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Commentaire de Jean-Philippe Immarigeon

sur Ségolène Royal et sa langue


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Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 16 février 2007 17:20

Vous voudrez bien m’excuser mais je ne comprends pas le sens de votre remarque.

Voilà déjà 40 ans que la France cherche à convaincre ses partenaires européens de s’affranchir de la tutelle américaine. Ils nous ont écouté poliment, nous ont même dit que sur le fond nous avions raison, mais d’en reparler plus tard. Changement de tactique en 1995 : nous réintégrons l’OTAN. Comme les Américains refusent de partager les commandements, et tout spécialement naval en Méditerranée, nous arrêtons le processus, et restons le cul entre deux chaises. Mais au nom de l’interopérabilité, nous nous alignons sur toutes les lubies numériques américaines (network centric warfare et autres foutaises dont tout le monde peut constater le succès en Irak) avec en retour d’ascenseur : rien.

Il s’avère qu’une crise gravissime est en train de se développer entre le Royaume Uni et les Etats-Unis sur la question des portes-avions construits en commun avec la France, et surtout sur le fait que l’avion qui était destiné aux navires britanniques, le JSF F-35 américain en projet, est d’ores et déjà un échec technologique total (même l’US Navy n’en veut plus), et que même bricolé, le Pentagone refuse qu’il soit livré aux Britanniques dans sa « moins mauvaise » version, alors que ces derniers ont investé 2 milliards d’euros et souhaitent participer à sa motorisation. Bien mieux : dans le pharaonique budget du DoD présenté par Bush la semaine dernière, il n’y a pas une ligne budgétaire pour la coopération sur le moteur anglais.

Résultat des courses : les amiraux britanniques sont à bout de nerfs et disent et font dire (il y en a même un qui l’a écrit) qu’ils vont devoir acheter des Rafales français, l’amiral Nelson dut-il s’en retourner dans son caveau de Westminster.

Et que fait Madame Royal, lors même que les Britanniques multiplient les signes d’hostilité envers les Etats-Unis sur la question de la défense et sont sur le point de faire un geste déterminant pour l’avenir de l’Europe ? Elle leur claque la porte au nez. Ma question est donc : si nous ne faisons pas l’Europe de la défense avec nos amis britanniques, en les détachant de leur special relationship avec une Amérique qu’ils ne supportent plus, comment procède-t-on ?

Mais si, comme je crois comprendre dans votre intervention (mais si je me trompe, excusez-moi par avance) j’ai loupé cette partie du discours de Dunkerque de Madame Royal, nous vous serions tous très obligés de nous la communiquer. A défaut je maintiens qu’elle ne connaît pas les sujets qu’elle aborde, et que ses loupés sémantiques sont bien peu de choses au regard de la vacuité de son programme.


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