail achevé : puisqu’elle a admis les méthodes de la guerre civile, elle veut avoir le calme pour de longues années. Et les agents du fascisme utilisant la petite bourgeoisie comme bélier et détruisant tous les obstacles sur leur chemin, mèneront leur travail à bonne fin. La victoire du fascisme aboutit à ce que le capital financier saisit directement dans ses tenailles d’acier tous les organes et institutions de domination, de direction et d’éducation : l’appareil d’Etat avec l’armée, les municipalités, les universités, les écoles, la presse, les organisations syndicales, les coopératives. La fascisation de l’Etat n’implique pas seulement la « mussolinisation » des formes et des méthodes de gouvernement - dans ce domaine les changements jouent en fin de compte un rôle secondaire - mais avant tout et surtout, l’écrasement des organisations ouvrières : il faut réduire le prolétariat à un état d’apathie complète et créer un réseau d’institutions pénétrant profondément dans les masses, pour faire obstacle à toute cristallisation indépendante du prolétariat. C’est précisément en cela que réside l’essence du régime fasciste.
Ce qui vient d’être dit ne contredit en rien le fait qu’il puisse exister durant une période déterminée un régime de transition entre le système démocratique et le système fasciste, combinant les traits de l’un et de l’autre : telle est la loi générale du remplacement d’un système par un autre, même s’ils sont irréductiblement hostiles l’un à l’autre. Il y a des moments où la bourgeoisie s’appuie sur la social-démocratie et sur le fascisme, c’est-à-dire qu’elle utilise simultanément ses agents conciliateurs et ses agents terroristes. Tel était, dans un certain sens, le gouvernement de Kérensky pendant les derniers mois de son existence : il s’appuyait à moitié sur les Soviets et en même temps conspirait avec Kornilov. Tel est le gouvernement de Brüning dansant sur une corde raide entre les deux camps irréductibles, avec le balancier des décrets d’exception dans les mains. Mais une telle situation de l’Etat et du gouvernement ne peut avoir qu’un caractère temporaire. Elle est caractéristique de la période de transition : la social-démocratie est sur le point de voir expirer sa mission, alors que ni le communisme ni le fascisme ne sont encore prêts à s’emparer du pouvoir."
janvier 1932, Léon Trotsky
La révolution allemande et la bureaucratie stalinienne, 2. Démocratie et
fascisme http://marxists.anu.edu.au/francais/trotsky/oeuvres/1932/01/320127c.htm
17/07 12:59 - pierre mistwood
LE RETRAIT DU TIMBRE DE MARIANNE TIMBREE : NOUS VOULONS MARINE SUR LES TIMBRES ! Inna (...)
26/05 20:20 - citoyen
Donc si je te suis, tout animé d’un sentimentalisme petit-bourgeois, comme il y a des (...)
26/05 16:55 - Malthus
Le projet que je porte n’est pas monétaire, il utilise l’outil monétaire pour (...)
26/05 13:41 - citoyen
Non Malthus, tu ne comprends pas, d’abord ton projet m’apparait inintéressant, car (...)
26/05 04:41 - Malthus
C/c sur ton navigateur : sylvain-baron.blogspot.fr/2013/05/la-revolte-monetaire-cest-maintenant.htm
26/05 04:40 - Malthus
Dans ton propos, tu parlais de créer de la monnaie au plus près du citoyen. Mais la monnaie (...)
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