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Commentaire de Malthus

sur La décroissance pour les nuls !


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Malthus Malthus 18 juin 2013 19:26

Je croyais que le libéralisme était au départ une philosophie avant de se ramifier en modèle économique ?

Est ce que les libéraux n’auraient plus de réflexion sur les différents piliers d’une Démocratie ?

Car pour l’instant, j’ai l’impression que vous assimilez le mot démocratie à l’idée que « le marché commande ». Or, le marché n’est pas un Démos, c’est à dire un peuple.

Les communistes parlent de la dictature du prolétariat, c’est à dire de ceux qui travaillent en tant que salariés. Or il y’a des gens qui ne sont pas salariés, mais entrepreneurs, retraités, enfants, artistes, etc.

Le demos est un tout et par nature, et non une espèce de masse de consommateurs/vendeurs. Ses intérêts sont multiples et contradictoires et considérer que « le marché » en donnant à chaque chose une valeur arbitraire peut mettre en musique nos vies, c’est oublier que par définition nous sommes des êtres élaborés par un acte non mercantile, qui vivons dans un monde où toutes les ressources nous ont été données gratuitement. C’est leur transformation et leur distribution que nous vendons. Mais la monnaie étant elle même devenue une marchandise quand nous aurions eu la possibilité d’en faire un outil de compte (comme l’étaient les proto-monnaies), le marché court après la monnaie, et non un échange de valeurs.

Dans l’absolu, un agriculteur préférera un terrain dans le nord de la France que dans le sud. Moins de cailloux, plus de pluies, la végétation y pousse mieux. Dans les faits, c’est la plupart du temps notre lieu de résidence qui détermine notre choix. Et le marché n’est justement pas pertinent, car demandez aux Français qui vivent près de Cannes quel est le prix de l’immobilier sur place, et vous constaterez que la limite sociale est atteinte quand on laisse « le marché » décider de la valeur d’un terrain. Car sur place, la dictature du marché est en fait la dictature des plus fortunées. Non d’un Demos plus hétérogène.

Le marché n’est jamais neutre, altruiste et objectif. Ce sont des personnes qui sont derrière, avec une réflexion orientée sur un point de vue purement mercantile, n’incluant ni le fait social, démocratique, environnemental, justice, etc.

Lorsque le marché se réduit à une petite communauté préhistorique s’échangeant avec des coquillages leurs savoir faire, il y’a nul besoin de régulateur. C’est une libre association d’échanges entre des hommes avec un mutuel profit. La proto-monnaie ici n’a qu’une fonction d’unité de compte.

Mais lorsque le marché ressemble à ce qu’il est aujourd’hui, il est nécessaire que le Démos organise sa régulation pour évincer ou du moins contrôler très fermement les éléments les plus cupides et malsains de ce marché.

Et les gens qui ne sont pas libéraux (mais qui pensent quand même un peu), sont convaincus que la clé du problème est dans les lois que la société se donne, à commencer par la constitution. Et comme ce qui énerve les libéraux, c’est que l’Etat ne soit en rien l’émanation du peuple et mette son nez dans tout ce qui ne le regarde pas, la réflexion qui devrait être mutuelle à tous, devrait donc être moins économique que constitutionnelle. Car même les socio-bobos pas trop cons, sont d’accord avec les libéraux là dessus. ;)


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