J’ai effectivement été peu rigoureux en avançant le chiffre de 90% de cancers d’origine environnementale au lieu de dire exogène. Il est vrai que le cancer du poumon est d’origine comportemental. En science comme dans la vie l’ignorance est une béatitude et bien sûr il y a un mouvement fort en faveur de la thèse selon laquelle l’immense majorité des cancers relève de l’irresponsabilité des victimes. Ce n’est nullement l’opinion de Samuel Epstein aux USA ou du Professeur Belpomme chez nous. Il est vrai que l’épidémiologie du cancer a fort à faire pour mettre une cause derrière la nébuleuse des cancers et comme d’innombrables molécules artificielles peuplent notre environnement et nos corps et que la charge de la preuve appartient à celui qui affirme, l’industrie chimique joue sur du velours. Sauf que quand on se sait exposé à des milliers de molécules issus de la chimie moderne, et que ça et là on découvre les propriétés cancérigènes ou stimulant la maladie (le cas de certains plastiques se comportant comme des imposteurs endocriniens et stimulant violemment les cancers hormonodépendants est emblématique et la découverte de cet effet quasiment un coup de chance (une nouvelle recette de fabrication d’éprouvettes en plastiques qui reçurent des cultures de cellules de cancer hormonodépendant) de substances omniprésentes qu’on pensait sans risque, on devine que c’est la partie émergée d’un iceberg bien plus grand que la partie visible. De mémoire « The politics of cancer revisited » Epstein avait montré que la prévalence du cancer augmentait par tranche d’âge pour de nombreux cancers où le tabac et l’alcool ne semblent pas pouvoir être impliqués.
Je suis en désaccord avec votre affirmation qu’on réduirait la « très grande majorité » des maladies cancéreuses de l’adulte en suivant votre mode opératoire. Au demeurant je ne fais rien de tout ça et ça semble très raisonnable en effet.