Dans son N° du 14 juin 2013, Le Figaro.fr a publié une interview avec Bertrand Dautzenberg qui a dirigé le rapport d’expert remis au gouvernement.
Question : Confirmez-vous le risque quasi zéro ?
Bertrand Dautzenberg – Pour les fumeurs, il est clair que passer à l’e-cigarette revient à une considérable réduction des risques. Jusqu’en 2009, c’était un produit nouveau qui ne marchait pas bien, qui sentait parfois le cramé, la plupart de ceux qui l’essayaient le rejetaient, tout comme ils ont rejeté les cigarettes smokeless américaines fabriquées pour réduire les cancérogènes, mais qui ne plaisaient pas, car les utilisateurs n’y retrouvaient pas le plaisir qu’ils avaient avec les cigarettes classiques. La révolution date de 2010, quand l’e-cigarette se perfectionne et devient attractive, le débutant n’ayant plus à passer du
temps à trouver le bon réglage – car ce sont les premières secondes qui
comptent ! La satisfaction passe par le choc sur la gorge de la première
bouffée et par la dose de nicotine qui permet de se sevrer progressivement. Le tabac en France, c’est 200 morts par jour, 73 000
par an. C’est le seul produit de consommation courante qui tue la moitié
de ses consommateurs. Lorsqu’on explique cela aux enfants, ils demandent : « Mais pourquoi c’est vendu ? » Les enfants ont souvent raison... Face à cela, on a avec l’e-cigarette un produit qui ne libère pas de monoxyde de carbone, qui n’est pas plus cancérogène que les médicaments, qui ne libère pas de particules et ne provoque probablement
pas de problèmes cardiaques. S’il fallait résumer, je dirais que fumer,
c’est l’autoroute à contresens, alors que vapoter revient à circuler à 140 ou 150 kilomètres à l’heure. Aussi bien sur le papier que dans les faits, on est dans un autre monde en termes de danger... C’est un produit tout à fait intéressant pour les fumeurs qui veulent se désintoxiquer, mais il existe un risque sérieux qu’il le devienne aussi pour les non-fumeurs, surtout avec l’arrivée massive des industriels du
tabac qui ont constaté le succès grandissant de l’e-cigarette et qui, depuis environ un an, se positionnent sur le marché avec toute la puissance de feu des grands groupes.
Pour lire l’interview intégral : Faut-il craindre l’e-cigarette ?