Au-delà des vomissures, nombreuses, reprenant les schémas
rhétoriques dénoncés dans mon petit article – et dans de très nombreux autres
ici et ailleurs, car je ne sors pas tout cela ex-nihilo de mon cerveau dégénéré
de gaucho-bobo-mélencho-immigratio-chépaquoi –, je tiens à répondre à quelques
commentaires.
1/ On s’intéresse par exemple à l’endroit où je vis, aux
conditions matérielles qui sans doute seraient à la base de mes emportements et
de mon déni de réalité quant aux questions d’immigration (dont il n’est pas
sujet dans mes lignes, mais encore une fois il s’agit d’une stratégie pour changer
de terrain, détourner l’attention). Eh bien, qu’on sache – je n’en dirai pas davantage
sur ma life donc inutile de me reposer la question –, que j’ai vécu 17 ans en
cité HLM. 6 ans dans le 9-3 où j’habite encore. Ma môman était femme de ménage –
je n’aime pas le terme poli de « technicienne de surface ». Je prends
les transports en commun un peu partout en Ile-de-France (bus, RER, métro) à
peu près à n’importe quelle heure tous les jours et toutes les nuits grâce aux
Noctiliens. Des millions de personnes en font autant rien qu’en région parisienne,
il m’est arrivé plusieurs fois d’errer dans des zones industrielles glauques à
4h du mat’ en rentrant des bars ou de la Fête de l’Huma, et ça va. On a essayé
de me cambrioler deux fois, je me trouvais à domicile car au chômage, j’ai fait
fuir les cambrioleurs (sans leur latter la tronche, vous vous rendez compte ?),
ils ne sont plus jamais revenus. Je vis au RSA ne vous déplaise.
Bref, voilà, je ne vous donnerai pas la couleur de ma peau
non plus, faut pas abuser, chuis sur que ça ne vous intéresse pas.
2/ Le mythe d’une « menace imaginaire » fasciste
arrange bien du monde, les fascistes en premier – quand on sait ce qu’il
advient des régimes républicains en période de crise. On le vérifie aujourd’hui
un peu partout en Europe dont en Grèce, où les fascistes appliquent la même
duplicité sournoise (humanitaire d’un côté,
ségrégation, humiliations et expéditions punitives de l’autre,
avec
appels explicites au nazisme) que certains groupes islamistes qu’ils
prétendent haïr. Les artifices techniques des Le Pen® et autres
extrêmes-droitiers
prêts à changer huit fois de chemise dans la journée pour plaire au plus
grand
nombre relèvent d’une stratégie d’ensemble de confusion des valeurs. Le
terme « national-socialisme »,
concept qui ne veut rien dire, constitue la référence à peine cachée et
intellectuellement délirante de ces formes typiques de propagande.