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Commentaire de hommelibre

sur Les paternités imposées


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hommelibre hommelibre 5 juin 2013 15:37

La question de l’enfant qui viendrait à terme dans une telle situation est bien une question majeure.

Mais il est la conséquence de choix divergents. Deux positions coexistent sur ce sujet :


"Me Hélène Poivey-Leclercq, avocate : « Un enfant comme on prend un animal de compagnie ? »

« Quand une femme tombe enceinte, de nos jours, c’est qu’elle a décidé de l’être. Autrefois, le risque d’enfant était fort lors d’une relation sexuelle et les hommes souvent responsables d’un comportement désinvolte. Mais, aujourd’hui, avec huit moyens de contraception différents, le rapport de force s’est inversé. On frôle l’abus de confiance ou l’escroquerie de la part des femmes. Est-ce une façon de se comporter que de “faire un bébé toute seule” ? Avoir un enfant comme on prend un animal de compagnie ? Désormais, les hommes ne sont pères que quand les femmes le décident. Pourtant, le droit n’évolue pas. Le législateur est à côté de la plaque et aucun politique ne s’empare du sujet.

La solution serait peut-être de continuer à rechercher la filiation biologique mais à la détacher de ses conséquences civiles en termes de pension alimentaire et de droits patrimoniaux.

À tous mes clients, j’explique qu’ils sont hyperexposés à ce genre de pièges. Au début, ils s’imaginent que je leur raconte des horreurs mais ils comprennent vite qu’ils vont devoir être prudents s’ils ne veulent pas rejoindre l’amicale des victimes du canapé ! »


Adeline Gouttenoire, professeur de droit : « Aux hommes d’assumer »

Spécialiste du droit de la famille, Adeline Gouttenoire, enseigne à la faculté de Bordeaux-IV.

« Le principe est que l’enfant a besoin de connaître ses origines. Le législateur considère donc qu’il est dans l’intérêt de l’enfant d’avoir la possibilité de rechercher sa filiation et que, lorsqu’il est mineur, c’est sa mère qui décide. Le droit est fait pour ériger des normes, pas pour traiter des cas particuliers. On ne peut pas modifier la loi parce que certains hommes sont naïfs ou ont pris le risque d’avoir une relation sexuelle non protégée. Le message aux hommes est clair : si vous prenez le risque de faire un enfant, vous l’assumez. Il ne serait pas imaginable d’interdire une recherche de paternité au seul prétexte que l’homme ne serait pas d’accord. Même s’il est vrai que des femmes abusent et se débrouillent pour avoir un “enfant portefeuille” avec un homme riche. De la même manière qu’au XIXe siècle des femmes tombaient enceintes dans l’espoir de se faire épouser…"

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/01/28/01016-20130128ARTFIG00717-paternite-imposee.php


Pour ce qui est le la filiation, ne pas la reconnaître serait contraire à la tendance actuelle qui veut qu’un enfant puisse connaître ses origines biologiques, et c’est légitime. La loi pourrait procéder a minima : si l’un des deux ne veut pas d’enfant (pas de consentement), c’est lui qui l’emporte. On peut mettre des conditions : dans le cas d’un couple formé, durable, on pourrait considérer que la venue d’un enfant est dans les probabilités normales. Mais le problème du contentement est toujours là.

Je rejoins Talion sur le fait que l’égalité absolue, dogmatique, comme on voudrait l’appliquer aujourd’hui, est un concept erroné. Ce qui concerne la grossesse, la parentalité et nombre de choses qui en découlent montrent la dissymétrie femmes-hommes. L’égalité de droits n’est pas possible ici si les deux volontés sont divergentes. De toutes façons, même si l’on accorde à l’homme un droit d’abandon moral (comme aux femmes pour la naissance sous X), l’enfant restera dans sa conscience.

La meilleure façon d’éviter une situation de paternité imposée ou de grossesse non désirée est d’abord la chasteté... en effet. Mais à notre époque cela a de la peine à passer...Et je ne suis pas certain d’y souscrire...


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