Pour tenter de mieux me faire comprendre , je propose l’exemple de l’orientation dans la prière :
En ce qui concerne l’orientation de la prière, celle-ci est
symbolique. Ce qui compte ce n’est pas tant la direction réelle vers
laquelle on s’oriente que l’acte de s’orienter.
..., la question de l’orientation, est tout à fait intéressante, surtout
lorsqu’on la met en parallèle avec l’enseignement qui dit que partout
où l’on se tournen nous sommes face à Ses Faces : il nous suffit d’être
là pour être en Sa Présence. mais si la religion nous enseigne de nous
diriger vers le temple, c’est parce qu’en vérité, nous ne vivons pas
dans l’espace divin, nous sommes des égarés (les chrétiens parle de
chute qui nous éloigne de la présence divine) et nous devons faire
retour, c’est à dire nous diriger vers Lui.
il y a ici une apparente contradiction entre l’Absolu Présence Divine
et la nécessité de nous diriger vers où nous sommes déjà. cette
contradiction vient de ce que nous vivons dans le monde du relatif et
que ce monde du relatif n’existe qu’en tant qu’il est séparé de Dieu.
C’est dire que la Présence est d’abord absence : si la seule Réalité
est le monde divin, nous vivons intégralement dans le monde de
l’illusion, dans le monde profane.
S’il semble que le monde profane à prééminence sur le monde divin, ce
n’est, en quelque sorte, que par effet d’optique, par aveuglement à la
Réalité.
Notre réalité n’est pas la Réalité, et l’orientation vise à nous
diriger dans ce monde illusoire pour aller où nous sommes déjà,
absolument, dans la Présence Divine.
En ce sens, le sacré serait un espace intermédiaire, une porte, entre
notre réalité, illusoire, mais dans laquelle nous vivons, et le
Réalité, Unique, de la Divinité. Le sacré est ici un élément de la
réalité illusoire mais qui nous conduit à connaitre la Réalité Absolue
dans laquelle la distinction entre le sacré et le profane n’a plus de
sens puisque tout y est face à Sa Présence.
En ce sens, l’orientation est l’acte délibéré par lequel on s’abstrait
de la réalité immédiate pour se mettre face à Sa Présence.
De quoi parlons nous ?
D’une ville, d’un temple, d’une pierre ?
Il n’y a de dieu que Dieu !
Quand il déplie son tapis de prière et avance dessus, le musulman
entre dans la Présence Divine, et se tourne face à Ses Faces.
Vivant dans l’oubli de Dieu,
N’étant en Sa Présence
Qu’en Son Souvenir.
Il se tourne vers la mecque
D’où vient le Rappel.