Témoignage de terrain : L’école catholique de mon village évangélise tous les enfants sans échappatoire, alors que la loi DEBRE exigeait pour obtenir un contrat d’association des classes élémentaires d’une part que cela corresponde à un besoin local (pas assez de place dans le public), d’autre part que les enseignements religieux soient facultatifs. Déviations tolérées et même voulue par les pouvoirs politiques. Il y a toujurs eu de la place dans le public, ans ma commune.
Dans mon village, l’école privée scolarise 15 % des enfants de la commune contre 85 % à l’école publique. L’école privée recule depuis que par enfant elle ne reçoit plus le double de ce qui était dépensé pour le public (je me suis occupé de cette remise en ordre à la mairie avec trois autres élusà partir de 2009). L’école publique a toujours eu une salle de classe en réserve. Elle atteint 200 élèves et cette salle va servir. L’école privée ne remplit ses 4 classes que grâce aux communes voisines.
Au fur et à mesure de l’augmentation des effectifs de l’école publique, le fortait communal diminue car on ne dépense pas un seul salaire d’employé municipal de plus, les dépenses de chauffage, assurances, restent stables. Si la trentaine d’enfants de la commune scolarisée à l’école privée était à l’école publique, le forfait communal (coût par enfant) baisserait.
Donc, le financement de l’école privée par la commune représente un surcoût.
Pour l’Etat, le poste d’enseignant qui changerait d’école serait le même. Il n’y aurait pas de surcoût pour l’état par rapport à la situation actuelle.
Je m’occupe du Conseil municipal des enfants (les 2 écoles), nous montons un carnaval commun et d’autres activités communes. Parents et enfants de l’école privée sont très semblables à ceux de l’école publique, bien qu’en général un peu plus riches, mais tout juste, ma commune est MAJORITAIREMENT une résidence de cadres de l’industrie et des services publics.
Je mène de front des relations cordiales avec les parents des deux écoles, et des relations conflictuelles avec l’OGEC locale, dont le conseil d’administration et le président sont toujours extérieurs à la commune. Ils veulent plus d’argent que ce qui leur est dû, n’en ont jamais assez.
Voir pour ces abus des articles de mon site « retraités dans la république » et un résumé ici :
Guide du forfait communal
http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=140
La population s’intéresse peu au débat école publique, école privée. Il faut dire que la commune est riche. L’école privée est très ancienne, il y avait autrefois un séminaire à Chessy, il y a une maison familiale rurale (qui a du mal à recruter), d’origine catholique aussi. L’école privée est bien ressentie, même si elle portait en elle un clivage (les familles ne se parlaient pas d’une école à l’autre), clivage qui a volé en éclats avec le conseil municipal des enfants.
Je pense qu’on est gagnant en se fréquentant, c’est la base du respect.