@ l’auteur,
À la lecture de la première partie de votre article, il y a trois jours, je pensais bien que vous en arriveriez là.
Il y aurait tellement à dire sur vos propos que mon commentaire serait aussi long que votre article, et c’est pour cela que j’en prépare un depuis quelques jours.
Citons seulement votre conclusion :
(…)Ce type de débat, c’est en fait créer un clivage qui n’a pas lieu d’être.
Il n’est pas incompatible d’aimer et de défendre la langue française tout en s’exprimant en anglais pour faire rayonner la recherche publique française dans le monde. Heureusement que beaucoup de chercheurs français le font déjà depuis longtemps.
C’est d’ailleurs, à terme, le meilleur moyen de faire connaître la France, la faire aimer, et, par ricochet, donner envie d’apprendre cette belle langue qu’est le français.(…)
Vous me paraissez sincère, et vous l’êtes, je vous l’accorde comme beaucoup d’autres. Je n’ai aucun doute là-dessus. En revanche, vous êtes d’une naïveté dans le domaine de la langue, que cela fait peine à voir.
Quand on parle de langue, il faut voir les choses sur le long terme (entre 50 et 100 ans), et surtout réfléchir sur ces 60 dernières années.
La loi Fioraso, si elle devait être appliquée, c’est le début de la mort de la langue française, d’ici 50 à 100 ans. C’est trop long à développer ici.
Une citation :
« Qu’ils le veuillent ou non, qu’ils le sachent ou non, rares étaient les écrivains, poètes, artistes, historiens, scientifiques ou critiques de l’Europe d’après-guerre dont le nom ne fut pas d’une manière ou d’une autre lié à cette entreprise secrète. »
« Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle » :
version en français. Paris : Denoël. p. 14. Titre original « Who Paid the Piper ? : CIA and the Cultural Cold War »
Et une dernière pour la route :
« Il y va de l’intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais ; que, s’il s’oriente vers des normes communes en matière de télécommunications, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines ; que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les Américains se reconnaissent. » (David Rothkopf, “In Praise of Cultural Imperialism ?“, Foreign Policy, N° 107, Été 1997, pp. 38-53.)
Posez-vous la question suivante : Pourquoi ces gens-là, anglophones de naissance écrivent de tes propos ?
Et si vous le souhaitez, je pourrais vous donner d’autres références. Il y a de la matière dans ce domaine-là.
Bien cordialement.