En vous documentant un tantinet, vous nous auriez évité ces analyses routinières et orientées. On n’est pas très loin du micro-trottoir à vous lire. Voilà une tribune bien paresseuse, de l’opinion au km, sans lien, et avec l’unique souci de travestir des faits dérangeants.
Le lecteur non averti n’apprend rien.
Ainsi, votre petit historique sur la nudité comme arme est indigent. Savez-vous que les féministes du MLF enlevaient déjà leur soutien-gorge qu’elles brandissaient en public ? et cela choquait déjà le bourgeois…
Quant au choix de votre photo en noir et blanc des « Doukhobors » - il y aurait bcp à en dire, car elle a des relents d’un fumet peu ragoûtant, je ne préfère pas creuser - je vous rappelle que l’action de FEMEN est un acte volontaire et politique. Pacifique et risqué.
Leur combat politique puisque vous semblez l’ignorer ou vouloir les en déposséder, s’articule autour de 3 cibles : la dictature, l’industrie du sexe et la religion.
Je vois bien que vous vous échinez à minimiser la portée de leurs actions et les rabaisser au niveau du futile ou du spectacle marchand. Vous niez, contre toute évidence, leur caractère politique revendiqué et conceptualisé. Les démocrates musulmans ne s’y sont pas trompés, comme l’écrit Abdelwahb Meddeb dans Le Monde, prolongé par la co-signature de 27 écrivains maghrébins :
Amina a écrit en arabe sur sa poitrine et ses seins : « Ce corps m’appartient, il n’est l’honneur de personne. »
Ainsi abolit-elle le crime d’honneur dont se croient investis les mâles qui ont un lien de sang avec le sujet féminin.
Les intégristes au pouvoir ont, contrairement à vous, compris au quart de tour la subversion absolue de l’acte, exigeant qu’Amina soit « soit lapidée à mort. »