Les cadres d’entreprises sont aujourd’hui ceux qui voient leurs salaires les plus comprimés par la mondialisation. Qu’ils gagnent le SMIC ou 4000€ par mois, si l’entreprises délocalisent, ils se retrouvent aussi dans la panade. Quand les conventions salariales négociés par les syndicats sont remises en cause (ex : SYNTEC), leurs salaires s’effondrent. Ils le savent.
D’ailleurs, comme Terra Nova l’a très bien compris, la majorité d’entre eux votent PS.
En Amérique du Sud, c’est l’écrasement de cette classe moyenne par le néo-libéralisme qui a provoqué les mouvements révolutionnaires que l’on a connu. Cette catégorie de salariés pauvres qui se croient riches (comme disait Debord) a réussi là où le mouvement ouvrier des années 70 avait échoué. Les salariés qui ont BAC+5 sont plus à même d’être déçus par leur statut social et de se révolter que les gens qui n’ont pas le BAC. Les américains l’on très très bien compris (voir Joseph BenDavid par exemple)
D’ailleurs, Lénine lui-même n’était pas un ouvrier :
Pas plus que le Che :
Et pourtant, c’était au XXème.
Je pousserais le bouchon plus loin : dans « Que Faire ? », Lénine explique bien qu’une des conditions nécessaires de la révolution est que l’oligarchie elle-même ne puisse plus supporter son propre système, et se déchire. Par exemple, pendant la révolution française, ce sont les bourgeois qui ont renversé l’aristocratie.
Aujourd’hui, le système financier est une catastrophe pour les bourgeois eux-mêmes. Les entreprises les plus puissantes et les plus riches ne sont plus celles issues de l’industrie comme au 20ème, mais les industries de nouvelles technologies (Microsoft, Google, Apple, Samsung, Cisco, etc). Les intérêts de cette nouvelle bourgeoisie sont contradictoires avec ceux de l’oligarchie financière. Ex : Pendant que Google veut massivement développer le solaire et l’héolien, la finance elle détruit le tissu économique avec ses méthodes stupides et dépassés.
Pas besoin d’avoir un doctorat en Marxisme pour comprendre comment tout cela va finir.