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Accueil du site > Actualités > Société > « L’enseignement catholique replacé au cœur du diocèse (...)

« L’enseignement catholique replacé au cœur du diocèse »[1]

La question du dualisme scolaire est sortie des écrans radars de la laïcité. Pour autant, le problème demeure, même si l’enseignement privé, monopolisé par le réseau catholique se montre, aujourd’hui, particulièrement discret. Est-ce pour faire oublier les multiples concessions, dont la loi Carle, décernées au titre d’un ralliement inconditionnel à la politique scolaire du précédent quinquennat ?

Ce silence actuel masque aussi les réformes structurelles de cet enseignement catholique qui procède de logiques communautaires et marchandes. L'enseignement privé sous contrat, par son mode de gestion entrepreneurial participe à une concurrence subventionnée pour une privatisation de l’éducation. L’omerta entretenue autour de la ségrégation scolaire ne permet plus, aujourd’hui, d’appréhender ses évolutions institutionnelles. Par de nouveaux statuts, l’assemblée des évêques d’avril 2013 vient de créer un « conseil épiscopal de l’enseignement catholique ». C'est un retour explicite à la logique cléricale : « L'enseignement catholique est en effet un des vecteurs de la nouvelle évangélisation ».

 Par ailleurs, la gestion administrative et financière de ce système est désormais explicitement confiée à la Fédération des organismes de gestion de l’enseignement catholique (FNOGEC). La FNOGEC cherche à passer « d’un réseau d’appartenance à un réseau collaboratif » pour fédérer les moyens. Tout le contraire de la loi qui ne reconnaît d'entité juridique, que l’établissement. En valorisant « l’image de marque de l’enseignement catholique » on transfert le contrat de l’établissement à l’entité « enseignement catholique » pour négocier avec les collectivités publiques[2]. Cette démarche s’inscrit dans une logique libérale «  d’offre et non plus de demande ». Il faut, nous explique la FNOGEC mettre en concordance les territoires « religio-administratifs », politiques et économiques pour se « redéployer à l’échelon régional » et « exploiter les espaces crées par les réformes de l’enseignement public » et ainsi profiter de ses difficultés voire de les aggraver. Cette stratégie de la FNOGEC s’est mise en place dans ses « journées nationales » d’avril 2013[3] : « …il est fondamental que nous réfléchissions sur la façon dont nous devons faire évoluer notre modèle économique à court, moyen et long terme ».

 Le Comité national de l'enseignement catholique (CNEC) a, de son côté, promulgué en septembre 2012 un texte important intitulé : "Préconisations pour une politique immobilière de l’Enseignement Catholique". Ce texte vise à centraliser et fédérer les activités immobilières de l'enseignement catholique et porte une nouvelle atteinte à la laïcité des lois de la République : « Le droit de propriété sur les biens … est soumis à deux ordres juridiques, le droit canonique et le droit français, qu’il s’agit d’appliquer conjointement. »

Ce document, révélateur de l’évolution d’une nouvelle problématique, renforce la collusion entre l’Eglise et l’ultralibéralisme. Collusion incarnée par la FNOGEC dont les responsables appartiennent, le plus souvent, à l’IFRAP, Famille de France, Mouvement pour la France, Pro vie … et publient dans « L’Homme nouveau », « Liberté chérie »…. Ce développement économique financé par défiscalisation, enfreint la législation scolaire en s’appuyant sur le développement très récent de la « Fondation Saint Matthieu » créée en 2010. « Fondation sous égide » elle vient de mettre en place plusieurs antennes régionales et locales en 2012 pour développer le financement public indirect.[4]

 Le dualisme scolaire est d’autant plus redoutable, pour le vivre ensemble qu’aux clivages religieux et sociétaux, voir le « mariage pour tous », se surajoute une volonté de privatiser insidieusement l’Ecole de tous par une concurrence que finance la puissance publique.

 L’enjeu républicain de l’école publique et laïque est plus que jamais d’actualité.

 Eddy KHALDI

 


[1] Titre de La Croix 18 avril 2013

[2] La première convention de l’Enseignement catholique se tiendra les 1 er et 2 juin 2013 au Parc Floral de Vincennes à Paris sur le thème « Avons-nous besoin de l’Ecole catholique ? ».

 


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33 réactions à cet article    


  • TESTANIERE TESTANIERE 30 mai 2013 08:50

    Il faut créer les conditions d’un large rassemblement pour exiger l’abrogation des lois anti laïques et notamment la mère d’entre elles, la Loi Debré.

    Le mouvement est en marche, déjà à Ste Tulle (04) 10 organisations ont parlé d’une seule et même voix pour appeler à l’abrogation :

    http://librepensee04.over-blog.com/meeting-la%C3%AFque-ste-tulle-10-orateurs-d-une-seule-et-m%C3%AAme-voix-abrogation-de-la-loi-debr%C3%A9-fonds-publics-%C3%A0-l-%C3%A9cole-publique


    • Aldous Aldous 30 mai 2013 10:11

      Collusion entre l’Eglise et l’Ultralibéralisme ?


      Vous etes sérieux ?

      • Antoine Diederick 30 mai 2013 10:50

        à Aldous, non il n’est pas sérieux, il ignore ce que pense les catholiques du néo / ultralibéralisme.

        La pensée sociale chrétienne ne va pas dans le sens que l’auteur croit voir.


      • robin 31 mai 2013 08:48

        Aldous,, vous avez surement votre idée sur les affaires de recylage d’argent sale de la banque du Vatican ?


      • BRIJAL 30 mai 2013 10:25

        Bonjour,
        En réalité quel est le problème ?

        Croire que les élèves des écoles privées sous contrat seraient soumis à un lavage de cerveau comme votre illustration le laisse supposer est à mon avis totalement faux (cela fait longtemps qu’il n’y a plus de religieux dans le corps enseignant). En revanche, ce qui me semble une réalité c’est l’échec, année après année, de l’enseignement public. Il suffit de constater les listes d’attentes pour l’inscription dans les écoles privées pour comprendre que de plus en plus de parents (et pas que des catholiques) décident de mettre leurs enfants dans des établissements où ils considèrent qu’ils ont le plus de chances d’être bien formés.

        Le problème me semble donc plus l’échec de l’enseignement public (sauf ceux situés dans certains quartiers...) que la réussite de l’enseignement privé.

        Par ailleurs, concernant votre point de conclusion : « une volonté de privatiser insidieusement l’Ecole de tous par une concurrence que finance la puissance publique ».

        Sauf erreur de ma part, la « finance publique » dont vous parlez est constituée des impôts de tous les français qui en payent. Ils servent à financer tout un système et chacun est libre de choisir, selon la performance qu’il perçoit de l’établissement.

        Alors si nous poussons le raisonnement jusqu’au bout et que l’école privée était 100% financée par des fonds privés, pourquoi demander à ceux qui ne sont pas dans l’école publique de la financer ?


        • Rounga Roungalashinga 30 mai 2013 10:40

          En réalité, le problème est pris à l’envers. Ce n’est pas le privé qui constitue une menace contre le public, mais plutôt que le public s’est tellement dégradé que bientôt la seule manière de garder un niveau d’instruction correct semblera être la privatisation totale de l’enseignement. La recette est connue : pour faire croire que la privatisation est la seule solution, on dégrade le secteur privé à un tel point que plus personne n’en veut. Chomsky explique bien cela.


          • lulupipistrelle 30 mai 2013 18:15

            Alors l’intention vient de haut... quand on voit le niveau des profs du public, même capessiens ou agrégés, ha,ha,ha... 

            Personne ne peut mesurer la décrépitude de l’enseignement public , parce que les résultats sont faussés par le nombre d’élèves qui ont des profs particuliers... Il n’ y a que les fonctionnaires des impôts, qui savent exactement de quoi il retourne, vu qu’ils connaissent le nombre de profs indépendants et leur niveau de revenus... et bien c’est pas triste.

          • ZEN ZEN 30 mai 2013 14:52

            Roungala

            Tout à fait !
            C’est programmé dans la faisabilité de l’ajustement, préconisée par l’OCDE


            • Ornithorynque Ornithorynque 30 mai 2013 16:56

              Quant à l’école républicaine, ou l’école libre sous contrat, elles sont financées avec l’argent du PEUPLE, pas le vôtre. Alors laisser les citoyens décider de ce qui est bon pour leurs enfants.

              On en a raz le bol de ces prétendus républicains, qui subventionnés, retratés et pensionnés par l’ETAT, veulent toujours plus d’argent pour remplir leur ego.

              A la niche les fasciste laïcs !


              • Esclarmonde Esclarmonde 30 mai 2013 17:13

                Et si on parlait de « l’école laïque et républicaine » ?


                Voilà ce que nous a concocté Peillon et le SNUIPP-FSU pour la rentrée prochaine : 
                Une promotion de la théorie du genre sous couvert d’ « apprentissage de la tolérance » et ce dès la maternelle... 


                Et c’est les écoles catholiques qui font du lavage de cerveau ? 

                J’en déduis personnellement que la laïcité n’existe plus. Et les listes d’attente risquent de s’allonger dans les écoles privées... !

                • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 2 juin 2013 01:47

                  @ esclarmonde

                  Et que deviennent les élèves médiocres ou difficiles des écoles privées ? Après un court séjour de quelques mois, ils sont mis à la porte parce qu’ils font baisser les résultats et sont une mauvaise publicité pour l’école privée, donc commerciale. Où vont-ils ensuite ? Ils rejoignent l’école publique qui, elle, est obligée de les garder. L’école privée sert donc à instaurer une ségrégation parmi nos enfants, ségrégation par les résultats qui correspond malheureusement à une ségrégation sociale. Par ailleurs, l’école publique est gratuite alors que les établissements privés sont payants, ce qui leur permet d’améliorer l’encadrement au moins en nombre. Par contre, je connais des exemples d’ établissements privés acceptant d’employer des professeurs en CDD qui ont raté l’examen professionnel, alors que l’école publique refuse car elle les considère comme incompétents.

                  Enseignement et commerce ne sont pas compatibles !


                • Esclarmonde Esclarmonde 30 mai 2013 17:15

                  L’illustration de l’article est absolument affreuse, on croirait une mauvaise caricature de « je suis partout » sauf qu’on a mis un catho au lieu d’un juif...


                  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 30 mai 2013 18:06

                    Je constate que la plupart des anti-Khaldy se comportent en consuméristes, ceux que le sociologue Robert Ballion appelait dans un livre déjà ancien, « les consommateurs d’école ». Je fais ce que je veux de mes enfants parce que je paie des impôts. On pourrait raisonner de même pour la police... 

                    Ces consommateurs ne comprennent pas que les enfants n’appartiennent à personne, pas plus aux parents qu’à l’Etat ou à quelque religion ou philosophie que ce soit. Les enfants doivent pouvoir s’épanouir en dehors de toute « mise en condition ». C’est justement la justification de l’école laïque que de traiter tout le monde de la même façon. Qu’elle ne soit pas très bonne en ce moment, c’est possible. Mais ce n’est pas en pratiquant une ségrégation selon l’argent ou les choix religieux qu’on fera des enfants des êtres libres, autonomes et respectueux de ceux qui ne leur ressemblent pas.

                    Cela dit, pourquoi insulter quelqu’un qui ne pense pas comme soi ?

                    Un dernier mot sur la caricature : elle est du même tonneau que celles qu’on trouvait dans la presse catho de l’époque qui ne faisait pas non plus dans la dentelle !

                    • lulupipistrelle 30 mai 2013 18:20

                      Ah l’épanouissements des enfants dans ces établissements public où règnent le harcèlement, le racket...et la médiocrité intellectuelle de profs qui n’ont appris que des éléments de langage, et qui sont à peu près ignorants de tout ce qui n’était pas à leur mince programme.. 



                    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 30 mai 2013 18:40

                      Les frères des écoles chrétiennes étaient-ils mieux formés que les instits sortant des écoles normales ?

                      Qu’est-ce qui permet à la chauve-souris de juger que les profs du privé sont mieux formés et plus aptes que ceux du public ? Il y a des nullards partout ! Et de bons enseignants partout, même dans le privé. Mais là n’est pas la question...

                    • lulupipistrelle 30 mai 2013 18:50

                      Vous avez loupé quelque chose : vous ne savez pas que dans les établissements sous contrats les religieux ne peuvent enseigner ? 


                      Sinon, oui ,le niveau universitaires des profs des ’Etablissements privés est nettement très au-dessus de celui du public...Renseignez-vous... 
                      En outre s’ils n’ont pas de résultats, ils ne font pas long feu . 

                    • lulupipistrelle 30 mai 2013 18:56

                      Au fait qu’est-ce qui me permet de juger ? l’expérience...


                      Et puis, moi aussi j’ai des diplômes, et moi aussi je sais lire les âneries que quelques profs de l’EN pondent ici même à longueur de copies... 
                      Ce ne sont pas les fautes de frappes, ou même de grammaire qui sautent aux yeux, mais des lacunes de culture générale monstrueuses, et une incapacité à émettre une raisonnement personnel. Sans compter qu’il y en a qui ne savent pas lire. 

                    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 30 mai 2013 19:05

                      « le niveau universitaires des profs des ’Etablissements privés est nettement très au-dessus de celui du public...Renseignez-vous.. »


                      Je veux bien me renseigner. Mais quelles études montrent-elles cela ?
                      J’ai connu des profs qui ayant échoué aux concours du public se sont fait recruter par le privé.
                      J’ai aussi connu des maîtres-auxiliaires du public surdiplômés qu’on ne voulait pas titulariser...

                       Quant à mon allusion aux frères des écoles chrétiennes, elle était du domaine historique. Je sais bien qu’on ne voit plus de « frères 4 bras », comme on les appelait, dans les écoles sous contrat d’aujourd’hui. Mais est-on sûr qu’il n’y a plus de jésuites parmi les profs ? (bons ou mauvais, les jésuites ayant plutôt pédagogiquement bonne réputation)

                      Mais encore une fois, la qualification des profs n’est pas la question.

                      • Eddy KHALDI Eddy KHALDI 30 mai 2013 19:32

                        Dénigrer et dénaturer le service public pour invalider ses principes fondateurs

                        Je regrette que certains ne débattent pas honnêtement. Leurs commentaires sont à la limite de l’insulte. Je ne les connais pas, ils ne me connaissent pas. Alors restons respectueux, surtout lorsque l’on prétend parler d’éducation.

                        Ni le public, ni le privé ne sont aussi uniformes que certains le prétendent. Insistons sur le fait, qu’il n’existe, a priori, pas de différence entre les élèves, les parents, les personnels qu’ils soient du public ou du privé. Seule se trouve posée, la question du clivage institutionnel, instrumentalisé pour privatiser, et accessoirement, confier une partie de l’école à l’Eglise. Tous les élèves, parents, personnels, et citoyens souffrent de ce séparatisme et pâtissent du surcoût engendré par ce dualisme. Réaffirmons ici sans détour, que le coût de cet enseignement particulier doit être supporté par ceux, et eux seuls, qui refusent le vivre ensemble de l’école publique et laïque ouverte à toutes et tous. Des chrétiens pour leur part, véritablement républicains, n’ont pas peur d’exprimer, qu’ils « se sentent humiliés quand l’Eglise catholique contribue, par le comportement des responsables de cette école confessionnelle, à appauvrir l’école publique - école de la Nation »[1]

                        Au-delà de l’Église catholique elle-même, une certaine dialectique du Bien et du Mal, surfant et alimentant cette cabale médiatique, est, toujours et encore plus, entretenue par ceux qui n’ont jamais admis que l’école puisse être l’affaire de tous. Certains s’évertuent ainsi, depuis des années, à présenter l’école publique comme une diabolique machine à perdre la jeunesse, non réformable et trop coûteuse.

                        Ces fossoyeurs de l’école publique, se recrutent toujours nombreux, au sein d’un chapelet d’associations très clérico-libérales, anciennes ou nouvelles venues, pour beaucoup déjà signalées dans Main basse sur l’école publique. Active en coulisses depuis le milieu des années 1970, cette cabale réunit ainsi, un agrégat mêlant clubs, réseaux et think tanks, tels que l’IFRAP, Enseignement et liberté ou l’Aleps (émanation du MEDEF), proches des courants ultralibéraux et de l’extrême-droite. Mais aussi, de franges catholiques intégristes dont les ramifications s’étendent jusqu’à l’Opus dei, habitées par le fantasme d’un retour à l’école d’ancien régime, aux mains de l’Église. Une coterie en réalité, écoutée et soutenue en haut lieu, pour certains de ses éléments depuis près de quarante ans, en réalité, chaque fois que la droite en France, accède au pouvoir. Avides d’en finir avec l’école de la République, ces officines, « SOS éducation », « Créer son école », « Enseignement et liberté », « Famille, école, éducation »… entretiennent de concert, un discours catastrophiste sur l’Éducation nationale, aussi virulent que malsain, reprenant en chœur depuis des années le même leitmotiv, inlassablement ressassé par l’Église catholique elle-même depuis la mise en place, finalement jamais digérée, de l’école publique de Jules Ferry : le « mammouth comparable à l’ex-armée rouge » qui « génère de la violence », « coûte cher » et « fabrique des crétins » dans un « enseignement inadapté » et « non réformable ». « L’école est en train de mettre en péril l’avenir de milliers d’enfants : il faut agir vite », disent-ils.

                        Il faut bien comprendre, que pour cette cohorte catholico-libérale, il ne s’agit-là que d’une étape. À chacun son « rêve éducatif ». Pour les uns, l’école est appelée à renouer avec son rôle missionnaire, d’instrument d’évangélisation pour conforter une visibilité et une empreinte sociales visant à contourner la séparation des Églises et de l’État. Pour d’autres, l’école doit devenir marchandise.

                        L’enjeu de ce débat sur l’enseignement privé est le développement d’une conception libérale de l’enseignement, ouvrant la voie à l’établissement de la concurrence entre privé et public pour organiser l’école selon la loi du marché, gestion dans laquelle la considération religieuse n’est pas inexistante.

                        Les fondements et valeurs de l’école publique reposent sur des principes fondamentalement républicains. L’enjeu, plus que jamais, est celui d’une société organisée autour de ces principes, au premier rang desquels, la laïcité. Ces valeurs au fondement de notre pacte social, veulent faire du citoyen un individu autonome, responsable, doué d’intelligence et d’esprit critique, acteur essentiel du vivre ensemble.

                        Eddy KHALDI


                        [1]Communiqué du 16 aout 2010 des « Chrétiens pour une Eglise Dégagée de l’Ecole Confessionnelle » (CEDEC)


                        • Bubble Bubble 30 mai 2013 20:06

                          Pour les uns, l’école est appelée à renouer avec son rôle missionnaire, d’instrument d’évangélisation pour conforter une visibilité et une empreinte sociales visant à contourner la séparation des Églises et de l’État. Pour d’autres, l’école doit devenir marchandise.


                          En fait, je pense que pour la majorité des parents le rôle de l’école est un rôle éducatif. Vu qu’en général ce sont les parents qui décident s’ils mettent leurs enfants dans des écoles privées, et qu’ils le paient, j’imagine qu’ils se renseignent avant de mettre leurs enfants dans ces écoles. Je conclus en soutenant que les catholiques sont minoritaires dans les écoles privées catholiques. lien. Avec 2 millions d’élèves sur l’années 2012-2013, nous avons plus de 2 fois plus d’enfants admis dans ces écoles privées, que d’enfants catholiques (selon les estimations gouvernementales, 4.5% de la population serait catholique). Je pense donc qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’une évangélisation quelconque de la part de l’école privée, sinon par bon sens les parents n’y inscriraient pas leurs enfants.

                        • gordon71 gordon71 30 mai 2013 20:03

                          bonsoir à tous


                          Le dualisme scolaire est d’autant plus redoutable, pour le vivre ensemble..

                          non, je prétends au contraire que le dualisme scolaire est un gage de diversité et de liberté 

                          une seule preuve que l’enseignement catholique n’est pas sectaire, les musulmans ’y inscrivent massivement leurs enfants, comme un ami musulman, qui me dit y trouver le sens du sacré inexistant ou ridiculisé dans l’école républicaine, sna pour autant être confronté au prosélytisme de la mosquée...


                           

                          • CHALOT CHALOT 30 mai 2013 21:07

                            Je reviens sur la loi Carle, toujours appliquée et non remise en cause semble t-il par ce gouvernement malgré la protestation d’"lus socialistes
                            Gordon 71, les musulmans n’inscrivent pas massivement leurs enfants à l’école privée catholique...Seuls ceux des couches moyennes et supérieures y vont car avec le double financement qu’obtient l’école privée et avec le fait qu’elle peut garder des petites unités, elle a un pouvoir d’attraction ; c’est là où l’on trouve massivement des enfants du même milieu....


                            • Pierre Régnier Pierre Régnier 31 mai 2013 09:19

                              Eddy Khaldi

                               

                              A propos des contenus, quel est votre avis sur la proposition mise en lumière le 30 à 17 h 30 par Esclarmonde ?

                               

                              A rapprocher, selon moi, du comportement de Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem s’indignant de voir l’Eglise catholique exprimer son opposition au projet de loi sur le « mariage homosexuel » mais allant en faire la promotion devant les élèves d’une classe de l’école laïque. 


                              Là encore, qu’en pensez-vous vous –même ?



                              • eric 31 mai 2013 09:52

                                Comme les couts de l’enseignement catholiques sont inférieurs a ceux du public, et qu’ils sont en partie finances par les parents, celui-ci constitue une bouffée d’oxygène financière inappréciable pour le public.

                                Compte tenu des dépenses exorbitantes de notre État en général, si demain le public devait nationaliser le prive, il serait en cessation de paiement.

                                Les résultats catastrophiques et la chute continue du public ont plusieurs causes. On peut les résumer a une seule. Il est fait pour les profs et pas pour les eleves ou leurs parents.

                                Contraint de respecter tous les critères de l’éducation nationale. Sous le contrôle de ses inspecteurs, le prive participe a l’exécution même du service publique en terme de service rendu. La principale différence et que les résultats sont nettement meilleurs et les couts moindres.

                                De mon temps, on mettait dans le prive les enfants a problème parce que le public était incapable de s’en occuper. Mais tous les meilleurs établissement étaient publics. Aujourd’hui, le public reste incapable de traiter les enfants en difficulté. Il est devenu incapable de traiter les publics en difficultés, il a crée partout des ghettos ( voir le rapport Obin) et partout, les meilleurs résultats sont obtenus par le prive, alors que la dépense en euro constant par élevé dans le public a doublée.

                                La vraie priorité aujourd’hui est d’augmenter les financements publics au prive qui remplis mieux sa fonction de service public.

                                Comme c’est une question « sociétale » il faudra organiser un referendum lors de la prochaine alternance : question, souhaitez vous que l’État facilite financièrement l’accès de votre enfant a l’enseignement prive sous contrat ?

                                EGALITE, il n’est pas juste que des citoyens payent plus cher pour un service moins couteux et de meilleur qualité. Il est injuste que certaines familles ne puissent pas échapper a l’EN faute de moyens.


                                • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 2 juin 2013 02:20

                                  Au lieu de faire des enquêtes-bidons auprès des parents, j’aimerais bien qu’on interroge les enfants et les jeunes sortant des écoles privées. Je n’ai qu’une expérience de l’école privée. Ancienne institutrice dans l’école de la République, j’ai dû partager un autocar avec une classe d’une école privée catholique très réputée pour sa discipline. Mes élèves se sont sagement assis sur la partie gauche du véhicule. Comme l’autre classe n’arrivait pas, ils ont commencé à bavarder en haussant la voix. Je leur ai demandé de parler plus bas et me suis excusée auprès du chauffeur. Il a ri en disant : « Vous allez voir tout à l’heure. »
                                  La classe de l’école Saint-N... est enfin arrivée, avec dix minutes de retard. Les élèves ont pris d’assaut l’autocar en criant et se bousculant. Ils ont mis plusieurs minutes à s’asseoir sans aucune discipline. Deux maîtres les accompagnaient, mais ils n’ont fait aucune observation. Pour donner le bon exemple à leurs élèves, ils auraient quand même pu faire au moins un petit signe à leur collègue du public, mais il n’en fut rien. Je suis restée bouche-bée. Le chauffeur m’a regardée d’un air résigné et las.


                                •  C BARRATIER C BARRATIER 31 mai 2013 14:27

                                  Témoignage de terrain : L’école catholique de mon village évangélise tous les enfants sans échappatoire, alors que la loi DEBRE exigeait pour obtenir un contrat d’association des classes élémentaires  d’une part que cela corresponde à un besoin local (pas assez de place dans le public), d’autre part que les enseignements religieux soient facultatifs. Déviations tolérées et même voulue par les pouvoirs politiques. Il y a toujurs eu de la place dans le public, ans ma commune.
                                  Dans mon village, l’école privée scolarise 15 % des enfants de la commune contre 85 % à l’école publique. L’école privée recule depuis que par enfant elle ne reçoit plus le double de ce qui était dépensé pour le public (je me suis occupé de cette remise en ordre à la mairie avec trois autres élusà partir de 2009). L’école publique a toujours eu une salle de classe en réserve. Elle atteint 200 élèves et cette salle va servir. L’école privée ne remplit ses 4 classes que grâce aux communes voisines.
                                  Au fur et à mesure de l’augmentation des effectifs de l’école publique, le fortait communal diminue car on ne dépense pas un seul salaire d’employé municipal de plus, les dépenses de chauffage, assurances, restent stables. Si la trentaine d’enfants de la commune scolarisée à l’école privée était à l’école publique, le forfait communal (coût par enfant) baisserait.
                                  Donc, le financement de l’école privée par la commune représente un surcoût.

                                   Pour l’Etat, le poste d’enseignant qui changerait d’école serait le même. Il n’y aurait pas de surcoût pour l’état par rapport à la situation actuelle.


                                  Je m’occupe du Conseil municipal des enfants (les 2 écoles), nous montons un carnaval commun et d’autres activités communes. Parents et enfants de l’école privée sont très semblables à ceux de l’école publique, bien qu’en général un peu plus riches, mais tout juste, ma commune est MAJORITAIREMENT une résidence de cadres de l’industrie et des services publics.

                                  Je mène de front des relations cordiales avec les parents des deux écoles, et des relations conflictuelles avec l’OGEC locale, dont le conseil d’administration et le président sont toujours extérieurs à la commune. Ils veulent plus d’argent que ce qui leur est dû, n’en ont jamais assez.

                                  Voir pour ces abus des articles de mon site « retraités dans la république » et un résumé ici :

                                  Guide du forfait communal

                                   http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=140

                                  La population s’intéresse peu au débat école publique, école privée. Il faut dire que la commune est riche. L’école privée est très ancienne, il y avait autrefois un séminaire à Chessy, il y a une maison familiale rurale (qui a du mal à recruter), d’origine catholique aussi. L’école privée est bien ressentie, même si elle portait en elle un clivage (les familles ne se parlaient pas d’une école à l’autre), clivage qui a volé en éclats avec le conseil municipal des enfants.

                                  Je pense qu’on est gagnant en se fréquentant, c’est la base du respect.

                                   


                                  • Pierre Régnier Pierre Régnier 31 mai 2013 16:38

                                    Bonjour C Barratier

                                     

                                    Votre défense de l’école publique est la bonne. Mais vous évitez d’aborder le problème du contenu de l’enseignement qui est pourtant, depuis des années, dans tous les esprits.

                                     

                                    Eddy Khaldi n’a pas encore répondu à ma double question (en soulignant une autre, posée par un autre commentateur). Je vous pose à vous aussi ma première question :

                                     

                                    Quel est votre avis sur la proposition mise en lumière le 30 à 17 h 30 par Esclarmonde ? 


                                    •  C BARRATIER C BARRATIER 31 mai 2013 20:59

                                      Pierre Régnier, je n’ai pas pu ouvrir le lien d’Esclarmonde, mais il semble qu’il s’agisse d’un lien relatif à un syndicat corporatif, le SNUIPP. L’amélioration du salaire des enseignants, la diminution de leur temps de travail, n’ont jamais eu le moindre rapport avec l’intérêt des enfants. Ce qui est normal, il ne s’agit pas d’un syndicat de parents.

                                      Sur les contenus, je pense qu’à l’école élémentaire, l’interdiction absolue en classe des téléphones portables et autres distractions est bien respectée, alors qu’au collège ou au lycée les cours vont devenir inutiles : chacun est dans son univers, parfois avec des oreillettes d’écoute. A l’université, c’est le pire.

                                      Contenus à l’école de base, l’école élémentaire : d’abord la lecture, la lecture comprise, avec la multiplication des temps de travail et de contrôle.  L’écriture, l’expression écrite personnelle sans faute (rien à voir avec les SMS). Faire, refaire, recommencer, jusqu’à ce que ce soit bon.
                                      Même travail en calcul mental, en résolution de problèmes, les surfaces, les volumes, les distances, la vitesse, le décompte du temps.
                                      Bien sûr, la récitation, un peu de théâtre.
                                      La géographie et l’histoire, les sciences avec des expérimentations. Mais aussi des activités manuelles d’adresse et de soin, le chant, le dessin, la peinture.
                                      Le civisme, c’est tout le temps, il peut y avoir des temps de leçons de morale générale, connaître les droits et les devoirs de l’homme et du citoyen.
                                      Pour alterner les disciplines il faut du temps...5 jours pleins, lundi, mardi mercredi, vendredi et samedi, 6 heures par jour, 30 heures semaine. on a su le faire et ça marchait bien.
                                      Il faut sortir d’un rêve perpétuel aux vacances, pour que l’école ne soit pas celle de la paresse...ce qui est le cas aujourd’hui surtout si on tien compte de la durée et de la fréquence des vacances
                                      Voilà en toute sincérité

                                       »Ecole, comment revenir à des bases saines">

                                      span>

                                       http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=225

                                       


                                      • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 2 juin 2013 03:06

                                        @ Claude Barratier.

                                        Je suis obligée de vous contredire sur un point. Vous connaissez mal le travail d’un enseignant.
                                        J’ai aimé passionnément mon métier d’institutrice et je le définissais ainsi : chaque soir, après les corrections de la journée, l’instituteur écrit sa pièce du lendemain, une pièce qui dure six heures, dans des matières différentes et il doit être vraiment compétent dans chacune d’entre elles. Au début de chaque scène, il faut capter l’attention et l’intérêt des élèves dans leur diversité. A l’époque, on ne délivrait pas l’instruction, mais il fallait amener l’enfant à découvrir lui-même la règle à étudier. J’appréciais cette méthode, car l’élève appréhendait mieux ainsi ce qui lui apparaissait alors comme une évidence. Ensuite, nous faisions toutes les vérifications de la justesse de notre trouvaille, puis nous passions à l’application collective, puis individuelle qui serait corrigée le soir. Ceci pour les six séquences de la journée. La journée étant bien préparée, il restait encore un peu de travail administratif. Le lendemain, la classe « jouait » la pièce écrite la veille, avec parfois des imprévus auquel il faisait faire face. Bien sûr, il avait fallu préparer les polycopies ou photocopies et les divers matériels nécessaires (pour rester dans le domaine du théâtre, faire l’accessoiriste). A la fin de la journée de classe, il fallait faire la critique de la pièce, comment elle s’était déroulée, et vérifier par les corrections les acquisitions et ce qui devait être encore travaillé. Il fallait s’appliquer pour préparer les cahiers du lendemain et les modèles d’écriture. Ensuite, une nouvelle pièce de 6 heures devait être écrite. Pour peu que l’enseignant soit consciencieux, il doit lire beaucoup d’ouvrages pédagogiques ou de culture générale pour se tenir au courant. Franchement, pensez-vous qu’avec 30 heures de présence devant les élèves, il est possible de faire tout ce travail ?
                                        Personnellement, j’ai dû arrêter à 58 ans au lieu des 60 prévus avec une mise en invalidité pour grave dépression due au surmenage.


                                      • Pierre Régnier Pierre Régnier 2 juin 2013 10:16

                                        @ Danielle Dugelay

                                         

                                        Comme Claude Barratier vous décrivez et défendez ici, et c’est très bien, l’école telle qu’elle était quand vous l’avez servie. Mais vous voudriez qu’elle soit toujours une école ayant les mêmes objectifs, transmettre les savoirs, quelle qu’en soit la forme qui, elle, peut bien sûr évoluer. Mais ce n’est pas le problème posé ici. L’école privée qui se développe aux dépends de l’école publique c’est, justement, dans une large mesure, le résultat des prétendus « pédagogistes » qui ont tout cassé à partir d’un point de départ gravement erroné : considérer que les élèves et les enseignants sont sur un pied d’égalité face à l’éducation.

                                         

                                        Le drame actuel c’est que, pour justifier dans l’école publique les a priori idéologiques gravement erronés, et pour y introduire en plus, dès le plus jeune âge chez les élèves, les nouveaux produits idéologiques de la « Gauche » en pleine dérive, tels que la théorie du genre, la casse continue.

                                         

                                        N’en concluez surtout pas que je suis un adepte du tranfert au privé des moyens de l’école de tous. Je suis avant tout pour que la Gauche, ma famille politique de toujours, cesse de déconner - et tricher


                                      •  C BARRATIER C BARRATIER 3 juin 2013 14:14

                                        Ce témoignage, Danièle, illustre bien l’idée que chaque enseignant a sa pédagogie, non pas inspirée d’un inspecteur parfois parti à l’inspection parce qu’il ne savait pas enseigner, mais inspirée par la classe elle même..parfois la classe unique à tous les niveaux de cours (très profitable aux enfants). La constante : le travail : aucun enfant oisif dans la classe à aucun moment. Il y faut du métier plus autre chose de l’ordre de la motivation et du don comme dans l’art.
                                        L’effectif pour ces classes très hétérogènes est devenu trop élevé en particulier dans l’enseignement public. Mais toutes les classes sont hétérogènes y compris au collège ou au lycée dans une même matière. Combien de conseils de classe où des enseignants probablement mal formés mais pire, incapables, se plaignent de classes « hétérogènes ».
                                        L’enseignement, l’évaluation, l’accompagnement sont nécessairement individuels à une époque de massification et du manque de soutien moral de familles qui soutiennent à tout prix des retards excusables, des week ends importants pour la famille, la notation...Les enfants en difficulté le sont plus encore lorsque la famille n’est pas à côté de l’enseignant pour redresser la barre.
                                        On aurait besoin aujourd’hui d’enseignants encore meilleurs qu’autrefois !
                                        Le Ministre n’est qu’un ministre bien loin du terrain et ses réformettes ne portent pas sur l’essentiel.


                                      • zelectron zelectron 5 juin 2013 01:03

                                        pouvez vous regarder v/commentaire :


                                      • Pierre Régnier Pierre Régnier 31 mai 2013 22:27

                                        C Barratier

                                         

                                         »Le civisme, c’est tout le temps". Vous résumez là les conceptions d’un vrai défenseur de l’école publique… ou plutôt, je veux dire, d’un vrai défenseur de l’école publique telle qu’il voudrait qu’elle soit !

                                         

                                        Je veux bien croire qu’elle est encore largement ainsi dans l’école de base (en tous cas dans les villages composés de résidents aisés comme le vôtre) mais vous la décrivez vous-même, au-delà, telle que de plus en plus de parents la trouvent catastrophique, ce qui les amène, quand ils en ont les moyens, à essayer de trouver pour leurs enfants une école privée.

                                         

                                        Quant au document évoqué par Esclarmonde, ce n’est pas seulement un amusement syndical, c’est un extrait d’un rapport de presque 200 pages rédigé, certes, par des syndicalistes, mais demandé par Vincent Peillon. Il entend "lutter contre les LGBTphobies dès l’école primaire« et propose pour cela de  »déconstruire les stéréotypes".

                                         

                                        Je le vois pour ma part comme une suite logique au triomphe des promoteurs de la « théorie du genre » lors du vote de la loi Taubira.

                                         

                                        http://www.snuipp.fr/Eduquer-contre-l-homophobie-des-l


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