Bonjour,
Le rapport au réel de l’Homme est un sujet à traiter préférentiellement par les sciences humaines ;
Une voie de compréhension majeure réside dans la psychologie cognitive, qui étudie notre fonctionnement cognitif, c’est à dire le fonctionnement des organes qui participent à l’acquisition et au stockage des connaissances. Entrent donc dans le champ d’étude nos sens (toucher, vue, odorat, goût, ouïe), les parties du système nerveux central utilisées dans le traitement de l’information, et celles utilisées dans le stockage de celle-ci.
Cette voie d’étude en est probablement à ses débuts, mais a néanmoins permis de mettre en évidence un certain nombre de limites à notre connaissances du réel (limites de nos sens, de nos outils cognitifs), également un certain nombre de biais susceptibles de perturber notre compréhension du réel.
Mais au-delà de cette démarche, très valide au niveau scientifique, mais limitée dans ses ambitions, le coeur du problème de notre rapport au réel doit se situer dans la psychologie « générale ».
Avec d’une part, des pathologies, dont on sait qu’elles perturbent grandement notre rapport au réel, (dépression, schizophrénie, ...)...
Et d’autre part, un fonctionnement « normal » qui prévoit les écarts dans la prise en compte de la réalité comme un moyen potentiel de se défendre contre les dangers de cette réalité, en particulier par l’évitement de perturbations trop importantes dans notre fonctionnement.
La théorie psychanalytique a ainsi dressé une liste d’une quinzaine de « moyens de défense de l’organisme », comprenant par exemple le refoulement ou la sublimation, moyens dont la mise en évidence est problématique, mais dont l’existence est peu douteuse.
Quand on est familiarisé avec ces éléments, habitué à les voir « fonctionner », on est sans illusion sur notre rapport au réel.
On sait ainsi, par la psychologie, que les opinions de quelqu’un sont grandement fonction des contraintes qui pèsent sur lui.
En clair, on sélectionne, dans le cadre de notre fonctionnement normal, essentiellement les informations qui nous intéressent, et on rejette les autres ...
Ce n’est pas vraiment qu’on ne peut pas comprendre le monde, même si nos limites existent.
C’est plutôt qu’on ne veut pas le comprendre, car cela nous contrarierait trop.
Mais il arrive un moment où le réel nous rattrape, et on s’en rapproche. Gare aux désillusions !