Stof,
Tout d’abord, je ne partage pas votre opinion mais je vous remercie pour cette critique constructive et argumentée.
Je ne reprendrais pas tout, mais au hasard 2 ou 3 points.
« l’auteur semble simplifier un peu trop rapidement » : Je l’admets, j’ai dû me résoudre à simplifier, mais sans mystifier : il est vrai que mon but était d’écrire un article court, pas un livre complet.
Ainsi, quand vous dites « la culture Gréco-romaine n’est pas tout à fait « européenne », car elle est en fait bien bien plus centrée sur le bassin méditerranéen », c’est vrai. Les ruines de Timgad et de Volubilis en attestent.
Il n’en reste pas moins que cette réalité ne doit pas servir à cacher une autre réalité qui est en fait mon sujet : que seuls les Européens ont repris cet héritage pour le faire fructifier, pour nous le transmettre avant de le partager avec le reste du monde.
Encore une fois, si on veut rentrer dans les détails (vrais mais qui noient sinon le poisson du moins mon sujet), on peut insister sur le fait que l’islam a reçu aussi cet héritage. Si vous me lisez bien c’est exactement ce que j’ai écrit.
Mais l’essentiel, c’est ce que j’ai développé : dans le domaine de la pensée, la greffe n’a pas pris, car le terreau ne s’y prêtait pas.
Pour les explications non simplifiées, je vous recommande fortement le livre de Philippe NEMO cité en référence.
Les européens ont inventé le « racisme colonial » : rassurez-vous le racisme, comme l’esclavage, est aussi vieux que les premières grandes civilisations.
Tout au plus les Européens l’ont rationalisé comme le reste : ils ont sans doute inventé le racisme scientifique. Puis la négation scientifique du racisme scientifique.
« Charles Martel n’est pas du tout représentatif du citoyen moderne et éclairé que nous sommes censés être devenus » dites-vous.
Ben évidemment ! Et alors !?
Mais s’il ne doit pas être honoré sous ce prétexte, je pense qu’on peut définitivement jeter l’Histoire aux orties !
C’est d’ailleurs là le drame de notre société : suivre les réquisitoires de pseudo-historiens qui se permettent de juger notre passé à l’aune de la morale actuelle.
Charles Martel n’était évidemment pas un « citoyen moderne et éclairé », il n’en reste pas moins que dans son monde à lui, il a sauvé la civilisation occidentale. Cela devrait être largement suffisant pour trôner en bonne place dans les manuels d’histoire.
Nous lui devons ce que nous sommes, comme à Jésus, Socrate, Cicéron, Grégoire VII, sainte Jeanne d’Arc ou Voltaire. A ce titre, ils sont tous nos ancêtres.
Critiquer l’héritage que l’on a reçu semble plus confortable que de se questionner sur l’héritage que l’on va laisser. C’est une grave régression à mes yeux.
Si les sarrasins avaient gagné, la face du monde en aurait été changée. Mais permettez-moi de douter que ça aurait été un bien pour l’humanité.