Bonjour,
En lisant le titre (*), j’étais content de trouver (enfin !) une contradiction sur le fond (ces temps-ci, c’est plutôt rare), mais je suis bien déçu.
D’abord, j’ai beaucoup de mal à lire ce texte (je ne dois pas avoir le niveau).
Et puis, surtout, tous les reproches qu’il aligne comme des perles s’appuient chaque fois sur une DÉFORMATION de ma pensée (comme si l’auteur ne faisait aucun effort pour comprendre mes idées, pourtant assez simples), ce qui n’est pas honnête (du tout), et décourageant.
Je vais prendre un exemple.
L’équipe d’auteurs (parce que, si j’ai bien compris, ils se sont mis à plusieurs pour écrire ça) dit :
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« Ainsi Chouard affirme que le problème ne serait in fine qu’une
censure (hétéronomie) institutionnelle qui aurait pour cause une
autocensure (autohétéronomie) qui aurait elle-même pour cause…. une
censure institutionnelle ! Soit une impuissance politique qui
s’auto-engendrerait spontanément !
On est ici face à un
argumentaire tautologique (la cause et l’effet se confondent), et par là
aporétique (on ne sait pas en définitive lequel engendre l’autre). »
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L’argument n’est ici tautologique et paradoxal QUE PARCE QUE les auteurs n’ont simplement pas compris mon propos et qu’il le déforment complètement...
Et comme ils ont compris de travers, naturellement, ils jugent de travers...
Explication : je ne dis pas du tout que la cause première de notre impuissance politique est une censure institutionnelle, je dis précisément le contraire : si les voleurs de pouvoirs peuvent écrire eux-mêmes les règles de leur propre pouvoir (baignés dans le conflit d’intérêts qui est à l’origine de nos anti-constitutions), c’est parce que nous ne sommes, nous les autres, même pas capables (pas encore) de VOULOIR écrire ces règles. Par ignorance (que ce serait possible, important et mieux), par peur (de mal faire), par paresse aussi, nous renonçons à être constituants. La cause déterminante, celle qui détermine les autres, est ainsi en nous-mêmes, beaucoup plus que dans les pouvoirs en place.
Ni paradoxale, ni tautologique, donc, cette idée passe peut-être à côté d’une cause « encore plus première » (je sais bien cette possibilité, et je signale toujours que je suis toujours en train de chercher, toujours plus en amont, pour essayer de me tromper le moins possible), mais le texte ci-dessus ne prouve rien dans ce sens.
Et tout le reste est à l’avenant.
Donc, comme le ton des auteurs est par ailleurs amphigourique et fort peu aimable à mon sujet (assez... condescendant, je trouve ), je vais me dispenser du pensum de le déconstruire à son tour en détail. Chacun fera ce travail personnel si le coeur lui en dit.
Bien sûr, je lirai les parties suivantes, toujours à la recherche de critiques constructives qui me feraient progresser.
Merci à tous ceux qui ne s’en laissent pas conter et qui ne laissent pas discréditer le précieux germe démocratique sous des fariboles salmigondiques de pseudopodes oligarchiques
Cordialement.
Étienne.
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(*) Si je me souviens bien, à la fin du roman « Don Quichotte », Cervantès suggère que c’est peut-être lui qui a raison, au fond...