Je trouve que l’insulte comme argument est un bon indicateur de celui qui est aux abois.
Replaçons donc le débat sur des bases plus saines.
Est-ce que le système français est une assurance ? Non, puisque comme c’est exposé dans l’article, la cotisation est proportionnelle aux revenus et non aux risques. Je suppose que dans la volonté générale de faire payer les « riches » le gouvernement va nous trouver bientôt une mesure pour que les pauvres payent moins cher leur assurance habitation (pour relancer l’accession à la propriété) ou l’assurance voiture (pour relancer nos marques moribondes) et donc que les riches payent le manque a gagner, mais actuellement, par rapport aux autres systèmes d’assurance en France, ce n’est pas une assurance.
Est-ce que le système est efficace ? Non. Les exemples d’abus sont légions, et sont dénoncés régulièrement (arrêts maladie, transports sanitaires, sur médicamentation, manque de médecins et d’infirmières, ...).
Est-ce que le système est juste ? Non, puisque les riches peuvent avoir accès rapidement aux meilleurs médecins en donnant une enveloppe discrète ou que les pauvres ne peuvent qu’attendre que la douleur soit insupportable pour se faire soigner correctement les dents.
A partir de ce constat, on peux soit dire que le système actuel peux être corrigé pour obtenir de meilleurs résultats (mais ça fait 20 ans qu’ils essayent sans succès) ou on peux essayer de penser à un autre système.
Mais essayer un autre système, c’est risquer qu’il soit finalement pire que le précédent (comme l’ont constaté les pays qui ont essayé le communisme ou le fascisme). Il faut donc avant tout laisser les moyens a un nouveau système de remplacer l’ancien progressivement que s’il est meilleur.
C’est ce que préconisent les libéraux. Nous ne voulons pas « tuer » la sécu. Nous voulons juste que vous laissiez la chance à un autre système de prouver qu’il est meilleur. Et pour cela, il suffit de laisser la place à la concurrence (libre et non faussée).
Dans le système français, il y a donc 2 parties, et c’est le cœur du problème.
Tout d’abord il y a l’assurance, qui signifie qu’on paye chaque mois quand on est pas malade pour pouvoir faire face si on doit payer très cher quand on l’est. Le montant des cotisations doit donc être proportionnel au risque de tomber malade. De même que ceux qui ont des accidents de voiture à répétition ont un malus, ceux qui ont une hygiène de vie apportant des risques (cigarette, sur poids, ...) devraient payer plus. Mais de même que les cotisations pour les voitures sont encadrés par la loi (obligation d’être assuré, malus maximum, non discrimination liée à l’âge ou au sexe, ...), ça serait juste à la loi de fixer les règles de comportement d’assurances privées. Mais de même qu’on peux assurer sa voiture au tiers, on pourrait aussi avoir une assurance santé qui ne couvre que les risques majeurs (accidents, longues maladies, ...) et considérer que quand le petit à 38 de fièvre on ne cherche plus à se faire rembourser.
Et il y a la solidarité, c’est à dire permettre à ceux qui ont des difficultés à se payer leur assurance de recevoir des aides financières. Cela passe par l’impôt. En distinguant bien l’assurance de la solidarité nous aurions une vision claire de ce que coûte la solidarité, et nous pourrions avoir des débats serins sur ou elle doit commencer et ou elle doit s’arrêter. Car le problème du système français en général, c’est qu’on trouve toujours une bonne raison pour faire plus de solidarité, donc que cela n’a pas de fin, et qu’on arrive à un moment ou cet excès à pour effet de tuer notre capacité à être solidaire.
Pour en revenir sur la méthode, regardez les pubs pour la Maaf (je l’aurai un jour, je l’aurai), et demandez vous si introduire une concurrence (mais avec les lois pour l’encadrer et les mécanismes de solidarité) avec la sécu n’est pas une solution pour que petit à petit notre santé nous coûte globalement moins cher et pourtant gagne en efficacité car les concurrents devront inventer de nouveaux services pour nous plaire alors que la sécu au contraire nous en retire chaque année ?