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Commentaire de citoyen

sur Les boules de pétanque du Front National


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citoyen citoyen 26 mai 2013 20:20
Donc si je te suis, tout animé d’un sentimentalisme petit-bourgeois, comme il y a des partisans de gauche de la sortie immédiate de l’UE et de l’Euro alors les souverainistes droitiers ne sauraient être accusés de faire le jeu du fascisme.

Pourtant les uns luttent ici et maintenant contre la situation actuelle à partir d’une analyse de ce qui nous y a plongé, tandis que les autres ne participent pas au combat de classe et ne remettent pas en cause la domination d’une classe capitaliste sur le reste de la société, ils veulent juste illusoirement l’enfermer dans des frontières.

Des masses gigantesques s’agitent en Espagne, au Portugal, en Slovénie, en Grèce, mais il faudrait regarder notre petit nombril ?

et à quoi rimerait un soutien à des adversaires insignifiants qui se feront avaler tout cru par les vaques d’extrême droite ? et Qui va sortir, qui sera en position de le faire ? pour quel projet ? et que veut dire ces slogans creux et ces multiples invectives adressées aux FdG qui, par le fait d’apres discussions internes en vient à clairement proposer une politique de désobéïssance aux traités, une émission d’Euro par la BdF, etc. dans son programme à la présidentielle et à la législative. Cela dans les actes et dans les faits ne revient-il pas au même ? Et qu’est-ce qui nous interdirait d’aller plus loin sinon la frilosité du peuple soigneusement entretenue par des dézingueurs professionnels.
Faudra-t-il que toute la Gauche abandonne son idéal internationaliste, son souci de résolution politique des problèmes qui objectivement se posent à l’échelle européenne, pour tous les travailleurs, précaires, chômeurs, etc. ? 
Et qui enfume les travailleurs à leur faire croire que « c’est la faute à Bruxelles » ? Qui nomme les commissaires, qui prend les directives, qui va signer des accords ? Ne sont-ce pas ceux pour qui votent nos concitoyens ? et n’est-ce pas la même politique appliquée dans tous les pays « avancés », quand bien même ont-ils leur propre monnaie ?

Il ne s’agit pas de « croire naïvement que la France pourrait faire plier des pays et institutions sur leur modèle capitaliste en étant enfermée dans l’U.E » Il s’agit de sortir de l’illusion selon laquelle la France serait « enfermée dans l’UE », ce ne sont que des traités, des bouts de papiers, par contre nous sommes un pays européen, notre économie est imbriquée avec celle de nos voisins et elle est suffisamment importante pour que toute action de notre part induise de profondes reconfigurations.. 
Oui nous nouerons des alliances objectives avec des pays qui luttent déjà contre la finance apatride et contre la finance tout court, mais aussi avec tous les mouvements qui n’ont pas encore les leviers du pouvoirs mais auront plus de facilité si nous ouvrons la voie. 
Oui tu as raison, la France a les moyens de faire pression, mais pour qu’elle le puisse, encore faut-il que nous prenions le pouvoir. C’est un combat Classe contre Classe et il est urgent de le comprendre.

« Lorsque la réaction exige que les intérêts de la nation soient placés au-dessus des intérêts des classes, nous, marxistes, expliquons que sous le couvert des intérêts du « tout », la réaction défend les intérêts de la classe exploiteuse. On ne peut pas formuler les intérêts d’une nation autrement que du point de vue de la classe dominante ou de la classe qui prétend occuper la place dominante.«  

 »Pour la bourgeoisie monopoliste, les régimes parlementaire et fasciste ne sont que les différents instruments de sa domination : elle a recours à l’un ou à l’autre selon les conditions historiques. Mais pour la social-démocratie comme pour le fascisme, le choix de l’un ou de l’autre instrument a une signification indépendante, bien plus, c’est pour eux une question de vie ou de mort politique.

Le régime fasciste voit son tour arriver lorsque les moyens « normaux », militaires et policiers de la dictature bourgeoise, avec leur couverture parlementaire, ne suffisent pas pour maintenir la société en équilibre. A travers les agents du fascisme, le capital met en mouvement les masses de la petite bourgeoisie enragée, les bandes des lumpen-prolétaires déclassés et démoralisés, tous ces innombrables êtres humains que le capital financier a lui-même plongés dans la rage et le désespoir. La bourgeoisie exige du fascisme un travail achevé : puisqu’elle a admis les méthodes de la guerre civile, elle veut avoir le calme pour de longues années. Et les agents du fascisme utilisant la petite bourgeoisie comme bélier et détruisant tous les obstacles sur leur chemin, mèneront leur travail à bonne fin. La victoire du fascisme aboutit à ce que le capital financier saisit directement dans ses tenailles d’acier tous les organes et institutions de domination, de direction et d’éducation : l’appareil d’Etat avec l’armée, les municipalités, les universités, les écoles, la presse, les organisations syndicales, les coopératives. La fascisation de l’Etat n’implique pas seulement la « mussolinisation » des formes et des méthodes de gouvernement - dans ce domaine les changements jouent en fin de compte un rôle secondaire - mais avant tout et surtout, l’écrasement des organisations ouvrières : il faut réduire le prolétariat à un état d’apathie complète et créer un réseau d’institutions pénétrant profondément dans les masses, pour faire obstacle à toute cristallisation indépendante du prolétariat. C’est précisément en cela que réside l’essence du régime fasciste.

Ce qui vient d’être dit ne contredit en rien le fait qu’il puisse exister durant une période déterminée un régime de transition entre le système démocratique et le système fasciste, combinant les traits de l’un et de l’autre : telle est la loi générale du remplacement d’un système par un autre, même s’ils sont irréductiblement hostiles l’un à l’autre. Il y a des moments où la bourgeoisie s’appuie sur la social-démocratie et sur le fascisme, c’est-à-dire qu’elle utilise simultanément ses agents conciliateurs et ses agents terroristes. Tel était, dans un certain sens, le gouvernement de Kérensky pendant les derniers mois de son existence : il s’appuyait à moitié sur les Soviets et en même temps conspirait avec Kornilov. Tel est le gouvernement de Brüning dansant sur une corde raide entre les deux camps irréductibles, avec le balancier des décrets d’exception dans les mains. Mais une telle situation de l’Etat et du gouvernement ne peut avoir qu’un caractère temporaire. Elle est caractéristique de la période de transition : la social-démocratie est sur le point de voir expirer sa mission, alors que ni le communisme ni le fascisme ne sont encore prêts à s’emparer du pouvoir."

janvier 1932, Léon Trotsky

La révolution allemande et la bureaucratie stalinienne, 2. Démocratie et fascisme http://marxists.anu.edu.au/francais/trotsky/oeuvres/1932/01/320127c.htm



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