La première causede la pauvreté des échanges entre des professionnels chevronnés et des intervenants extérieurs est l’autocensure.
Quel cadre expérimenté se livrerait à une critique du système auquel il appartient devant des étrangers aux intérêts différents. Ce serait se tirer une balle dans le pied.
Un enquêteur extérieur a plus de chance d’obtenir des informations fiables s’il garantit de manière crédible l’anonymat de son informateur.
La seconde cause est l’intérêt de l’individu. Imaginons un haut fonctionnaire des finances chargé de contrôler qu’une banque respecte bien la déontologie (..) et les règles (théoriques) en vigeur. Ce haut fonctionnaire sait que s’il présente un rapport défavorable à la banque, non seulement il sera mal vu par sa hiérarchie qui devra décider de sanctionner un partenaire de golf, mais en plus, il mettra en difficulté un éventuel futur employeur. Il sait que son nom sera marqué à l’encre rouge dans une liste noire. Sa carrière personnelle dans le privé est foutue et personne ne lui en sera reconnaissant, bien au contraire.
C’est pareil pour les journalistes, les contrôleurs des armées et dans tous les organismes chargés de prévention de risques.
Concerant les risques les plus graves comme le tabac, l’amiante, le nucléaire, les médicaments, l’eau potable, l’air que nous respirons etc... Les responsables ministériels, constitués de gens comme vous et moi mais partageant les mêmes valeurs que la classe possédante, plutôt que d’assumer leurs responsabilités vis à vis de la population, préfèrent botter en touche. Ils décideront de mettre en place une commission indépendantes constitués d’experts dont on découvrira plusieurs décennies plus tard, qu’ils sont rémunérés par les délinquants empoisonneurs c’est à dire les grands groupes fautifs.
Si vous voulez comprendre la société dans laquelle vous vivez, mettez vous à la place des responsables qui doivent arbitrer entre une populace impuissante et leurs carrières.
Pour être clair, vous pouvez crever.