Ce qui bloque le plus à mon sens, est la trop grande proximité entre politique et syndicat au sein des centrales les plus représentatives : CGT et CFDT. Sous un régime de gauche avec des communistes au gouvernement, CGT et CFDT ne bougeront quasiment pas.
C’est avant tout un problème de relation temporelle ; le temps électoral est beaucoup plus court que le temps social et, actuellement, nos dirigeant donnent la primauté aux échéances électorales. A cela s’ajoute le problème d’une vie politique dominée par deux gros partis dont la plupart des membres élus se comportent comme des abrutis ; regardez une scéance plénière de l’assemblée nationale.
Pour illustrer la proximité syndicat / politique, l’exemple récent est la signature d’un accord de branche dans la métallurgie permettant un accroissement du contingent annuel d’heures supplémentaires et une instauration d’une flexibilité pour des fonctions particulières (suite à certaines législations du gouvernement Raffarin pour contrer l’effet néfaste des 35 heures pour les TPE/PME). Certes, il y a eu négociation et un compromis entre patronnat et syndicats (CFE/CGC, CFTC et CGT-FO) a été trouvé mais CGT et CFDT n’ont pas signé (La CFDT veut toujours passer aux 32 heures).
Mais cette négociation a eu lieu entre patronnat et partenaires sociaux constructifs (du moins certains) qui ont cherché des solutions aux différentes problématiques posées.
Le problème avec les politiques, et donc les médias, est que nous voyons souvent, sur le devant de la scène, les plus retord à l’abord d’une négociation constructive. Les médias insistent lourdement sur les mouvements sociaux, échec de négociations, plutôt que valoriser le travail effectué et aboutissant à des progrès ; du moins dans le sens de l’adaptation de nos outils industriels au contexte actuel.
Quand les gens se rendront compte que nous sommes tous sur le même bateau, salariés et employeurs / entrepreneurs, peut-être comprendront-ils que nous avons tout intérêt, les uns et les autres, de préserver nos outils industriels. Il faut trouver des solutions plus pérennes ; adapter notre société pour répondre aux contraintes mondiales (qui existent, il ne faut pas se leurrer), tout en préservant des droits qui maintiennent le citoyen français dans un environnement républicain. Ce n’est pas simple de trouver une solution, mais c’est insurmontable si on n’en cherche pas une.
Le plus grand point de blocage vient du politique qui manque de courage. En fait, la société doit évoluer tant dans les relations du travail, mais l’Etat doit changer ses relations avec les citoyens ; c’est un principe de contrepartie qui permet le consensus dont l’Etat a un rôle à jouer mais il s’y refuse. Et quand on progresse un peu, avec des alternances perpétuelles, à chaque nouvelle élection, le nouveau gouvernement perd déjà deux ans à défaire ce qu’a fait le gouvernement précédent.