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Commentaire de C’est Nabum

sur Bayer aux corneilles …


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C'est Nabum C’est Nabum 6 juin 2013 18:49
Aita Pea Pea 

Avec l’aimable autorisation de l’auteur  Michel BOURLIER 

 

Le héron et la corneille

Une belle matinée de printemps,
Sortant du long cou sa torpeur,
Un héron, habile pêcheur,
Posa sa seconde patte, quêtant.
En deux ou trois bons coups d’échasses,
Il se mit aux aguets, en chasse.
Non loin de là, sur les cailloux, dans la rivière,
Gisait un chevaine mort de curieuse manière.
« Tiens, songea-t-il, c’est le trépas
Qui frappe encore ma nourriture ;
La faute en revient à coup sûr
À la centrale en contrebas ! »
Puis, pointant son bec vers le bas,
Il asséna un coup fatal
Au goujon qui passait par là.
Maint autre compléta le régal.
Soudain, un noir épouvantail
Dans un éclat d’ailes se posa
Aux côtés des ternes écailles.
La corneille jaugea son appât.
Satisfaite, elle entreprit le festin copieux,
Déchiquetant la chair de son bec disgracieux.
« Folle, vociféra l’échassier,
Si tu veux être bon carnassier,
N’avale pas, cesse de pilonner
Cette carcasse morte empoisonnée ! »
Ignorant l’avertissement,
Le corvidé, à la besogne,
Se délecta de la charogne
Et se gava rapidement.
Plusieurs fois par jour et une longue semaine durant
L’oiseau se reput du poisson malodorant.
Le dernier soir, il arriva ;
Au moment de se mettre à table,
Agonisant, il chavira.
Se termine ainsi cette fable :
À trop vouloir tirer parti
De toute activité humaine
Et de recherches non garanties,
On précipite une mort certaine


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