M. Revelli, permettez-moi de compatir à la perplexité qui a dû être la vôtre lorsque vous avez découvert certaines réactions à votre article sur la vidéo de Dylan Avery. Plusieurs contributeurs se sont offusqués de ce que vous osiez présenter un témoignage contredisant la vérité officielle. Non parce qu’elle est officielle (l’esprit critique est sous-jacent à la lecture d’Agoravox), mais parce que remettre en cause les affirmations de l’administration américaine revient à admettre la complicité de certains de ses membres dans les attentats du 11 septembre.
La violence de ces réactions me fait penser aux phases du « travail du deuil ». Après le choc et le refus vient une phase d’anxiété au cours de laquelle survient le plus souvent un sentiment de culpabilité. Admettre un « complot » consiste pour beaucoup à s’en ressentir partiellement coupable. Dans l’hypothèse d’un coup d’état de la frange ultra-conservatrice américaine le 11 septembre, cette culpabilité est proprement inadmissible, dussent les lois de la physique en souffrir. Faire le deuil de la démocratie américaine est un travail pénible.
En ouvrant le débat sur un sujet aussi sensible vous accomplissez, de mon point de vue, un travail de thérapeute. Je ne pourrais jamais assez vous encourager à persévérer dans cette voie.
Cependant, je ne ferai pas appel à un « journalisme citoyen ». Le journalisme fait appel à des techniques précises d’investigation et de rédaction. Je préfère la notion de « témoignages citoyen », à partir desquels chacun peut élaborer ses convictions.