@Eric...
vous avez sans doute raison..ce qui est le plus cocasse avec cette approche « rainophobique » de l’émergence de l’idée de Dieu est qu’elle est somme toute trés biblique : visiblement l’idée que homo sapiens et ses ancêtres étaient parfaitement habitués à la pluie, l’orage, la foudre, etc... (comme les animaux) semblent échapper aux théoriciens de la génération foudrophobique du fait religieux...au final, ils valident l’idée qu’Adam et Eve virés de l’Eden -cocon climatisé, et débarquant dans le cruel et réel monde, découvrant soudainement la fureur des éléments en sont venus à imaginer que Papa était fâché...
le problème majeur est de vouloir prêter telle ou telle motivation à des groupes humains dont nous n’aurons jamais la moindre idée de la façon dont ils « organisaient » le monde, quant à tenter d’établir des parallèles avec les groupes animistes ou dits « primitifs » encore existant : cela n’avancera pas plus, puisqu’ils sont stricto sensu nos contemporains et non pas des « fossiles » : la distance temporelle les séparant des groupes préhistoriques est la même que la nôtre...que leur culture matérielle n’ait pas -supposément- évolué/changé est possible, cela n’entend pas pour autant que dans le registre « immatériel » rien n’est changé pendant des millénaires ou dizaines de millénaires...bref ce type de projection est une erreur classique de débutant s’attelant à l’étude du fait religieux, des cultures, etc...
un simple exemple : les fameuses vénus préhistoriques et toutes les interprétations qu’on leur a prêté au point de développer une véritable mythologie moderne à coup de déesses mères, cultes de la fertilité, matriarchat originel, de définition préhistorique de l’idéal féminin (ignorant le fait que nous avons des vénus de type anorexique, d’autres de type obèse, etc...bref toutes formes et courbes...) alors que par exemple en étudiant les cultures amérindiennes (notamment tribus des Grandes Plaines) qui aussi connaissent/-aient des figurines anthropomorphiques féminines (sous différentes formes -poupées, sculptures, etc..., matériaux et supports) on constate que d’une tribu à l’autre même voisine, ces figurines anthropomorphiques ont des usages et significations complètement différentes :
chez certaines tribus, elles sont simplement des jouets d’enfant, dans la tribu d’à côté elles sont investies de pouvoirs magiques (notamment les medicine-men qui les baladent dans leurs sacoches), dans une autre tribu -ex : les Kiowa, elles sont employées lors de cérémonies rituelles (danse du soleil) : Kiowa qui ont récupéré la figurine associée à ce rituel (appellée Taimay) chez les Crows, qui eux-mêmes l’avaient récupéré chez un vieil Arapaho (entre les trois tribus, la figurine - Taimay, qui allait devenir essentielle au rituel kiowa avait des usages complètement différents)...
Bref simple exemple que projeter telle ou telle motivation parce que cela semble une « évidence » ne risque pas de mener loin : le paradoxe étant que la démarche scientifique est par essence contre-intuitive : aussi ce type de projection est par définition anti-scientifique : à nouveau plutôt cocasse quand on prétend contrer l’irrationalité supposée des « théistes » et autres supernaturalistes...à titre de précision, je ne suis pas croyant, néanmoins opter pour la facilité si ce n’est la caricature n’a rien d’une démarche objective, et au final s’avère plutôt contre-productif.