Robert Gil
Vous essayer de faire rentrer le dentifrice dans le tube sans vous demander
1/ Si c’est réellement possible
2/ Qui a appuyé sur le tube
Le fait est que les politiques de redistribution marchent extrêmement
mal, entre les frais de gestion, la corruption, les failles directes du
système, et les effets d’aubaine, au final l’argent fini tout sauf au
bon endroit. C’est particulièrement visible dans le cas des aides au
développement en Afrique (par exemple), mais c’est aussi le cas dans une
large mesure chez nous.
Un autre fait est que ce qui explique les très fortes rémunérations des dirigeants c’est
1/ la bataille entre propriétaires de boites pour attirer les meilleurs talents
2/
la concentration croissante des entreprises en dépit d’une dépense
publique et de complications règlementaires considérables justement
sensées empêcher que cela ne se produise. Et si vous me sortez le mot
magique de « nationalisation », il faudra m’expliquer comment vous
faites pour gérer concrètement (pas juste en balançant un autre mot
magique, genre « démocratie ») le bousin sans tomber ni dans l’ornière
impérialo-totalitariste, dans laquelle sont tombés tous ceux qui s’y
sont aventurés.
Ce que les libéraux se tuent à dire depuis des lustres, c’est que
lorsqu’on fait le bilan global de l’intervention étatique dans
l’économie est dans la plupart des cas aussi défavorable aux pauvres
qu’aux riches, et qu’il n’y a aucune raison a priori que
l’enrichissement (pas au sens monétaire, mais au sens capital physique)
des riches soit incompatible avec celui des plus pauvres.
Ca ne m’empêche pas de penser que la théorie du ruissellement est une
ânerie sans nom, que la richesse financière aujourd’hui est gravement
et légitimement entachée du soupçon de la fraude et du crime sous toutes
leurs formes et la généralisation de la cupidité comme seule référence
éthique mène notre civilisation au suicide. Et je peux allonger la
liste.
J’essaie seulement d’être à la fois ouvert, lucide, et rigoureux.